Le pilotage du système éducatif pendant la crise a été particulièrement calamiteux et destructeur pour le système éducatif public. Si le ministre reste à son poste, cela nous confirmera l’intention clairement anti étatique, décentralisatrice et néo libérale des évolutions voulues par le pouvoir. S'il change : vigilance.
Par Marc Bablet
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Il est impressionnant de voir comment le pouvoir, sensible à ce qui se dit de la réalité vécue du confinement, cherche à imposer son récit face aux acteurs du monde réel qui convergent sur beaucoup de points, tant dans les foyers que dans les institutions. Pour l’école, il est important que ceux qui travaillent gardent la maîtrise du récit face aux silences, aux demi vérités, voire aux mensonges.
Le ministre de l’éducation nationale a fait mercredi 19 février sur France info des déclarations sur les lieux où règne le « séparatisme islamique » en affirmant qu’il suffisait de regarder. Il a parlé de Roubaix, Maubeuge, Garge les Gonesse. Or en juin 2019 il a reçu à propos de Roubaix un rapport des inspections générales qui est bien plus prudent dans ses affirmations.
Chacun se souvient que le ministre a commandé à Pierre Mathiot et Ariane Azéma un rapport en vue d’une nouvelle politique pour les territoires. J’ai déjà eu l’occasion de parler de la lettre de commande qui précisait aux intéressés ce qu’ils devaient dire. Il s’agit ici de discuter la manière de présenter les choses et les orientations proposées.
On voit bien les dégâts occasionnés dans l’éducation par le pragmatisme du ministre qui a tendance à laisser dans l’inachèvement ce qu’il lance. On plaide pour que les politiques publiques en éducation soient davantage le fruit de stratégies assumées que d’un pragmatisme débridé où rien n’est maîtrisé ce qui laisse jouer le marché aux dépends de l’intérêt des milieux populaires.
Dans les projets en cours du ministre qui veut profiter de la réforme des retraites pour changer le métier d’enseignant en relation avec des rattrapages salariaux supposés, il y a, une orientation politique construite hors de toute concertation véritable.
On continue d’explorer des alternatives aux politiques éducatives prônées actuellement par un ministre qui se décrédibilise chaque jour par des déclarations de communicant… Il convient de remettre en question la conception dominante de la motivation qui repose sur des conceptions de l’humain, des apprentissages scolaires et de l’enseignement erronées.
On continue d’explorer des alternatives aux politiques éducatives prônées actuellement par un ministre qui se décrédibilise chaque jour par des déclarations de communicant… Il convient en particulier de remettre en question la conception dominante de l’évaluation qui repose sur des conceptions de l’humain, des apprentissages scolaires et du management erronées.
On continue d’explorer des alternatives aux politiques éducatives prônées actuellement par un ministre qui se décrédibilise chaque jour par des déclarations de communicant… Il convient en particulier de remettre en question l’idée dominante de remédiation qui repose sur une conception de la difficulté comme responsabilité de celui qui la porte.
On continue une liste de propositions pour une alternance à la politique éducative et pédagogique conduite actuellement. Le néo-libéralisme encourage concurrence et compétition. Et comme on le voit en ce moment le mensonge sur les résultats qui en découle. Cette perspective est mortifère. Il est urgent d’en changer.