Le caractère démocratique de l'Etat hébreu permet de délégitimer en Occident toute sanction des violations israéliennes du droit international. Cet argument de la démocratie remplace le vieil argument de la civilisation qui a servi au sein de la Société des nations (1920-1946) à justifier le fait que le droit international s'applique uniquement aux "États civilisés".
Le nombre de civils tués augmente de manière vertigineuse à Gaza et au Liban sans entamer l'alliance entre Israël et de nombreux pays occidentaux. A l'heure du triomphe des extrêmes droites, signe d'un obscurcissement de la mémoire des crimes perpétrés par le IIIe Reich, l'explication du soutien occidental à Israël est à chercher ailleurs que dans un supposé sentiment de culpabilité post-Shoah.
« Le Moyen-Orient est le tombeau du droit international », écrivait le juriste Serge Sur. Ce billet identifie dans le récit médiatique français les omissions et les manoeuvres de contournement permettant de parler de la guerre au Liban sans évoquer les violations israéliennes du droit international, à l'heure où la guerre a tué plus de 2900 personnes au Liban.