Dans la pénombre de l’époque on peine à voir une lueur à l’horizon. Illuminés et calculateurs s’attellent à semer la confusion, sapent le sens des mots et des idées. Des bouchers parlent de paix. Des tyrans devisent de liberté. Moqueries. Tensions. Secousses et craquements. Mais l’humanité en a traversé d’autres, elle est tenace.
Il y a les frontières, il y a ceux et celles qui les adorent et se les disputent. Il y a de très pacifiques agressions, des rétorsions préventives, des sous-traitants et des trolls, des fausses bannières, une farandole de faux-semblants. La paix subit tous les outrages, tout comme l’humanité, et dans ce crépuscule dansent les drones de l’apocalypse.
Cela ne s’est pas amélioré. Les nuages sont plus gros, plus lourds que jamais, et çà et là déjà tombe grêle comme mitraille, tandis que trois fois par jour se retourne Orwell en sa tombe. Gros sacs de résilience à vous, et que malgré tout se fraie la joie entre les ruines, que joyeux soit l’équinoxe et beau le printemps, nom de nom !
Comme chaque année, on a célébré le 8 mai une victoire ancienne (et toute relative) sur le fascisme, à un moment où le débat public est plus que jamais parasité par ses résurgences idéologiques. Un grand débordement qui est le fruit d’une longue dérive droitière, funeste glissade qui promet le pire à un moment critique. Se ressaisir est urgent.
Les cent jours, le 14 juillet, le remaniement... Tout cela peut sembler lointain quand la rentrée politique et sociale prend son départ. Rappelons-nous toutefois que cet épisode mi-estival portait des indices sur ce qui se profile pour les semaines à venir.