Traduction en français d'articles publiés en turc par Fehim Taştekin sur la politique étrangère de la Turquie dans le monde et particulièrement au Moyen-Orient et dans le Caucase.
Ces articles sont aussi1…
publiés sur le site de l'Observatoire de la Turquie contemporaine (https://observatoireturquie.fr/).
Traduction et blog : Renaud Soler.
Alors que l’on commémore le 21 mai le 157ème anniversaire du génocide des Tcherkesses, force est de constater que les liens entre la diaspora tcherkesse et leur patrie d’origine ne sont toujours pas établis sur des bases saines. La lutte pour le retour s’accélère, mais l’expérience des Tcherkesses de Syrie montre à quel point le chemin est escarpé.
C’est l’ordre d’expulsion de plusieurs familles du quartier de Shaykh Jarrah qui a déclenché les tragiques affrontements en cours. Pour les comprendre, il faut remonter en 1967, aux lendemains de la conquête de Jérusalem Est par Israël, après sa victoire lors de la guerre des Six-Jours.
Le président turc Recep Tayyip Erdoğan voudrait poursuivre la transposition, en République turque de Chypre du Nord, de son projet de « former une génération pieuse », selon ses propres mots, mais la Cour constitutionnelle chypriote vient de lui donner un coup d’arrêt.
Tout le monde pensait que par manque de financement, le projet du Canal Istanbul, destiné à contourner le détroit du Bosphore, était voué à rester une promesse de campagne électorale. C’est ici que la Chine entre en jeu : les Chinois verraient volontiers ce canal, évoqué pour la première fois par Erdoğan en 2011, jouer un rôle dans leurs Nouvelles routes de la soie.
Ankara cherche à tirer parti de l’isolement croissant de l’Arabie Saoudite, conséquence du changement d’attitude de l’administration Biden envers l’Iran et de l’interruption des livraisons d’armes à l’Arabie Saoudite. Certaines sources syriennes d’opposition soutiennent que la Turquie pourrait transférer des combattants de la Syrie vers le Yémen.
La guerre en Syrie entre dans sa dixième année. Les soulèvements du Printemps arabe ont permis aux masses de descendre dans la rue et de briser le mur de la peur. En Syrie, les manifestations ne sont pas aussi massives qu’attendues. Les manifestations de soutien au régime sont également assez nombreuses. Il apparaît bientôt qu’un changement de régime ne se produirait pas de cette manière.
La visite du pape est venue appuyer la ligne suivie par Sistani. L’ayatollah a insisté, au cours de l’entretien, sur les injustices, la pauvreté, l’oppression religieuse et intellectuelle, les libertés fondementales, la justice, la violence, le déracinement des peuples autochtones et la question de Palestine. Le pape a quant à lui mis en avant la tolérance, le dialogue et la coopération.
« L’Amérique est de retour. La diplomatie est de retour », annonçait Biden le 4 février. Entre temps, des événements ont eu lieu. Le 15 février, une organisation inconnue a tiré des roquettes sur la base américaine qui jouxte l’aéroport international d’Erbil. L’armée américaine a répliqué le 25 en frappant des bâtiments utilisés par des milices pro-iraniennes en Syrie.
Personne ne connaît l’importance réelle du dossier syrien pour Biden. Tout le monde a pourtant déjà lancé les dés. Le fait que Biden n’a pas encore avancé sur le sujet atteste de la grave impasse dans laquelle se trouvent les affaires syriennes. Transiger avec Erdoğan exige des changements de position qui ne sont pas seulement dans les mains des Kurdes.
L’impasse de la politique kurde d'Ankara entrave les relations bilatérales avec les États-Unis. La position stricte prise par Biden avant même d’arriver au pouvoir rend plus difficile la recherche d’un compromis. Il est hautement improbable que Biden rompe les relations avec les Kurdes alors que l’État Islamique se réorganise et que la Syrie va redevenir un terrain d’affrontement avec la Russie.