L'heure des adieux a sonné. François Hollande a commencé à faire ses cartons. Il faut faire place nette pour celui ou celle (vraisemblablement, celle. Question de probabilité) qui lui succédera en fin de semaine. Alors, oui, c'est toujours un peu émouvant les au-revoir. Un peu maladroit aussi. Ce soir, François saluait les membres de son cabinet. Avant les adieux à Solférino, demain midi.
Pas encore de victime à déplorer à Reims. On s'ennuie même plutôt franchement. Les interventions se succèdent. Sans grand intérêt. Pour ma part, j'ai noté deux faits marquants. Premièrement : le foulard de Martine.
Aux dernières nouvelles, Pierre Moscovici serait l'homme de paille de Delanoë. C'est lui que les partisans du maire de Paris comptent mettre en avant pour succéder à François Hollande. Ce serait une belle revanche pour Mosco, surtout après l'humiliation subie à La Rochelle. La photo de lui, seul à une terrasse de café alors que tous ses anciens soutiens, à commencer par Arnaud Montebourg, festoyaient dans le café d'en face autour de Martine Aubry.La suite au prochain épisode. Encore plus de rebondissements que dans Dallas, ils sont trop forts ces socialistes.
Il pleut sur Reims. Enfin, pas encore mais le ciel est gris. Le calme avant la tempête. Car le 75ème congrès du PS s'annonce houleux. Pour l'heure, seuls les journalistes sont exaltés et excités. Ils s'agitent, courent en tout sens, installent leur dispositif, se perdent en hypothèses et en conjectures. En coulisse, du côté politique, c'est la soupe à la grimace. Ambiance fin de règne oblige. Et le sacre probable de Mme Royal n'arrange rien.
Aujourd'hui, c'est jour de vote au PS. Les militants sont appelés à donner leur voix à la motion de leur choix. A, B, C, D, E ou F. C'est parti.Durant toute la "campagne" entre ces différents textes, les représentants de ces motions ont été invités à se plier à un exercice de communication appelé le "mot du jour ". L'idée : chaque jour, un mot imposé, 40 secondes pour le définir, une vidéo. Le tout diffusé sur le site du PS : http://congresdereims.parti-socialiste.fr/2008/11/03/le-mot-du-jour-congres/#ttPlanète, diversité, crise, congrès... tout l'abécédaire socialiste y est passé. Tout le monde a joué le jeu. Sauf pour un mot : alliance.
Dimanche. Je descends le boulevard Magenta à vélo. Des hurlements. Je manque de m'étaler au carrefour. Les hurlements recommencent. D'abord inaudibles, ils prennent peu à peu forme et sens à mesure que je m'approche de leur émetteur. Soudain, je les entends très distinctement : "UNE VRAIE GAUCHE! IL FAUT UNE VRAIE GAUCHE! "
20h30. Je marche tranquillement dans la rue. Le portable vibre au fond de ma poche. Un sac de sport sur une épaule, le sac à main sur l’autre et le cabas de courses en équilibre précaire sur un omoplate, je me saisis du téléphone avec une dextérité et une rapidité plutôt inhabituelles. On ne sait jamais, c’est peut-être important. Je décroche.