Monsieur le Président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Je viens d’entrevoir
Votre missive amère [1] a
Écrite à votre manière
Manuscrite lundi soir
Faisant appel à un plumage
Et à une mise en scène
Des plus endogènes
Opération d’un autre âge
Monsieur le Président
La Kasbah est en émoi
Voilà bientôt deux mois
Pour cause de remaniement
Monsieur le Président
La Constitution
Vous devez la veiller
Et pouvez l’interpréter
Mais, pas en singleton
Il ne faut pas profiter
De la fâcheuse absence
De la primordiale Instance
Qui lui est hautement liée
La Cour constitutionnelle
Qui fut empêchée
Par qui vous savez
Par leurs querelles
Et le cas contraire
Ouvrirait tout grand
Le seuil du néant
Du pouvoir solitaire
Monsieur le Président
Vous qui n’avez pas
Dans votre passé, l’aura
D’un authentique militant
L’aura, vous ne l’avez pas, non plus
En tant que chercheur-enseignant
Puisque vous êtes resté Assistant
Avec votre Doctorat suspendu
Vous qui vous vous voyez sauveur
De la nation, de la patrie
Comme s’est vu, avant vous, Ben Ali
Qui s’est révélé dictateur
Savez-vous qu’on s’est détaché
De l’image du providentiel
Du messie descendant du ciel
Cela, depuis bien des années
Vous dont la réputation
Est due à vos interventions
À la télévision
Après la Révolution
Monsieur le Président
Vous dont la volonté
Est dans le signe particulier
De votre poing serré
Dans toute posture, arboré
Signe que vous partagez
Avec l’ex-patron de Libye
Et, son idéologie, aussi
Vous l’avez endossée
Dans votre programme annoncé
Donnant au peuple, soi-disant
Le dernier mot, la décision
Des «Jamahiriyas», imité
Et, l’on sait où elle a conduit
Un pays riche, mais affamé
Par la guerre civile, ravagé
Où tout avait été détruit
Monsieur le Président
Ne malmenez pas nos acquis
De vivre-ensemble et de tolérance
Votre tâche est leur maintenance
Pour le bien-être du pays
Arrêtez de nous diviser
Ainsi, vous parlez de travailleuses
En les opposant aux bazardeuses
D’idées, arrêtez de nous catégoriser
Ainsi, vous ne cessez de pointer
Qui patriote, qui honnête, qui voleur
De grâce, ne jugez personne avant l’heure
Laissez la justice se prononcer
Qu’elle ouvre tous les dossiers en suspens
Sans porter atteinte aux libertés
Les dossiers des martyrs exécutés
De terrorisme et de corruption
Les dossiers de l’argent sale des partis
Surtout celui d’origine qatarie
Des départs en Irak ou en Syrie
Du réseau sécuritaire nahdhaoui
Vous êtes allé jusqu’à insinuer
Que les coupures d’eau et de courant
Sont exécutées volontairement
Sur ordre de lobbys que vous connaissez
Faisant fond sur une stratégie concertée
Dans le but de réaliser des affaires
Sur le dos de la classe populaire
Et cela, sans aucune preuve avérée
Vous êtes allé jusqu’à déclarer
Que les commerçants exagèrent
Sur les prix des denrées alimentaires
Qui devraient être réduits de moitié
Vous entretenez régulièrement l’idée
De l’existence d’une bande qui œuvre pour affamer
Le peuple, en ajoutant qu’il s’agit d’un secret
De Polichinelle que tout le monde connaît
Vous lancez à tort et à travers
Des données erronées, exagérées [1] b
Qui trompent les crédules, non-initiés
Tout cela pour, à la galerie, plaire
Monsieur le Président
Dans votre classement
Des divers féminismes existant
Il fallait mentionner, honnêtement
Que ces bazardeuses ont à leur actif
Un rude combat qu’elles ont mené
Pour que dans notre société
Leur rôle cesse d’être figuratif
Pour que la femme ne soit pas lésée
