Si Syriza avait pour partie fait sienne la théorie de Nikos Poulantzas sur l’articulation entre une représentation politique et des mouvements sociaux indépendants d'elle, on peut affirmer aujourd’hui que ce parti a instrumentalisé ces mouvements avant de les abandonner en devenant parti de gouvernement.
Il paraît étrange d’affirmer qu’un événement qui était entré dans l’Histoire en soit par la suite ressorti ; tel est pourtant le sort pathétique qui semble être réservé au premier gouvernement d’Aléxis Tsípras et à la première contestation par un gouvernement élu des politiques d’austérité promues par les instances dirigeantes de l’Union européenne. Aléxis Tsípras, ou comment effacer l'Histoire.
Il y aura des files d’attente, des combats au couteau, une embarcation frêle dérivant au large de Metline, une procession de femmes portant sur le visage de longs masques d’antilope à striures blanches et noires et traversant silencieusement le nord du Mali, des militaires en guenilles courant derrière un camion dans le désert de Libye comme après un buisson emporté par le vent,
La proposition du gouvernement grec aux Institutions est d’abord un aveu : elle met brutalement au jour l’absence d’une alternative concrète au maintien de la Grèce dans la zone euro, d’un « plan B » qui aurait pu (qui aurait dû) permettre de tenir tête aux créanciers et, en cas de rupture, de financer immédiatement les besoins de l’Etat, de relancer et de réorganiser la production autour des besoins réels, des besoins de la majorité sociale.
// discours prononcé par le Premier ministre grec, à Athènes, sur la place de la Constitution, lors du rassemblement en faveur du « non » au référendum du 5 juillet 2015 //