Il est un « petit » événement, passé complètement inaperçu dans le fracas du monde, et qui renvoie pourtant à une expérience phénoménologique inédite : le retour, le 14 mars 2022, dans bon nombre de situations ordinaires, en particulier dans les écoles, à la nudité des visages, à la possibilité de les percevoir non masqués.
Longtemps, les hommes se sont protégés des bêtes sauvages, et la vie au cœur des forêts, dans la jungle, dans les lieux où glace et neige régnaient pendant de longs mois tous les ans les exposait à la possibilité de se trouver nez à nez avec des animaux dont la puissance pouvait constituer un risque mortel
Nous partageons avec le vivant cette vulnérabilité qui nous rend périssables « comme la fleur des champs ». Et pourtant, voyons-nous, entendons-nous encore le vivant comme tel, malgré les cris déchirants qu’il nous adresse ? Vulnérables - Une chronique de Danielle Moyse.