Version numérique de la revue Dedans-Dehors, ce blog informe sur les conditions de détention en France. Il décrypte les politiques pénales et pénitentiaires, ainsi que leurs effets sur le terrain. Il1…
donne la parole aux témoins quotidiens de la prison : les détenus et leurs proches venant au parloir, les professionnels et intervenants en détention (personnels pénitentiaires, médecins, enseignants, associations, chercheurs…). Des informations et paroles qui reflètent une toute autre réalité que celle des faits divers. Cet envers du décor, où se cachent les dégâts et effets contreproductifs de l’approche répressive, dans laquelle médias et politiques ont enfermé le débat public. www.oip.org
Photo de couverture : (c) G. Korganow / CGLPL
Isolement, mesures attentatoires aux libertés individuelles, implication (ren)forcée des personnels pénitentiaires dans le recueil d’informations… Avec son troisième plan de lutte contre la radicalisation en prison, le ministère de la Justice franchit une nouvelle étape dans une logique sécuritaire.
La loi du 15 août 2014 sur l’individualisation des peines avait prévu un bilan à deux ans pour évaluer l’impact de la réforme introduisant la contrainte pénale et la libération sous contrainte. Une réforme que l’OIP avait jugée dès 2014 aussi indispensable qu’inaboutie.
Alors que la population carcérale des États-Unis a quintuplé depuis les années 1970 sous le coup de politiques de lutte contre la criminalité misant sur la sévérité des peines, le pays voit aujourd’hui son taux de détention baisser progressivement. L’élection de Donald Trump va-t-elle remettre en question cette tendance déjà fragile ? Il est encore trop tôt pour le dire...
Les Pays-Bas ont diminué de moitié le nombre de leurs prisonniers ces dix dernières années, au point de fermer massivement leurs prisons et d’en louer d’autres à la Belgique voisine, qui voit les siennes exploser. Un phénomène d’autant plus surprenant que le pays était connu pour son approche répressive. La preuve d’un assouplissement des politiques pénales ? Pas vraiment.
Alors que les prisons du pays étaient marquées par la surpopulation en 2010, l’Irlande est parvenue à réduire de près de vingt points son taux de détention en six ans, et comptait moins de 80 détenus pour 100 000 habitants au 1er août 2016 *. Le résultat d’un travail de plaidoyer intensif.
Entre 2006 et 2012, l’Italie a connu une croissance exponentielle de sa population carcérale, son taux d’occupation atteignant 153%. En 2013, la CEDH condamne le pays pour ses conditions de détention par un arrêt pilote, le contraignant à prendre des mesures pour remédier à la situation. Trois ans après, l’Italie a l’Italie a connu une baisse de sa population carcérale. Mais le bilan reste mitigé.
La Suède a longtemps servi de modèle à sa voisine finlandaise. Prisons à taille humaine et ouvertes, justice des mineurs basée sur la protection de l’enfance, courtes peines de prison et large palette d’alternatives exécutées en milieu ouvert sont autant de composantes d’un système qui vise la réhabilitation plutôt que la punition.
Les pays scandinaves sont les seuls à mettre en œuvre une véritable politique réductionniste. Parmi eux, la Finlande se distingue tout particulièrement : il est parvenu à diviser le nombre de ses prisonniers par trois en cinquante ans et compte désormais trois-mille détenus , grâce à une politique volontariste et ambitieuse.
Alors que la France projette la construction de trente-trois nouvelles prisons pour tenter d’endiguer la surpopulation, de nombreux pays en ferment. Zoom sur ces États qui ont réduit le nombre de leurs prisonniers.
En voulant lancer la construction de 20 000 nouvelles places de prison, le Gouvernement ne fait ni plus ni moins que reproduire les erreurs de ses prédécesseurs. Et enterre les ambitions de réforme du début de mandat.