Dans ses droits, dans la vie sociale
Mais, aussi, civile et familiale
Et, leur combat, n’est pas terminé
Qu’elles manipulent la faucille ou le marteau
Qu’elles soient paysannes ou ouvrières
Artistes, commerçantes,… ou fonctionnaires
Elles se battent pour porter l’égalité au plus haut
Principalement, au sein de l’ATFD
Avec sa veille et sa vigilance permanentes
Depuis sa fondation aux années octante
Oh combien vitales aujourd’hui, plus que jamais
Monsieur le Président, elles ne vous ont pas attendu
Pour obtenir, dans leurs droits, des avancées
Grâce au rôle, par Habib Bourguiba, joué
Qui, très tôt, les a libérées et soutenues
Arrêtez donc de dire que très peu a été fait
Depuis des décennies, dans les régimes passés
Pour asseoir les droits des femmes et les améliorer
Il y a eu même des progrès avant que vous naissiez
Il faut dire que, depuis que vous êtes au pouvoir
Vous ne cessez de répéter à tous moments
Que peu de choses ont été faites auparavant
Comme si, débutait avec vous, notre Histoire
Elles osent espérer que, enfin, vous comprendrez
Qu’elle est une et indivisible, l’égalité
Dans et devant la loi, ainsi entre héritiers
Vous qui avez déclaré que vous la refusiez
Monsieur le Président
Ne faites pas feu de tout bois
Pour gagner, du peuple, les voix
Pour l’impliquer dans votre plan
De vous écouter, on est las
Avec vos fameux slogans
Répétés à tout bout de champ
« Le peuple veut ! », « Le peuple saura ! »
Accompagnés de très peu d’action
Susceptible de changer quoi que ce soit
Qui serait pour l’avenir de bon aloi
Mais, vers l’ochlocratie, s’orientant
Pour le salvateur choisi, vous prenant
Pratiquant le « En veux-tu ! En voilà !»
Et la démagogie à tour de bras
De la situation actuelle, profitant
Tout ce qui va suivre et tout ce qui est avant
Conduit à une seule conclusion, sans aucun doute
À savoir, que vous nous engagez sur la route
De l’immonde bête brune qui n’ose pas dire son nom
Monsieur le Président
Votre programme trouve ses origines
Chez Carl Schmitt et Hugues Rabault
Il s’est fait l’écho de leurs travaux
Avec un zeste de « Gilets jaunes »
Schmitt, le constitutionnaliste
Admirateur de Franco et Salazar
Juriste d’Hitler et nazi notoire
Dont le modèle est l’Italie fasciste [2]
Finalement, la roue
Ne fut pas réinventée
Par Ridha, Lénine, appelé
Ni par Naoufel, ni par vous [2] a
Monsieur le Président
Évitez de plagier
Nos cousins de l’Orient
Et ces fachos de l’Occident
Comme du diable, il faut s’en méfier
Des idées, vous en avez
Et, vous êtes assez subtil
Pour saisir ce qui est utile
Pour notre destinée
Concentrez-vous, en premier
Sur les marchands de religion
Qui, sur rue, ont pignon
Trop de mal, ils ont fait
Monsieur le Président
Entrez dans l’Histoire
En faisant avorter
Leur sinistre projet
Il n’y a pas mieux comme gloire
Surtout en respectant
Au mot l’État de droit
Et aussi la Mère-Loi
Dont il est ici question
En nous débarrassant
De la vermine islamiste
Modérée comme djihadiste
Agir, il est plus que temps
En désinfectant
Les rouages de l’État
De leurs chevaux de Troie
Partout omniprésents
Nommés aux postes clés
Pour leur appartenance
À l’islamiste mouvance
Même s’ils souffrent de nullité
Ainsi, les services de la justice
Furent infiltrés et noyautés
Par ceux qui leur doivent loyauté
De même, les services de la police
Ce qui, depuis huit ans, leur a permis
D’entraver la quête de la vérité
Dans l’assassinat nahdhaoui présumé
De Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi
