Les rythmes scolaires est un des sujets pour lesquels le diagnostic fait par le ministre est le plus contestable. Sauf sur le positionnement des vacances, l’analyse qui est faite sur les causes me semble globalement inexacte. Raccourcir le nombre d’heures en face d’un enseignant en primaire est une réponse hors-sujet.
En effet, on peut classer les élèves en 4 catégories :
1 – les enfants qui restent à l’étude jusqu’à 18h30
2 – les enfants à la clé qui sont gardés par la console de jeux
3 – les enfants qui rentrent chez eux mais qui sont livrés à eux-mêmes car leur parents sont dépassés
4 – les enfants pris en charge par un parent ou une garde individuelle pour les devoirs et l’accompagnement aux activités extra-scolaires.
Il est évident que pour les enfants de la catégorie 2 et 3, la diminution de la journée est nuisible. Pour la catégorie 4, il peut y avoir un problème de financement de la garde.
Prenons, parce qu’il est structurant, le cas des enfants qui restent à l’étude jusqu’à 18H30. Ils sont fatigués :
- parce que les parents les couchent trop tard,
- parce que les locaux sont trop bruyants et il n’existe pas de temps de vraie détente,
- parce que la pause-déjeuner est trop courte et ils n’ont pas le temps de se reposer,
- parce que les programmes sont trop chargés et donc il y a pas assez de moment où les activités demandent peu d’attention.
Les études montrent que les moments d’attention de la journée sont en début de matinée et en milieu d’après-midi entre 15h et 17h.
Bien sûr, avoir des après-midi consacrés aux jeux ou au sport est souhaitable. Cependant, « libérer les enfants plus tôt » ne crée pas les accompagnements nécessaires : infrastructures et personnel.
Le précédent gouvernement avait construit cette idée reçue sur l’intérêt de la journée écourtée pour récupérer des heures qu’il destinait au soutien des élèves en difficulté.
Comme d'habitude, les grands gagnants de la diminution de la journée scolaire sont les parents qui ont les moyens de venir chercher leurs enfants plus tôt et les accompagner à des activités extra-scolaire.
Pour en savoir plus :
2 – La formation à la diversité des fonctionnements cognitifs
5 – Une politique globale de prévention contre le décrochage scolaire
17 – L’implication des parents lambda dans l’école