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Sortie Blu-ray : Pistolets pour un massacre d'Umberto Lenzi
Umberto Lenzo est un réalisateur plus connu pour le poliziottesco (La Guerre des gangs, 1973), le giallo (Spasmo, 1974) le film d'horreur (L'Avion de l'apocalypse, 1980) ou encore les films de guerre et d'aventure autour du monde (Sandokan, le tigre de Bornéo) que le western auquel il a échappé malgré la ferveur de l'industrie du cinéma italien pour ce genre. Umberto Lenzi s'attache ici avec une consciencieuse attention avec son savoir-faire habituel pour assurer au mieux la réalisation avec des moyens modestes mais qui sont autant de défis créatifs pour lui à relever.
L'argument initial est une histoire de vengeance avec une intrigue rappelant celle de Josey Wales hors-la-loi (1976) de Clint Eastwood mais avec une singularité qui va traverser tout le film : la question du religieux qui a décidé de ne pas prendre les armes et qui finit par multiplier les morts autour de lui (cf. Pale Rider d'Eastwood). Cela commence avec la figure de l'ange blond interprété avec réussite par Peter Lee Lawrence (toujours fascinant avec son autre rôle dans Garringo de Rafael Romero Marchent) en Témoin de Jéhovah qui ne touche pas les armes ni ne boit de l'alcool avec la rencontre avec son alter ego Douglas, un pasteur qui prône la paix par les armes, incarné par l'inoubliable John Ireland. Véritable réflexion dans le contexte des années de plomb en Italie, le pacifisme et le non recours à la violence est ainsi au centre de l'intrigue de manière non anodine.
S'ajoute à cela une touche que le réalisateur Umberto Lenzi développa davantage par la suite dans le cinéma d'horreur : le surgissement du fantastique, du moins d'un contexte qui fait sortir tout le cadre du récit défini habituellement. Si l'horreur et le fantastique dépassent la rationalité, la petite ville prise d'assaut par des hommes atteints de folie, au comportement qui n'est pas sans rappeler celui des zombies par le teint cadavérique d'albâtre et leurs vêtements gris, sans oublier que le dernier individu aliéné surgit dans un cimetière. Ces séquences inédites font de ce western un film singulier qui questionne encore l'usage de la violence comme justice expéditive pour faire disparaître à la fois les criminels et les personnes atteintes d'un maladie mentale. Cette dimension du film fait de lui une œuvre tragique tourmentée par la violence contemporaine du tournage.

Pistolets pour un massacre,
Una pistola per cento bare
d'Umberto Lenzi
Avec : Peter Lee Lawrence (Jim Slade), John Ireland (Douglas), Gloria Oçaña (Marjorie), Eduardo Fajardo (Chavel, le fou), Julio Peña (le maire), Raf Baldassarre (Verdugo), Piero Lulli (J. Texas Corbett), Franco Pesce (Old Ben), Andrea Scotti (le forgeron), Calisto Calisti (Cassidy), Paola Natale (ElizabethFrancisco Braña (Joe, le cocher de la diligence), José Jaspe (David, le fou), Víctor Israel (Barrett, le fou), Franco Narducci (le tavernier), Giovanni Petrucci (Jeff Mortimer Logan), Alfonso Rojas (Percy), Gino Turini (Freddy Butcher), Ivan Scratuglia, Luis de Tejada, Agustín Bescos, Antonio Cintado, Fabián Conde, Juan Fairen, Jesús Guzmán, Vicente Haro, Rafael Hernández, José Marco Davó, Armando Calvo, Miguel del Castillo, Leonidas Guerra, Miguel Guzmán, Joaquín Parra
Italie, Espagne – 1968.
Durée : 84 min
Sortie en salles (France) : 22 mars 1972
Sortie France du Blu-ray : 8 juillet 2025
Format : 2,35 – Couleur
Langues : anglais, français, italien, espagnol - Sous-titres : français.
Éditeur : Elephant Films
Collection : La Vendetta Collezione
Bonus :
Le film par Gérald Duchaussoy (2024, 13’02”)
Bande-annonce d’époque (1’20”, VF)
Bandes-annonces des films de la vendetta collezione