Le blog de Pierre Khalfa

Simple alliance électorale, la Nupes est en crise profonde, sinon en coma dépassé. Pourtant, sa disparition serait l’assurance de l’échec. Pour survivre la Nupes doit profondément se transformer en changeant les rapports entre ses composantes et en s’ouvrant à des forces non partidaires pour construire un front politico-social enraciné dans la société.

Dépasser l’émotion devant les actes de terreur du Hamas et les représailles meurtrières de l’État d’Israël contre la population civile de Gaza, les condamner au nom d’une morale humaniste pour laquelle une vie vaut tout autre vie, pour nécessaire que cela soit, est totalement insuffisant si nous ne les restituons pas dans une profondeur historique qui seule permet de les déchiffrer.

Pour la première fois, un responsable politique de haut niveau, l’ex-Premier ministre Edouard Philippe, envisage expressément un traitement différencié de l’islam. Dans cette tribune, une cinquantaine de personnalités, dont Bertrand Badie, Jean Baubérot, Patrick Chamoiseau ou Annie Ernaux, dénoncent cette dérive dangereuse en rupture totale avec les principes fondateurs de la laïcité.

La question de la laïcité revient sur le devant de scène avec l’interdiction du port de l’abaya à l’école. Outre la diversion par rapport aux problèmes que rencontrent nos concitoyen.es et un clin d’œil vis-à-vis de l’électorat de droite et d’extrême droite, cette annonce a pour le gouvernement le mérite de semer le trouble à gauche où certains ne veulent pas être pris en défaut de laïcité.

La mort d'Hélène Carrère d'Encausse s'est accompagnée d'un panégyrique quasi général. Voici un point de vue salutaire d'Albert Herszkowicz, animateur du RAAR (Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes), qui remet les pendules à l'heure.

Le dernier livre de Michèle Riot-Sarcey est ambitieux. L’auteure assume d’emblée un point de vue que résume son titre : l’émancipation aurait été entravée par les idéologies, en particulier celles portées par les partis politiques qu’elle considère indistinctement comme des « avant-gardes ». Disons-le tout net, la thèse, par son côté systématique et généralisé, ne convainc pas vraiment.

La France connait un mouvement social d’une ampleur considérable. Pourtant, ce mouvement n’a pas, pour l’instant, réussi à faire fléchir le pouvoir. L’impossibilité du mouvement social à acquérir par sa dynamique propre une victoire interroge d’abord sur la stratégie à employer face au pouvoir, ensuite sur le rapport du mouvement social au politique dans la perspective d’une alternative politique.

Le dernier livre de Chantal Mouffe, « La révolution démocratique verte », prolonge ses travaux sur la recherche des conditions d’une alternative politique. Centré sur le rôle des affects en politique, il ne nous dit cependant rien sur ce qu’ils seraient dans une perspective démocratique. Pire, il ne lève pas les ambiguïtés déjà présentes dans ces ouvrages précédents vis-à-vis de l’extrême droite.

Alors que le mouvement social contre la réforme des retraite est à un tournant, il est légitime de se poser la question de l’efficacité de la stratégie suivie. Mais encore faut-il ne pas y apporter des réponses illusoires.

La « réforme » des retraites est l’occasion pour les partisans de la capitalisation de redonner de la voix en essayant de surfer sur l’inquiétude actuelle pour les futures retraites. Or la capitalisation, non seulement ne peut répondre aux problème démographiques, mais aggraverait la situation des futurs retraité·es car elle entrainerait un dépérissement progressif de la répartition.