Monsieur le Président
Entrez dans la grande Histoire
Par une action méritoire
Qui vous demande du cran
En vous désolidarisant
De leur approche liberticide
Misogyne, égalicide
Qui est la vôtre jusqu’à maintenant [2] a
Je suis conscient, Monsieur le Président
Que, si, vous deux, vous vous affrontez
Ce n’est pas par idéologie
Fait que peu de monde ont saisi
Mais, par politique rivalité
Vous ne manquez aucune circonstance
Pour exposer votre conservatisme
Et vos idées, à l’islamisme
Apparentées, et à sa mouvance
Pendant les dix années dernières
Par des alliances contre nature
Ils furent à la barre du navire
Piégeant la Tunisie séculière
Ils veulent se servir de son budget
Pour s’enrichir outre mesure [2] b
Voilà des années que cela dure
Ils ne sont pas encore rassasiés
Ils ont mis à sac nos finances
Ont semé la terreur dans nos contrées
Terreur qu’ils ont, partout, exportée
En particulier, vers la France
Les élections, ils les ont faussées
Avec leur argent illicite
Principalement quatarite [2] c
Le Qatar, quelle calamité !
Du vivre ensemble
Ils sont la négation
Œuvrant pour la destruction
De ce qui nous rassemble
Monsieur le Président
Si vous y arriviez
À nous en débarrasser
Vous pourriez me compter
Parmi vos soutenants
Malgré mes engagés écrits
Échelonnés sur plus de deux ans
Vous dépréciant, vous critiquant
Où, sans langue de bois, j’ai tout dit
Si vous y arriviez
Parmi vos fidèles servants
Vos fanatiques suivants
Vous pourriez me compter
Et, vous seriez à côté
De Bourguiba
Et Jugurtha
Parmi les célébrités
Monsieur le Président
Les caisses de l’État sont vides
Le chômage explose
Le moral est morose
Et maintenant la Covid
Voilà déjà dix ans
Qu’on est nourris de paroles
Gouvernés par des guignols
En êtes-vous conscient ?
Dix ans que ça dure
Qu’on est en déliquescence
Entretenant une gouvernance
Parsemée de parjures
Voilà plus de dix ans
Que j’ai pris mon calame
Avec, l’espoir, dans l’âme
Que ça aille autrement
Ce furent des articles divers
Se comptant par centaines
N’ayant rien laissé à la traîne
Écrits en prose ou en vers
Tout y fut développé
En ne ménageant personne
Étrangers ou autochtones
Adversaires ou alliés
Ce furent dix ans de palabres
Avec un islamisme rampant
Tramant à tous vents
Ses desseins macabres
Monsieur le Président
L’expérience a montré
Que tout seul vous ne pourrez
Faire baisser la tension
Et, ce n’est pas vos discours
Reprenant les mêmes thèmes
Sans visée, ni stratagème
Qui viendront à notre secours
Construits d’insinuations
À l’encontre de vos adversaires
Dont certains sont vos alliés d’hier
Martelées à chaque occasion
Monsieur le Président
Ras le bol des prêches exaltés
Qui vous font oublier
L’essentiel, l’important
Face aux dangers imminents
Qui menacent la Patrie
Bannissez les partis pris
Soyez souple et conciliant
Si, constitutionnellement
Vous êtes le gardien de la Loi-mère
Vous jouissez aussi d’un rôle charnière
Dans le vivre-ensemble, l’apaisement
L’actuel problème que nous vivons
De la Cour constitutionnelle
Objet de politiques querelles
Risque de détruire nos institutions
Et le laisser sans solution
Pourrait nous conduire à une crise
Sur laquelle plus personne n’a de prise
À un inédit dissentiment
N’oubliez à aucun moment
Que notre Constitution
Fait de vous le garant
De l’unité de la Nation
Que notre régime n’est pas présidentiel
C’est un régime plutôt parlementaire
Tôt ou tard, il faudra vous y faire
Et prendre tout le monde sous vos ailes
