Le 20 février 2020, soit moins de deux mois après la parution du livre de Vanessa Springora, je publie le billet « Moi j’ai rien à voir / avec cette histoire », dans lequel je rappelle notamment que le fidèle complice de Gabriel Matzneff, Christian Giudicelli, est l’un des piliers du jury Larbaud.
Le 1er mars, dans le billet « A propos du prix Valery-Larbaud », je rassemble les principales informations disponibles sur ce prix (son histoire, l’identité des membres du jury et leurs liens avec les éditions Gallimard) et j’annonce l’imminente venue des juré∙es à Vichy. Dans les jours suivant sa mise en ligne, je diffuse les principaux éléments de mon billet via mon compte twitter (lire ici, là, là, là, là, là, là et là).
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Le 7 mars 2020, Christian Giudicelli, membre du jury Larbaud, renonce à se rendre dans la cité thermale pour la cérémonie de remise du prix (lire ici).
En juin, je compare la composition du jury Larbaud avec celle des six principaux prix littéraires français (lire ici), après avoir radiographié ces derniers (lire ici et là).
Début juillet, il me semble approprié de rapprocher la situation du jury Larbaud de celle du jury Renaudot, ainsi que de l’affaire Girard (lire ici).
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Le 5 puis le 21 septembre 2020, je pointe le « silence » de la municipalité de Vichy sur la présence « d’un promoteur historique de la pédophilie-pédocriminalité » au sein d’un jury financé par elle, et tente d’expliquer en quoi cette question est « loin d’être anecdotique » (lire ici, là et là).
Lors du conseil municipal du 21 septembre, le maire de Vichy Frédéric Aguilera (LR), interpellé sur la question par l’opposition, répond qu’il a demandé que Christian Giudicelli soit suspendu du jury Larbaud, et que, s'il ne l'était pas, le soutien financier de la Ville serait suspendu (lire ici ou là, j’ai réagi ici). Le 30 septembre, le maire fait la même réponse au correspondant en France du New York Times (lire ici ou là). Il aura donc fallu attendre six mois pour que Frédéric Aguilera fasse une déclaration sur le sujet : il se refuse à exiger l'exclusion de Christian Giudicelli et se dit aussi largement impuissant et irresponsable (« notre seule responsabilité [...] »)...
Le 20 novembre, journée internationale des droits de l’enfant, après que la municipalité a communiqué sur sa candidature au label de l’UNICEF «Ville amie des enfants», j’adresse à la vénérable institution le message suivant (à lire ici).
Le 27 novembre 2020, soit trois jours avant la remise du prix Renaudot, j’écris « à l’attention des juré·es Renaudot et Larbaud », ainsi que « du maire de Vichy », un “fil twitter” qui compile les principales enquêtes journalistiques menées sur l'affaire Matzneff, le “tourisme sexuel” du couple Matzneff-Giudicelli, ainsi que les prix littéraires et leurs jurys.
Après le 27 novembre, j’ai régulièrement enrichi ce fil twitter, apportant des informations sur les « négligences en série » constatées dans cette affaire, le prix Michel-Dard (qui est également décerné par le jury Larbaud, lire ici et là), le président du jury Jean-Marie Laclavetine, l'attitude de la Ville de Vichy et du maire, le couple Matzneff-Giudicelli ou les Grandes rencontres 2021 et 2022.
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Le 24 février 2021, il est annoncé que les juré∙es Larbaud ont « voté à l’unanimité » pour le maintien de Christian Giudicelli au sein du jury et que la Ville de Vichy suspend, comme annoncé, son soutien financier ; je réagis "à chaud" ici et là, puis précise, le 3 avril suivant, le regard que je porte dans cette affaire sur l’attitude du maire.
Le 9 mars 2022, en actualisant pour la dernière fois le fil twitter lancé quinze mois plus tôt, je fais le constat que le prix Larbaud est «probablement mort». La principale raison de cette regrettable disparition ? Frédéric Aguilera et les membres du jury se sont révélés incapables de se désolidariser nettement d'un promoteur historique de la pédophilie.
Le 14 mai 2022 est décédé à Paris Christian Giudicelli, à l'âge de 79 ans.
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Le 9 mars 2024, Christiane Rancé a reçu pour son ouvrage Bella Italia (Tallandier) le prix de la critique Valery-Larbaud nouvellement créé, qui est doté d'un nouveau jury et de 1 000 euros accordés par la Ville de Vichy. Le lauréat de la seconde édition est Claude Pérez pour sa biographie de Camille Claudel (Le Cerf).
En actualisant ce billet, je constate par ailleurs que le prix Larbaud a été décerné en 2021 à Miguel Bonnefoy pour Héritage (Payot-Rivages), en 2022 à Pauline Mari pour Membres fantômes (Editions des Cendres), en 2023 à Mattia Felice pour Mécano (P.O.L.) et en 2024 à Antoine Wauters pour Le plus court chemin (Verdier). La communication autour de la remise du prix est minimaliste : j'ai glané ces informations via des posts publiés sur Instagram par les éditeurs des lauréat·es. Je n'ai pas trouvé d'informations sur la dotation ni sur la composition du jury, qui était toujours présidé par Jean-Marie Laclavetine en juin 2023. Le même mois étaient déposés les statuts de l'Association du jury du prix littéraire Valery-Larbaud, qui est domiciliée dans la commune où réside l'homme de lettres. M. Laclavetine avait au préalable démissionné de la présidence de l'Association internationale des amis de Valery Larbaud (domiciliée à la médiathèque de Vichy), lors de l'assemblée générale extraordinaire du 18 mars 2022.