Cette contribution porte sur la partie structurelle de l’orientation. Depuis trente ans, les évolutions de celle-ci ont été tirées par la volonté des parents impliqués qui souhaitaient faciliter le parcours de leur petit chéri qu’ils projetaient dans le lycée générale.
Aujourd’hui, les jeunes qui vont vers l’enseignement professionnel, mal préparés et se sentant dévalorisés (car obligés de s’orienter car ils n’ont pas le niveau), s’impliquent très tard dans leur choix d’avenir.
Pour éviter cela, il faudrait :
- commencer le processus de connaissance et de compréhension du monde du travail et des métiers dès la 5ème, avec comme objectifs « sensibilisation à l’existence d’un nouveau monde » (référence au "voyage du héros" de Joseph Campbell). Il s’agit d’un cours structuré par domaine : l’hôpital, la construction d’un immeuble, l’usine de production, une exploitation agricole, la production d’une pièce de théâtre, la production d’un média (presse, TV), l’organisation d’un commerce de proximité.
- obliger les élèves de 2nd général et technologique d’avoir un premier choix d’orientation en fin de 3ème (ce qui n’empêchera pas d’avoir le droit de changer d’avis en fin de 2nde).
- mettre en valeur les grandes réussites par le professionnel : « premier ouvrier de France », « ceux qui ont créé leur entreprise », « les ouvriers à salaire plus haut que le patron comme soudeur en milieu marin de grande profondeur ».
- créer, faire fonctionner et rendre lisible des passerelles à partir du professionnel. Puis, mettre dans l’esprit des élèves que l’orientation normale n’est pas linéaire mais faite d’essais-erreurs. Il est « normal » de changer de voie une ou deux fois.
Il ne faut pas négliger les freins liés aux parents d’élèves impliqués, freins relayés de manière voilée par les fédérations quel que soit leur discours officiel. Ceux-ci ne souhaitent surtout pas valoriser l'enseignement professionnel, car ils ne veulent pas le rendre désirable pour leur enfant qu'ils projettent dans le lycée général.
Pour en savoir plus :
9 – Les causes profondes de la dévalorisation de l’enseignement professionnel
11 – La sélection des élèves pour l’enseignement professionnel
25 – le service public de l’orientation – informations et flexibilité