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Neurochirurgien écrivant de la poésie, militant pour la Démocratie par & pour le Peuple, pour La Sociale, pour l’Hôpital Public et contre les armes (sub)létales

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Billet de blog 7 mai 2020

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Bribes 2 (Carnet de pandémie poétique)

Le soin: le soleil dans les paumes insuffle le printemps bien au delà du bleu des gants, des sourires d’oiseau traversent le masque embrumé, des cils de libellules battent et brisent la visière de givre, la main et le regard - la perfusion posée, l’humain dans la forêt du regard - l’hiver s’est envolé.

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Carnet

de pandémie

poétique

- 18 mars 2020 - Avant le Big-One

- 29 mars 2020 - Dans l’oeil du cyclone

- 2 avril 2020 - Bribe 1

- 23 avril 2020 - Surfer la vague 

- 7 mai 2020 -

Illustration 1

Bribes 2

Insomnie

Quand il se réveille glacé

ballotté par la nuit

angoissé

sous cette lune noire

il s’accroche à toi

comme à une jetée

Quand il part

oppressé

au petit matin

vers le large de la pandémie

tu t’accroches à lui

comme une femme de marin

Les corps allongés

Chaque matin

ils nous attendent

étendus sur la plage blanche

de leur lit de réanimation

comme des marins

recrachés par la grande marée

échoués sur des bouées

Lunes des néons

Nous venons ici

pour les tourner

délicatement

un par un

sur leur flanc puis sur leur dos

afin que leurs corps lourds

et leurs visages tuméfiés

ne s’abîment pas

au sable des dunes

inhospitalières

Peau huilée massée protégée

A la fin du jour

nous nous glissons à leur côté

pour les retourner

un à un

sur leur flanc puis sur leur ventre

afin qu’ils recrachent

à leur tour

de leurs poumons de noyés

le sable et l’écume

de la grande marée

Au soleil couchant

persiste en filigrane

sous nos paupières diaphanes

l’image flottante de tous ces corps

allongés

Le soin

Le soleil dans les paumes

insuffle le printemps bien au delà

du bleu des gants

Des sourires d’oiseau

traversent le masque

embrumé

Des cils de libellules

battent et brisent la visière

du givre

La main et le regard

la perfusion

posée

L’humain

dans la forêt du regard

l'hiver

s’est envolé

Message subliminal : où vont tous ces corps ?

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