Monsieur le Président
Souvent, vous dépassez vos prérogatives
En vous immisçant dans divers dossiers
Par lesquels vous n’êtes pas concerné
Nous poussant vers de dangereuses rives
À l’image d’une OPA agressive
Inamicale, vous faîtes des avancées
Par l’absence de ladite Cour, stimulé
C’est une constitutionnelle dérive
Pour le dernier de vos dépassements
Les âmes de nos martyrs en furent témoins
Quand, lors de leur fête, vous avez pris soin
De changer ce qui initialement
Était prévu pour combattre la Covid
En poussant le couvre-feu à vingt-deux heures [2] d
Alors que dans nos hôpitaux, on se meurt
Alors que son virus est devenu hybride
Et son nouveau transmuté majoritaire
La santé, ce n’est pas de vous qu’elle dépend
Et la mesure prise va au détriment
De notre sécurité sanitaire
Vous avez outrepassé la décision
Annoncée par le Comité scientifique
Préférant le populisme politique
À la bonne santé de la population
Votre acte est d’autant plus inconscient
Qu’il a été décidé deux jours après
Qu’un appel de détresse vous a été lancé
Par une quarantaine d’associations [2] e
Vous risquez de faire de ce Ramadan
Un vecteur, de la Covid, meurtrier
En raison de l’animation en soirée
Promenades, shopping, échange d'invitations
D’ailleurs, le protocole sanitaire, vous l’ignorez
Au lieu de promouvoir sa stricte application
Vous provoquez une délétère action
À chacune de vos populistes virées
Avec absence de masques et de distanciation
Et, même embrasser des enfants, vous avez osé
Les prendre dans vos bras et les cajoler
Gestes plus que propices à la contagion
Le plus grave, lorsque vous n’étiez pas vacciné
Car, vous ne le fûtes que dernièrement
Au centre de votre arrondissement
D’hier, à Mnihla, un certain 12 juillet
Un choix qui, en soi, est loin d’être anodin
Car, se vacciner dans un populaire quartier
Politiquement, a une meilleure portée
Surtout, appuyée par votre discours de la fin [2] f
Sur un air auquel nous sommes habitués
Avec la même rengaine que vous nous chantez
Depuis que, président, vous avez été porté
Rengaine, par le peuple, soi-disant, inspirée
Si par malheur, Monsieur le Président
La pandémie devient ingouvernable
Vous serez le premier responsable
De la funeste situation
Dans tout cela, ce qui est étonnant
C’est que vous ne cessez de proclamer
Que la Loi-mère, jamais, vous ne la violerez
Vous avez chanté cela sur tous les tons
Et dire que pendant toute votre carrière
Vous l’avez enseignée dans les amphis
En cours magistral et en TD, aussi
Vous êtes donc spécialiste en la matière
À moins que cela ne soit que superficiel
Que votre expertise soit demeurée inachevée
À l’image de votre doctorat non terminé [2] a
Que votre science s’arrête à l’éducationnel
Monsieur le Président, en vérité
Il n’y a qu’une solution qui s’impose
À cette crise qui, au visage, nous explose
C’est de faire appel à notre Quartet
En le laissant travailler librement
Les parties concernées devant confirmer
Telle quelle la liste qu’il aurait arrêtée
La Cour verra le jour, finalement
Et, j’en suis sûr, cela l’amènera
À être encore une fois récompensé
Par le prestigieux prix que vous savez
Privilège, qu’avec Marie Curie, il aura
Monsieur le Président
Ce n’est pas à quatre-vingts ans
Que je vais m’autocensurer
Pour ne pas dire la vérité
Ce que je n’ai pas fait avant
Dans ce poème, j’ai été franc
J’ai écrit les choses sans langue de bois
Je les ai exprimées comme je les perçois
Excellence, ce fut ainsi auparavant
