A François Asselineau. Vous avez décidé d’ouvrir un blog sur Mediapart, comme de nombreux citoyens engagés dans la vie politique, élus, responsables de partis ou simples militants. Comme elles et eux, vous serez là pour partager votre vision du monde, la soumettre à discussion, dialoguer avec vos lecteurs. Comme elles et eux, vous parlerez de conviction, vous appuyerez vos arguments sur des informations fiables et vérifiables. Vous vous refuserez à tout procédé propagandiste, ce qui est d’ailleurs proscrit par notre Charte de participation, que vous lirez utilement avant de poursuivre plus avant sur ce site. Vous accepterez la contradiction, car sinon que faire ici, en laissant vos billets ouverts aux commentaires, comme il est de règle sur Mediapart. Vous enrichirez notre site de contributions originales, sans vous contenter de reproduire ce que chacun s’y intéressant pourrait trouver sur celui de la formation que vous dirigez. Vous n’insulterez ni ne tiendez de propos diffamatoires envers vos adversaires politiques, qu’ils nous gouvernent ou y aspirent, qu’ils soient élus ou électeurs, qu’ils soient de France ou d’ailleurs. Ce faisant, vous vous montrerez respectueux du site qui vous héberge, et de ses abonnés. Dans le cas contraire, passez votre chemin.
Gravité. « D’où vient le crédit extraordinaire de ces images qui n’ont pas plus de lien avec le réel qu’une peinture ? », se demande Olivier Beuvelet, docteur en esthétique et sciences de l'art, avant d'avoir vu le film Gravity. La réponse sera-t-elle dans la salle? « Je ne pouvais pas écrire sans l’avoir vu », croit-il un moment, « sans avoir éprouvé ce qu’éprouve le spectateur dans cette attraction ». Finalement non: ce ne sera pas nécessaire pour percevoir « la façon dont il a été reçu dans l’espace de communication du spectateur », et qui s'exprime largement sur le Web, dans les commentaire de ceux qui l’ont déjà vu. Ainsi, « dans le cas de ce film dont tout le monde loue le réalisme et l’effet d’immersion, au point qu’un journaliste mexicain a demandé au réalisateur si le tournage dans l’espace n’avait pas été trop difficile à cause de l’apesanteur, je constate que ces images numériques évidemment “truquées” bénéficient d’un grand crédit et offrent au spectateur une expérience proche du “j’y ai été” .» Ce qu’il éprouvera finalement un peu plus tard, « une expérience intense de spectateur »: « Le film a le mérite d’avoir réussi à faire éprouver au spectateur, dans son corps lui-même “oublié”, ce retour au poids de l’existence, ce désengourdissement qui accompagne un certain réveil des sensations physiques au moment où la réalité reprend sa place, autour de lui, à la fin de la séance. » Et contrairement à Max Angel qui n’y voit qu’un « produit de consommation à haute valeur commerciale », une « bluette sponsorisée par la NASA », Olivier Beuvelet y trouve la justification de la persistance du cinéma en salles: « L’originalité de ce film grand public est ainsi de nous indiquer que ce qui compte aujourd’hui, pour le monde du cinéma, sur un plan financier comme sur un plan ontologique, ce sont les spectateurs, leur expérience, leurs sensations, les raisons qui les font venir dans la salle, en apesanteur. » Une fois les sensations évaporées, il faut pourtant «revenir sur Terre», nous aussi: c'est la très belle analyse du philosophe Frédéric Neyrat, pour qui « Gravity nous propose de reprendre contact avec la biosphère, de la reconsidérer de ce côté-ci du monde ».
Vidéos. Comme indiqué dans ce billet en début de semaine, l’intégration des vidéos, qui était possible de deux façons différentes, est désormais unifiée. Cela ne va pas sans quelques désagréments imprévus ici ou là, et nous vous prions de bien vouloir nous excuser pour la gêne occasionnée.
Nouveaux venus. Deux nouvelles éditions. Ce que parler veut dire, sous la rédaction en chef de Jean-Louis Legalery, « se propose d’observer non seulement l’évolution de la langue, qu’elle soit écrite ou parlée –à travers les expressions à la mode, les tics de langage, les mots qui voyagent d’une langue à l’autre– mais de scruter également l’instrument de communication, au sens où Bourdieu l’entendait, c’est-à-dire “ la langue signe extérieur de richesse et instrument de pouvoir” ». Une édition juste indispensable. Et Points de vue anticapitalistes, lancée par Antoine (Montpellier): « Parmi les thèmes abordés, on relèvera les questions "lourdes" de l'unité des forces de gauche (jusqu'où?, sur quelles bases politiques?), de l'intervention dans les conflits sociaux comme sur le terrain électoral, l'Union européenne, etc. » Travaux pratiques après les manifestations de Carhaix et Quimper, samedi 2 novembre.
Côté blogs, voici Paul-Michaël Borgne, journaliste, qui relate les premières rencontres de “ la presse pas pareille”, organisées par le mensuel marseillais Le Ravi (dont Mediapart est partenaire - lire ici le billet du Ravi). Au cœur des débats, l’économie des ces journaux différents: « L’atelier ne pouvait pas éluder l’épineuse question des aides à la presse… Actuellement l’aide publique nationale est de l’ordre de 1,2 milliards d’euros rappelle Thierry Bordes, coordinateur du réseau “Médias citoyens” en Rhônes-Alpes. Si la hauteur de ce fonds ne fait pas débat, c’est surtout sa répartition qui fait grincer des dents et notamment ces vingt-trois millions d’euros d’aides postales adressés à cinq hebdomadaire télévisés :Télé Z, Télé 7 jours ou encore Paris Match…»
A noter aussi le premier billet de... Martine Orange, qui s'enthousiasme pour le film Dans la lumière des jours heureux et ses protagonistes.
Il faut sauver le jeu de paume. A Villers-Cotterêts, dans l’Orne (Basse-Normandie), le château, où François Ier se plaisait, est en danger, nous apprend Thomas Moulin: « La question du devenir de ce château et de ses jeux de paume, de sa vente éventuelle par l'Etat français ou bien de son intégration au sein des monuments nationaux, et partant de sa restauration, va donc se poser dans les prochains mois et sera suivie de près par ses défenseurs. » Et tout à la fois se projeter dans l'avenir: le numérique « fait à notre époque ce que l’écriture fit à l’Antiquité (et dont on peut dire qu’elle fit l’Antiquité en la défaisant) », expose le philosophe Bernard Stiegler, qui évoque L’avenir numérique de l’Université.
Tchat. La retranscription du tchat de mercredi est ici et c'est à Laurence Rizet qu'on la doit.