C'est en octobre 2021 que les actes notariés de la vente de l'appartement situé dans le quartier huppé de Barra da Tijuca à Rio de Janeiro ont été signés entre Flavio Bolsonaro et la société TWMV Empreendimentos e Participações, de l'entrepreneur Gervásio Meneses de Oliveira (*).
Les documents indiquent que l'appartement a été vendu pour 2,6 millions R$ (420.000 €) et le paiement effectué en huit versements, entre le 19 novembre 2020 et le 9 février 2021.
Le salaire brut du sénateur est de 33.763 R$, et en net 24.9000 R$ (4.200 €).
Les six millions de reais correspondent au triple du total des biens déclarés à la justice électorale, en 2018, avant d'être élu sénateur et après ses mandats de député de l'Etat de Rio de Janeiro.
La vente de l'appartement du quartier de Barra da Tijuca a été pointée par le sénateur Bolsonaro - né le 30 avril 1981 - comme l'une de ses sources de fonds pour l'achat à Brasilia de son immense et luxueuse résidence dans un condominio-forteresse, pour un montant de 6 millions de reais, fait le 29 janvier 2021.
Flavio Bolsonaro a également indiqué le produit de la vente de sa franchisé d'un magasin d'une marque de chocolatscomme source de capital.
Selon l'acte de propriété à Brasilia, Flávio Bolsonaro et son épouse, la dentiste Fernanda Antunes Figueira Bolsonaro **, ont payé 2,9 millions R$ en espèces (549.000 €) et ont financé le reste de la valeur par l'intermédiaire de la banque publique BRB (Banco Regional de Brasilia).
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Le document relatif à l'appartement situé à Rio de Janeiro indique que, jusqu'à la date d'achat de la demeure à Brasilia, le couple avait touché 2,3 millions R$.
Outre le paiement en espèces de la luxueuse maison à Brasilia, Flávio et Fernanda ont également remboursé, en février 2021, le financement effectué auprès de la banque privée Itaú pour une partie de l'appartement à Rio de Janeiro.
On ne connaît pas le montant exact payé pour clôturer la dette avant la vente. Le prêt a été consenti en 2014 et le montant de 1,07 million R$ pouvait être payé en versements mensuels pendant 30 ans.
L'appartement à Barra da Tijuca, acquis pour 2,5 millions R$ (dont ce 1,07 million R$ financé par un emprunt bancaire), a été indiqué par le parquet de Rio de Janeiro (MP-RJ) comme le principal actif que le sénateur devrait perdre au cas où il serait condamné dans l'affaire des détournements de salaires - " rachadinhas " - de ses assistants parlementaires lorsqu'il était député de l'Etat à Rio de Janeiro à l'assemblée législative (Alerj).
Les enquêteurs affirment que l'appartement de Rio de Janeiro a été acheté avec des fonds provenant de la fraude à l'assemblée législative : une partie des versements a été payée après des dépôts en espèces sur le compte bancaire du sénateur, des dépôts sans origine identifiée. Il n'y a pas eu, cependant, le blocage de ce bien immobilier, car la transaction rapportée par le sénateur a été considérée comme légale.
Le premier versement de Gervásio Meneses de Oliveira, d'un montant de 300.000 R$, a été effectué 16 jours après que le MP-RJ ait divulgué la plainte contre le sénateur.
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L'accusation a été affaiblie en raison de l'annulation par la Tribunal supérieur de justice (STJ) de tous les actes accomplis dans le cadre de l'enquête avec l'autorisation du juge Flávio Itabaiana. Les ministres du tribunal supérieur ont compris que Flavio Bolsonaro avait droit à une juridiction spéciale ("foro especial ") pendant la période de l'enquête, ce qui n'a pas été respecté.
Le parquet de Rio de Janeiro (MP-RJ) est toujours, en mars 2022, en train d'évaluer comment refaire l'enquête après ces déboires judiciaires qui lui ont été infligés en 2021.
