Ici on aime bien parler du monde de demain, où le pétrole n'arrivera plus jusqu'à nos réservoirs qu'au compte-gouttes, où les routes auront cessées d'être entretenues et où les arbres se remettront à1…
pousser en plein milieu du goudron. Ce monde auquel l'humanité devra s'acclimater. Dans nos collines rurales, nous assurerons la liaison entre les reliquats de communautés humaines en chevauchant des VTT rouillés pour arpenter ce qu'il restera de bitume entre les villages. Notre subsistance sera maigre. Elle viendra de la forêt, comme à l'époque des famines, si elle n'a pas brûlée. Elle nous pourvoira en châtaignes, glands, herbes sauvages, en chevreuils (les jours chanceux) et en vers de terre (les jours malheureux). Le dernier outil moderne qui vivra sera - nous sommes tous et toutes d'accord avec ça - la tronçonneuse, en tout cas dans le monde rural et forestier. Peu gourmandes en essence, nous alimenterons nos vieilles bécanes avec du carburant de contrebande ou à l'aide de stocks enfouis dans des cuves au fond des bois, que les plus prévoyants auront fait en perspective de la fin des approvisionnements. Car la tronçonneuse assure les besoins de base, hors alimentation. Elle permet de se chauffer et de construire des maisons, et de façonner la matière bois pour de multiples usages.
Mais ce monde, existera-t-il ? On en rêve et on se met à douter. Le pire serait de mourir sans avoir vu la fin de notre ère dévastatrice. La pire serait de voir qu'à notre dernier souffle, la civilisation du métal, du bitume et du big data n'aura pas ployé.
C'est un rêve égoïste en réalité, parce qu'elle ploiera, tôt ou tard. C'est simplement qu'on aimerait bien le voir de nos propres yeux.
Ici, on est donc volontiers effondriste, vous l'aurez compris. Mais davantage par idéal que par la raison.
Mais on parle de plein d'autres choses, moins hypothétiques. On parle d'accaparement de l'immobilier, de parcours migratoires, de questions de genre et de tout ce qui nous chante.
Bienvenu
C'est arrivé petit-à-petit, d'une référence à Asselineau glissée à demi-mot, à des remarques douteuses sur des fait-divers. Puis une discussion, un beau jour, sur le régime de Vichy, jusqu'à découvrir qu'il citait Éric Zemmour dans le texte, qu'il avait fini par connaître par cœur. À l'aube de sa soixantaine, mon père, ce pionnier de l'écologie radicale, était devenu réactionnaire.
Par Jo Georginet
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Pendant le Covid, il y a eu des gens pour croire que nous allions vivre un exode urbain qui viendrait redonner de la vitalité à des campagnes vides. Sans doute l'exode n'a-t-il pas vraiment eu lieu, néanmoins il existe des endroits où on pourra dire qu'on a essayé.
L'Arménie, petit pays du Caucase, connaît depuis le début du conflit syrien un retour massif de la diaspora arménienne établie en Syrie. Les "Arméniens de Syrie" tâchent de se refaire une vie à Erevan, loin de leur terre natale avec laquelle certains avaient noué des liens plus forts que ceux du sang.