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Cette phrase prononcée par Martine Aubry à propos de ce qui se passe à Marseille est consternante. Les éléments rassemblés par Arnaud Montebourg sur les pratiques en cours au conseil général des Bouches-du-Rhône fournissent pourtant des preuves de pratiques totalement incompatibles avec l'éthique comme avec la justice.
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Communication présentée lors de la rencontre organisée sur ce thème par Littérature et atelier de réflexion contemporaine (L&ARC), à Romainmôtier, Suisse, 25-27 février 2011. Voici bientôt 25 ans que j'entretiens avec le peuple du Cambodge une relation d'amitié qui confine à la complicité sans jamais tomber dans la complaisance. J'y ai effectué de multiples séjours. J'y ai vécu et travaillé et j'effectue encore actuellement des séjours prolongés comme conseiller du gouvernement. Pour ce qui concerne le sujet de notre rencontre, je souhaite rappeler que j'ai été pendant plusieurs années responsable au bureau de l'UNESCO à Phnom Penh d'un progamme intitulé « culture de paix au Cambodge, » ce qui m'a amené à rencontrer tous les milieux d'une société qui demeure à bien des égards une société éclatée. Je voudrais, en préambule de mon propos, souligner à quel point il me semble important de demeurer conscient, quand on parle d'un pays comme celui-là, que nous le regardons avec des yeux d'Occidentaux et que ces lunettes-là peuvent nous amener à ne pas voir la réalité dans toute sa spécificité. Aux trois mots, réconciliation, pardon, réparation,font immédiatement écho, dans mon esprit, trois autres mots que je veux associer aux premiers non pas, pour les opposer, mais pour les mettre en parallèle : impunité, oubli, indemnisation. Il me paraît en effet nécessaire d'appréhender les deux faces d'une même problématique, thème par thème. Comment concilier réconciliation et lutte contre l'impunité ? Comment importer en terre bouddhiste une notion de pardon assimilée à celle de l'oubli ? Comment faire la part des choses entre la question de la réparation et les attentes en termes d'indemnités ?
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Il y a deux ans, Philippe Marlière, maître de conférences en science politique à l'University College London, qui a beaucoup nourri l'argumentaire contre le traité constitutionnel européen, qui s'est beaucoup interrogé dans ses livres sur la social-démocratie, avait écrit à Martine Aubry pour expliquer pourquoi il quittait le PS pour rejoindre le NPA. J'avais alors publié sa lettre. Il me semble normal que je reproduise l'article qu'il vient de publier sur Rue 89 pour expliquer pourquoi il quitte le NPA. Je partage l'essentiel de ce qu'il exprime. Comme tant d'autres camarades, je quitte le Nouveau Parti anticapitaliste sur la pointe des pieds. Je ne regrette pourtant pas de l'avoir rejoint il y a deux ans. Le NPA souhaitait se donner les moyens d'en finir avec l'hégémonie à gauche d'un Parti socialiste qui n'a tiré aucune leçon de la crise du capitalisme et qui vient de se rallier aux institutions monarchiques de la Ve République.Le nouveau parti semblait le mieux placé pour rassembler une gauche de gauche, plurielle et unitaire. Il apparaissait le plus résolu dans son combat anticapitaliste, le plus à même de susciter un espoir dans les milieux populaires et chez les jeunes. L'objectif était ambitieux, aléatoire, mais réalisable.Le « pari du grand parti » de la gauche anticapitaliste a, selon moi, spectaculairement échoué.
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Le NPA, c'est fini. Il ne reste sous cette étiquette que la vieille LCR lénino-trotskiste avec son arrogance, son sectarisme, son dogmatisme. Triste échec d'une belle espérance ! Mais aussi terrible irresponsabilité de militants qui prétendent se préoccuper par priorité des plus faibles, des victimes de l'exploitation capitaliste. Avec une morgue qui est un aveu, ils ont fait, lors de ce congrès-enterrement, la démonstration de leur mépris pour celles et ceux qui souffrent et qui n'en peuvent plus d'attendre des changements qui ne viennent pas.Quant à nous, les déçus et les trompés de cette pénible expérience, ce qui nous importe, c'est l'absolue nécessité et l'urgence d'une vraie alternative. Nous ne crachons pas avec dédain sur le suffrage universel qui offre à nos yeux, conjugué à une pression populaire pacifique, la seule voie vers cette alternative.
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Il y a des pays qui connaissent des avancées sociales plus importantes que d'autres. Il en va ainsi de la liaison des salaires à l'indice du coût de la vie.Ainsi, en Belgique, depuis les années 20, les salaires des mineurs et, ensuite, progressivement tous les salaires du secteur privé, et à partir de 1977 ceux du secteur public, ainsi que les allocations sociales, sont liés à l'indice des prix à la consommation établi mensuellement par le Ministère des affaires économiques et publié au Moniteur belge, l'équivalent du Journal officiel français. Cette liaison automatique est un pilier du modèle social belge. Depuis 2006, le panier des produits témoins est revu tous les deux ans de telle sorte que l'index colle au plus près aux habitudes d'achat des Belges. Le prix de 507 produits observé dans 65 localités est ainsi enregistré chaque mois.
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Après les élections européennes où le NPA a connu une cuisante défaite, l'unité de la gauche de gauche semblait à l'ordre du jour au sein du parti. A la veille des élections régionales, des initiatives heureuses avaient été prises. Mais en fin de parcours, les vieux réflexes ont repris le dessus et le NPA est allé seul aux élections campé dans sa pureté doctrinale et stratégique.
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En 2005, le premier ministre du Liban, Rafic Hariri, un homme d'affaires très lié à l'Arabie saoudite, est tué lors d'un attentat à Beyrouth. Immédiatement, Jacques Chirac, très proche du millionnaire libanais (dont il occupe actuellement un appartement quai Voltaire à Paris) et Georges W. Bush désignent la Syrie comme commanditaire de l'attentat et font adopter par le Conseil de Sécurité une résolution créant un tribunal spécial chargé d'identifier, de mettre en examen et de juger les auteurs et les commanditaires de cet attentat. Cette décision a surpris de très grands spécialistes du droit pénal international. Ainsi l'article publié dans Le Monde diplomatique d'avril 2007 par trois éminents juristes, Géraud de Geouffre de La Pradelle, Antoine Korkmaz et Rafaëlle Maison, « Douteuse instrumentalisation de la justice internationale au Liban ». En effet, pour la première fois depuis la création de l'ONU, un tribunal pénal international ad hoc est créé non pas pour juger des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité ou des crimes de génocide. Mais un assassinat politique. Un assassinat politique comme il y en a eu, hélas, des centaines, sinon des milliers depuis 1945. Rares sont ceux qui ont connu des suites judiciaires.
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France 2 a consacré toute sa soirée de mardi à la crise. Bonne idée. Mais quel résultat !
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Dans un très récente tribune (Le Monde, du 21 décembre, p.18), le romancier et ancien ambassadeur Jean-Christophe Rufin nous livre une analyse de l'évolution des mouvements citoyens depuis les années 1970. Il y voit trois âges d'une révolte: