Jean-Lucien HARDY (avatar)

Jean-Lucien HARDY

retraité de la fonction publique internationale

Abonné·e de Mediapart

630 Billets

0 Édition

Billet de blog 2 février 2015

Jean-Lucien HARDY (avatar)

Jean-Lucien HARDY

retraité de la fonction publique internationale

Abonné·e de Mediapart

Pascal Mauberger, Mr Hydrogène en France (et Mr Jourdain de l'Hydrogène renouvelable ;)

Jean-Lucien HARDY (avatar)

Jean-Lucien HARDY

retraité de la fonction publique internationale

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La France aura-t-elle l'intelligence de suivre ce brillant capitaine d'industrie qui s'est révélé publiquement en 2014 ?

J'ai découvert Pascal Mauberger sur internet après que McPhy, la société qu'il dirige, soit entrée en bourse.

Il est aussi le président de l'AFHyPAC, l'association qui s'occupe de promouvoir l'hydrogène renouvelable en France.

De manière embryonnaire mais prometteuse, Pascal Mauberger se révèle être un capitaine d'industrie avec un sens didactique et convivial de la communication.

Jouant de ses deux casquettes, il s’est employé à débloquer des verrous qui pourraient freiner l'expansion de l'hydrogène renouvelable. Pour l''essentiel à ce stade, il s'agit de faire en sorte que des pompes à hydrogène puissent s'installer un peu partout en France afin de permettre le ravitaillement des voitures à hydrogène.

En novembre 2014, j'ai eu la chance d'assister à un colloque au Sénat dont Pascal Mauberger était le fer de lance.

En décembre 2014,  il a même été reçu à l'Elysée, une rencontre qui peut paraître historique, car c'était sans doute la première fois que l'hydrogène renouvelable était invité à l'Elysée.

C'est notamment grâce à lui que le programme de transition énergétique va intégrer l'hydrogène qui avait été oublié dans la version originale de ce programme.

Le magazine de l'association AFHyPAC vient de faire peau neuve. Ce magazine devient un incontournable pour tout qui s'intéresse aux avancées de l'hydrogène renouvelable.

Il faut souhaiter que la France sera capable de faire taire ses ego trop volumineux pour se ranger derrière le leadeurship de ce nouveau capitaine d'une nouvelle industrie, celle de l'hydrogène renouvelable. La société McPhy est sans doute à la pointe de cette nouvelle industrie et on peut espérer que la France industrielle et politique aura l'intelligence de supporter son développement, en évitant les pressions des lobbyistes du passé qui défendent le maintien des énergies fossiles, essentiellement le pétrole et le nucléaire.

Dans une interview récente, Pascal Mauberger annonce que son souci majeur pour 2015 est la croissance de McPhy. Autant il est bizarre d'entendre François Hollande parler de croissance comme s'il pouvait s'agir d'un idéal politique, autant il est normal qu'un chef d'entreprise cherche la croissance de sa société, surtout si cette société est toute jeune. C'est même louable de chercher la croissance dans un secteur vertueux qui va se développer au détriment de celui des énergies fossiles et mortifères. On observe déjà et on va observer de plus en plus un glissement de l'économie du fossile vers le renouvelable. Mieux vaut donc être du côté renouvelable.

L'hydrogène renouvelable sera le vecteur essentiel de l'industrie énergétique du futur. Pascal Mauberger dirige une projet industriel qui sert la cause de l'environnement et qui pourrait porter un avenir radieux pour une France enfin débarrassée et dépoussiérée de son pétrole et de son nucléaire.

Il serait bon que la France se définisse une stratégie industrielle en matière d'hydrogène renouvelable. Grâce à l'hydrogène renouvelable, la France pourrait rayonner dans le monde et exporter tous azimuts des produits respectueux de l'environnement. C'est maintenant qu'il faut y aller ! Si la France continue à investir à reculons dans le pétrole ou dans des développements nucléaires à coup de milliards d'euros, elle va prendre un retard considérable face à d'autres pays. La France pourrait suivre l'exemple de la Corée du Sud qui développe systématiquement ses produits technologiques au plan national (avec une préférence nationale bien assumée) avant de les exporter partout dans le monde.

En bref, pour ces actions très prometteuses sur le terrain de l'hydrogène renouvelable, Pascal Mauberger mérite toute notre estime.

Et pourtant, ce gentilhomme ne parle pas d'hydrogène renouvelable!

Comme expliqué précédemment sur ce blog, le nom de l'association AFHyPAC ne contient pas le mot "renouvelable". C'est bien regrettable, car au stade actuel, l'hydrogène est encore produit pour l'essentiel à partir de gaz naturel... mais cela ne doit pas durer.

De même, le site de McPhy parle de Green Hydrogen, un slogan qui doit faire plaisir aux partis politiques et groupes de pression qui s'identifient par la couleur verte. Pourtant, même le site McPhy contredit cette coloration verte de l'hydrogène en montrant un gamin du style zoro-superman habillé tout en bleu. Le slogan Green Hydrogen n'aide pas à comprendre en quoi l'hydrogène est respectueux de l'environnement.

On pourrait penser que Pascal Mauberger joue le Monsieur Jourdain qui fait de la prose sans le savoir. Il parle tous les jours d'hydrogène renouvelable mais sans vraiment le dire explicitement.

A l'heure où il est essentiel de convaincre vite, de rassembler sans induire en erreur, l'expression "hydrogène renouvelable" désigne à la fois l'explication et l'objectif à atteindre: l’hydrogène renouvelable [HyR] est l'hydrogène extrait de l’EAU [H20] grâce aux énergies renouvelables. C'est aussi simple que cela!

A contrario, il ne faudrait tout de même pas que l'on nous impose l'hydrogène dans nos voitures, mais que cet hydrogène soit produit à partir de gaz naturel ou d'une autre source d'énergie fossile !

Il n'y a aucune raison de retarder l'avènement de l'hydrogène renouvelable qui est un jeu d'enfants, infiniment plus simple et plus propre que les technologies pétrolières ou nucléaires. Cette simplicité et cette propreté sont des atouts majeurs de rentabilité.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.