Une journée de détention coûte en moyenne 105 euros. Il est temps de s’interroger pour savoir si cet argent ne serait pas mieux employé pour soigner les dizaines de milliers de personnes qui sont actuellement en prison et qui a priori n’ont rien à y faire. Au lieu d’aggraver leur état de santé psychique et physique.
Déjà avant la première vague COVID, les hospitaliers alertaient en décembre 2019 sur le manque de lits pour des enfants dans les hôpitaux d’Ile-de-France avec de nombreux transferts en province. Depuis, la situation s’est aggravée avec la crise des urgences pédiatriques, l’automne dernier.
L’aide médicale d’Etat (AME) a été mise en place en 2000 afin d’assurer l’accès aux soins des personnes en situation irrégulière, vivant en France depuis plus de trois mois et disposant de faibles ressources. L’extrême-droite et la droite alimentent les fantasmes sur l’immigration en montant en épingle quelques cas d’émigration médicale qui restent un phénomène marginal, et demandent aujourd’hui sa suppression. Les soi-disant abus sont contredits par les chiffres de l’organisation Médecins du Monde.
Nous manquons de médecins, surtout de médecins généralistes, qui sont par ailleurs mal répartis sur le territoire. Il faut changer de modèle et assurer une évolution rapide vers un exercice collectif dans des centres de santé pluri-professionnels où les médecins, mais aussi les autres professionnels, sont salariés.
En 1958 a été créé un statut de médecin hospitalier à temps plein pour en finir avec une présence insuffisante des praticiens dans les services car ils privilégiaient leur activité privée dans leur cabinet. Afin de rendre ce nouveau statut attractif, la loi autorisait la possibilité d’une activité libérale à l’hôpital public. Ces mesures pouvaient sembler pertinentes à cette époque pour attirer les médecins vers l’hôpital.
Après les forfaits divers et variés sur les médicaments ou sur les séjours à l’hôpital, sont apparus récemment le forfait de passage aux urgences et ces derniers jours l’augmentation du ticket modérateur pour les transports sanitaires. L’argument du gouvernement pour faire passer la pilule est que l’augmentation serait « neutre » pour les assurés couverts par une complémentaire santé. Il s’agit d’un mensonge qu’il faut dénoncer.