Statistiquement, il y a une corrélation entre l'accélération de l'évolution technologique et l'augmentation des inégalités. Factuellement, des individus amassent d'immenses fortunes à chaque nouvelle étape de cette évolution. Structurellement, le monde la finance en profite à chaque fois. Mais ce serait presque trop facile, si ce n'était que ça.
La technique nous propose donc deux voies possibles: une dépendance vis-à-vis d'un système instable et non résilient, ou la dépendance vis-à-vis d'un système autonome.
Si ce n'est pas de l'esclavage, il faudra certainement inventer un nouveau terme.
A voir la jouissance de certains face aux impasses possibles de la Nuit debout, on a forcément envie de se jeter dans la mêlé. Car il s'agit là, peut-être, d'une de nos dernières chances avant le néant. L'extinction de ce mouvement serait l'ultime signal envoyé à l'oligarchie pour lui donner carte blanche.
Au même titre qu'on commence à reconnaître de plus en plus que le bétonnage de nos terres engendre des inondations et donc des morts et de la destruction, nous devrions commencer à reconnaître que les accidents technologiques (avions, centrales nucléaires, mais aussi accidents domestiques et petits tracas de la vie), ne sont pas vraiment des accidents, mais un choix de vie que nous avons fait.
Je suis totalement d'accord avec un Lordon qui affirme qu'il ne faille rien revendiquer. Mais ce n'est pas tout à fait pour les mêmes raisons, me semble-t-il, car la clé est en chacun de nous. La première révolution est contre nous-mêmes.
Ils doivent se marrer tous ces hyper-cyniques qui nous dirigent. Ils doivent se fendre la poire à nous voir nous épuiser dans d'interminables joutes verbales et autres rebellions d'un quart d'heure. Ils doivent se bidonner de constater qu'à chaque fois qu'ils appuient sur le bouton, on démarre au quart de tour, sans chercher à comprendre ce qui nous attend et ce qu'ils nous préparent.
Assez !
Tel un prisonnier qu'on torture et qui est prêt à tout avouer, je crie "assez !".
J'ai envie de crier, de frapper même. Oui, j'avoue, j'aurais bien envie de vous mettre mon poing dans la gueule, Manuel Valls.