Je suis doctorante en deuxième année au laboratoire UTRPP de l’Université Sorbonne Paris Nord. Mon travail de thèse (co-encadré par Thierry Baubet et Pascale Molinier) s’intéresse au travail et à la formation des médecins par une approche psychodynamique du travail. Pour cerner la complexité des besoins, souffrances et plaisirs des internes de médecine, à la fois en formation et au travail, j’ai mis en place une ethnographie de terrain et des entretiens semi-directifs avec les soignants de différents services de l’hôpital Avicenne. A Bobigny (Seine-Saint-Denis)
Cette proposition de contribution, pour le blog des Ateliers Travail et Démocratie, rapporte les propos de cinq soignants de différents services et hôpitaux (un médecin réanimateur, une infirmière de réanimation, une infirmière espagnole, un chirurgien plastique et un psychiatre pour adolescent) sur leur travail en contexte de crise sanitaire. Les entretiens se sont déroulés la semaine du 4 Mai 2020 par téléphone et l’enregistrement des appels a permis la retranscription des propos. Les cinq soignants ont validé la retranscription de leurs propos. Cette production se présente, donc, sous la forme d’un recueil des propos.
Voir les textes publiés sur ce blog :
Un chirurgien raconte ses changements d’activités face à la crise du Covid
13 MAI 2020 PAR ATELIERS TRAVAIL ET DÉMOCRATIE
Les médecins dont l’activité n’était pas essentielle et devait laisser toute la place aux patients Covid sont rapidement venus en renfort. Ce chirurgien plastique constate qu’il s’est facilement adapté. Malgré tout, son activité s’est réduite et a laissé place à des interrogations sur les aspects théoriques, philosophiques, éthiques de sa profession (propos recueillis par S. Ringanadépoullé).
Les téléconsultations d’un psychiatre hospitalier
13 MAI 2020 PAR ATELIERS TRAVAIL ET DÉMOCRATIE
Que deviennent les personnes souffrant de maladies psychiques pendant la crise sanitaire ? Ce psychiatre souligne que les adolescents dont il s’occupe ont plutôt tiré profit du confinement. Il porte aussi un regard positif sur les téléconsultations, et sur une activité moins chargée autorisant plus d’échanges entre collègues et partenaires du soin (propos recueillis par S. Ringanadépoullé).
« Je me sens comme une arme biologique »
13 MAI 2020 PAR ATELIERS TRAVAIL ET DÉMOCRATIE
Travailler avec l’équipement de protection ne va pas de soi, il empêche de voir, entendre, respirer, entrave les gestes techniques. Puis vient le moment où chez soi on ne l’a plus. « Je me sens comme une arme biologique tout le temps » dit cette infirmière, peut-être contaminée par un patient. A l’avenir, elle voudrait des conditions de travail dignes (propos recueillis par S. Ringanadépoullé).
Le regard d’une infirmière de réanimation
13 MAI 2020 PAR ATELIERS TRAVAIL ET DÉMOCRATIE
Le Covid a transformé les relations dans les équipes de soin, avec les patients surinformés et terrorisés, les familles tenues à distance ou isolées dans leur deuil. Une infirmière expérimentée de réanimation décrit son quotidien pendant le pic de la pandémie, les trucs, les situations marquantes et les larmes dans la voiture en rentrant (propos recueillis par S. Ringanadépoullé).
Le Covid vu de l’intérieur par un médecin réanimateur
13 MAI 2020 PAR ATELIERS TRAVAIL ET DÉMOCRATIE
Nicolas Bonnet raconte la mise en place d’un service de 32 lits de réanimation Covid+ en région parisienne à partir du 9 mars 2020. Il décrit les pratiques de formation accélérée des collègues, la solidarité, l’épuisement, la monotonie de prises en charge et les enjeux éthiques du travail en réanimation, en particulier des « décisions de limitation » (propos recueillis par S. Ringanadépoullé).