Dans une déclaration, le sénateur a affirmé que "la vente de la propriété n'a aucun rapport avec la poursuite promue contre le sénateur Flávio Bolsonaro par quelques membres du ministère public". Et a rajouté : " Une poursuite qui a déjà fait l'objet d'une décision de justice, dont les rapports illégaux ont été invalidés et qui, par conséquent, ne vaut pas la peine d'en dire plus".
Peu après le dépôt de l'acte au 9e registre immobilier de Rio de Janeiro, l'appartement à Rio de Janeiro a été rendu indisponible par décision du tribunal du travail de Bahia. Il a été bloqué pour le paiement des dettes du groupe FTC (UniFTC), une faculté privée située sur plusieurs campus dans l'Etat de Bahia, et principalement en riche périphérie de la ville de Salvador de Bahia, qui appartient à Gervásio Oliveira.
L'homme d'affaires a déjà été la cible d'accusations devant les tribunaux. Il a été dénoncé pour avoir prétendument versé des pots-de-vin à deux magistrates - Maria Adna Aguiar do Nascimento et Marúcia da Costa Belov - du tribunal régional du travail de la 5e région (Salvador de Bahia) afin de suspendre le paiement de dettes de la faculté privée FTC, et a également été accusé de truquage dans des appels d'offres à Bahia.
L'attaché de presse de Gervásio Meneses a déclaré qu'il " avait eu des problèmes judiciaires dans le passé qui ont été réglés ".
Le 6 juillet 2021 à dix-sept heures, Marúcia da Costa Belov a été nommée juge titulaire de la 2e Chambre, à Teixeira de Freitas ((texte et video), une ville à plus de huit cents kilomètres au sud de Salvador de Bahia . Une promotion et une prime en or et en sable fins, à quelques dizaines de kilomètres d'un littoral paradisiaque - et des plages de Alcobaça, Caravelas, Medeiros Neto, Vereda - pour la juge corrompue, impunie.
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(*) Fin 2019, Gervásio Meneses de Oliveira a été dénoncé par le cabinet du procureur général du Brésil, lors de l'Operação Injusta Causa, pour avoir payé des pots-de-vin à des juges en échange de décisions favorables à ses sociétés.
En 2016, toujours selon le cabinet du procureur général du pays, la juge de deuxième instance Maria Adna Aguiar do Nascimento et la juge Marúcia Belov, de l'Etat de Bahia, ont touché des pots-de-vin pour bénéficier le groupe FTC, de Gervásio Meneses de Oliveira, dans un procès de la justice du travail qui réclamait à FTC le recouvrement de 96,8 millions R$. Les deux juges du tribunal régional du travail de la 5e région (TRT5), à Salvador de Bahia, auraient suspendu le paiement des dizaines de millions de reais. Au total, les deux magistrates organisatrices de la fraude auraient touché 250.000 R$ de dessous de table, entre octobre 2015 et janvier 2016.
En 2007, Gervásio Meneses de Oliveira a été accusé de fraudes dans des appels d'offres truqués, lors de l'Operação Navalha, pour des contrats dans les secteurs de la sécurité et du nettoyage à Bahia, et a reçu un mandat d'arrêt par le Tribunal supérieur de justice (STJ). Il avait été pris en flagrant délit pendant des écoutes téléphoniques, tout comme sept autres entrepreneurs du secteur de la sécurité et autres sous-traitants.
Gervásio a alors choisi de fuir et a présenté un habeas corpus à la Cour suprême (STF). Qui a été accepté par les ministres du STF.
(**) Entre août 2010 et décembre 2014, Fernanda Antunes Figueira Bolsonaro " n'a pas effectué un seul retrait d'espèces sur son compte bancaire, et n'a contribué à aucun montant en espèces pour payer les factures du couple. "
Sources : O Antagonista, Carta Capital, Brasil de Fato.