On nous explique que la France n’a pas assez d’argent pour réduire ses déficits et relancer son économie, alors on va faire la guerre au Mali et on arme les Kurdes. Vous trouvez-ça normal, vous ?
Lundi, ce ne sont pas seulement quelques centaines de maires socialistes qui vont être expulsés de leur fauteuil douillet, victimes collatérales de l’incapacité du gouvernement à redresser le pays depuis 2 ans mais victimes aussi et surtout de la trahison de pratiquement toutes les promesses de campagne de Hollande. Ce sont également des milliers sans-abri qui avaient été recueillis fin 2013 dans les centres d’hébergement d’urgence ouverts pour la période hivernale.
Saint Fons, mardi 25 février, 7 heures du matin. Des dizaines de policiers investissent un bidonville de l’agglomération lyonnaise. Alors qu’une maman s’active dans sa petite cabane pour préparer ses enfants qui vont à l’école, un bruit sourd retentit et le porte s’ouvre. C’est la police qui vient arrêter toute la famille pour les expulser. Patricia avait 8 ans. Elle avait 5 frères et sœurs comme Léonarda. Elle allait à l’école tous les matins comme Léonarda. Elle était Rom comme Léonarda.
Mardi 4 février 2014, 7 heures du matin, Villeurbanne. Une centaine de policiers investissent un immeuble occupé depuis juillet 2013 par environ 150 Roms. En moins de temps qu’il n'en faut pour l’écrire, tous sont jetés à la rue comme des chiens. Vieillards, femmes enceintes, nourrissons compris. Tous ? Non, pas exactement. Un petit groupe d’une cinquantaine de personnes se voit proposer quelques nuits d’hôtel par l’officier de police qui dirige l’opération. Les autres doivent déguerpir.
Ils sont SDF, ils dorment dans les rues de Lyon depuis de longs mois. Les températures de plus en plus basses et le plan froid inefficace de la préfecture n’y changent rien. Depuis quelques jours, la famille est décimée par la tuberculose. Le grand-père puis la mère sont hospitalisés. Le père est laissé 3 jours à la rue « faute de place », les 3 enfants et la grand-mère sont également remis à la rue, sachant qu’ils sont SDF, au mépris toutes les précautions élémentaires.
Lyon, lundi 2 décembre 2013, à 6 heures du matin, la température avoisine zéro degré quand plusieurs dizaines de policiers pénètrent dans un squat occupé depuis 3 mois par des familles Roms.
C’est un tunnel obscur et long de quelques mètres où des enfants noirs de crasse se promènent pieds nus malgré le froid. Les cabanes sont faites de bois et de carton, abris dérisoires qui ne protègent ni du froid ni de l’eau s’infiltrant par le sol les jours de pluie. Dans un coin, quelques morceaux de poulet cuisent sur un réchaud de fortune autour duquel les enfants tentent de trouver un peu de chaleur. Le vacarme des milliers de véhicules qui empruntent chaque jour le périphérique lyonnais est assourdissant.
Mardi 12 novembre 2013, la France a extradé vers la Roumanie Bianca, une adolescente Rom tout juste âgée de 18 ans, dans la cadre d’un mandat d’arrêt européen. Condamnée à 3 ans et demi de prison pour un vol commis en Roumanie à l’âge de 15 ans, Bianca est aujourd'hui enfermée dans un prison Roumaine.