Le film de Paul B. Preciado, Orlando, une biographie politique, est à la fois une lecture stimulante du roman de Virginia Woolf et la parole plurielle d'Orlando contemporain·e·s qui tissent, à travers une biographie de fiction, le portrait de celles et ceux qui y racontent aussi leur expérience vécue.
Dans un Manifeste des 100, des universitaires s’insurgent contre les « idéologies indigénistes, racialistes et décoloniales » et « l’islamo-gauchisme » (Le Monde du 31/10/2020). La causalité s’y affirme dans son caractère le plus manichéen, Il s’agit, en effet, d’étiqueter et de localiser le mal par l’identification des « méchants ». Le mal, ce sont les « autres » : les boucs-émissaires.
Le Point publie, le 28 novembre dernier, une tribune sous le titre « Le « décolonialisme », une stratégie hégémonique : l'appel de 80 intellectuels ». Ceux-ci en appellent à toutes les autorités et tous les pouvoirs institutionnels pour barrer la route à ceux et celles qu’ils considèrent comme des ennemis de la République.
Publié par La Découverte, Sexe, Race & Colonies a bénéficié d’armes de promotion massive. Les arguments de vente contenus dans son introduction (nombre d’auteurs, nombre d’images, échelle mondiale) servent en fait à couvrir l’obscénité d’un zoo humain d’un nouveau genre, imprimé sur papier glacé. Car l’obscène s’exhibe et n’existe que lorsqu’il y a, comme ici, volonté – commerciale - de montrer.