Le blog de Yves Romain

Un projet de loi sur les médias, une «mesure d'intimidation» selon l’Union des journalistes, prévoit la mise en place d’une autorité nommée par le gouvernement laissant ainsi la place à une censure politique. La procureure général ne l’a pas approuvé. Il met en danger la liberté de la presse et permettrai des ingérences politiques. Une procédure est en cours pour contrecarrer le projet.

Guy Peleg, journaliste à Channel 12, a diffusé en août 2024 les images obtenues de la procureure de l’armée, des abus commis sur un Palestinien à Sde Teiman. Depuis Peleg est l’objet d’attaques incessantes. Elles se sont récemment intensifiées jusqu’à une manifestation devant son domicile. «C'est un monde à l'envers et fou.» dit-il. La chaîne à mis son journaliste sous protection policière.

Elle est vivante - la procureure militaire -, «Nous pouvons poursuivre le lynchage» verbal. Guerre aux femmes procureures; à la justice, au droit. Objectif: couvrir ses propres responsabilités, «délégitimer à tout prix toute enquête d'actes répréhensibles commis contre des Palestiniens.». À l’inverse légitimer les actes condamnables des soldats. Trump n’est pas loin: «Nous allons nous impliquer».

Dans l’affaire de la procureure militaire, Noa Limone a un constat clair. Si elle s’est abstenue d’ouvrir des enquêtes c’est qu’elle s’est «sentie menacée par les incitations à la haine» venant du pouvoir. Conséquence: «banalisation et normalisation des crimes de guerre et coût élevé en vies humaines.» «Intimidation et musellement» comme méthode de gouvernement. Sans le «droit et ses gardiens.»

Cinq hommes sont accusés. Ils dénient avoir commis les sévices et se battront «pour que justice soit faite» N’oubliez pas disent-ils «nous sommes l’Unité 100» L’Unité antiterroriste. «Annulez immédiatement le procès et poursuivez la procureure générale militaire», ont déclaré leurs avocats. Un colonel a également été arrêtée avec la procureure dont le téléphone a disparu.

Ils demandent l’arrêt des poursuites et l'arrestation de la procureure militaire. Ils se battront jusqu’à ce que «justice soit faite.» Peu de temps avant Netanyahou a déclaré que cet incident «avait causé un préjudice énorme à la réputation d'Israël et de l'armée israélienne». La procureure générale compte bien malgré les entraves du ministre de la justice mener l’enquête sur la fuite de la vidéo.

A-t-elle été «choquée» par les sévices à Sde Teiman? Gideon Levy lui rappelle cependant qu’elle a «prêté main-forte» au système de justice militaire «dans lequel il suffit d'être palestinien pour être condamné; un tribunal d'apartheid»; qu’elle a «été l'avocate du génocide». Au lieu de cela elle aurait pu s’«exprimer avec audace et intégrité, au moins pour être destituée avec une certaine dignité»

Dimanche matin elle a disparu avant d’être retrouvée, sa voiture laissée sur une plage. Vendredi elle avait démissionné. Le Likoud demande l’arrestation de la procureure générale Gali Baharav-Miara à qui il reproche la disparition de Tomer-Yerushalmi. Elle aurait dû l’arrêter pour «outrage à la justice». Pourquoi cette disparition momentanée? Il y avait une note à l’intérieur de la voiture!...

L’enquête menée sur l’avocate de l’armée israélienne, Yifat Tomer-Yerushalmi qui a démissionné pour la diffusion de mauvais traitements à Sde Teiman montre qu’elle se sentait menacée jusqu’à son domicile et s’abstenait de faire avancer des enquêtes constitutives de crimes de guerre. Elle était «paralysée» par les pressions de «l’armée israélienne ou de la droite politique». Yaniv Kubovich.