Monsieur le Président
La banqueroute est à nos portes
Et vos discours ne comportent
Que du sirocco et du vent
Je veux dire politiquement,
Et comme projet de progrès
Susceptible d’améliorer
Notre vie et ses conditions
Ou bien quand leur intention
Est de passer un message
À ceux de l’autre rivage
Qui ne sont pas de votre clan
Ou bien enfin quand leur objet
Est d’étendre votre pouvoir
Qui, à votre goût, est dérisoire
Par des méthodes alambiquées
Sans parler de l’inclination
Qui met plus d’un mal à l’aise
Je vous l’avoue, ne vous en déplaise
À faire de l'insinuation
Dans tous les cas, ils se présentent
Par leur forme et par leur fond
Leurs cris et gesticulations
Comme un prêche de mésentente
Dans une posture androïdique
Tirades composées de critiques
Du système politique
D’exposés juridiques
De rappels historiques
De citations poétiques
De hadiths prophétiques
Et de textes coraniques
Vous êtes, Monsieur le Président
Le chef d’État le plus friand
De l’emploi de la religion
Dans ses écrits et interventions
À tel point qu’on se pose la question
Est-ce par calcul politique ou conviction ?
Vous avez tenu pour votre élection
Ce type de rhétorique dans vos allocutions
Ce qui vous a permis de ratisser largement
Dans l'électorat de l’islamiste mouvement
Qui a fait de vous un Président
D’ailleurs vous fûtes officiellement
Au second tour des élections
Le super-candidat conquérant
Des islamistes de tous horizons
Y compris, parmi eux, les plus violents
Fait qui est mentionné rarement
Car, après votre courte lune de miel
Dans un combat pour l’hégémoneité
Vous vous concurrencez à couteaux tirés
Avec une violence pulsionnelle
Négligeant les défis essentiels
Qui hantent notre société
Et tout est figé dans la Cité
À cause de vos querelles
De grâce, ayez un peu de compassion, de pitié
Vous, vos partisans et vos adversaires de tout poil
Pour ce peuple qui est meurtri jusqu'à la moëlle
Qui, depuis une dizaine d’années, est trompé
Et, maintenant, une nouveauté
Dans votre courrier présidentiel
Avec les autres officiels
Par vélins, vous communiquez
En cylindre enroulés
En rouge enrubannés
Soigneusement scellés
Le spectacle est assuré !
Basta les discours niais
Les exercices de rhétorique
Les envolées lyriques
Tout le monde en a assez !
Assez de ces superflus
De ces colifichets
Laissant nos priorités
Au second plan, non résolues !
Monsieur le président
Je vous fais une requête
Qui me trotte dans la tête
De vos discours, elle dépend
C’est de ne plus parler
De différends politiques
Ou bien idéologiques
Dans certains lieux sacrés
Qu’il s’agisse de mosquées
Ou de monuments dédiés
À ceux qui ont tout donné
Pour nos droits et libertés
Monsieur le Président
Ces hauts lieux de la Nation
Exigent considération
Et sacralisation
Tous vos prédécesseurs
S’y sont toujours pliés
Par conviction, par respect
Comme il se fait ailleurs
Monsieur le Président
Le jour de la célébration
Des évènements du 9 avril
Vous avez tancé d’une manière vile
En public, les deux autres Présidents [2] g
Alors que traditionnellement
En ce jour commémoratif
Seuls les discours évocatifs
Sont prononcés, en cette occasion
Votre initiative de commenter
Devant le Monument de Séjoumi
En relation avec Bayrem Ettounsi
Une caricature politisée
Est une manœuvre déplacée
Hors du temps et de l’espace
Qui ne manque pas d’audace
Et a beaucoup étonné
Manœuvre bien préparée
Qui, j’en suis sûr, n’a pas ravi
Ceux qui, pour nous, ont donné leur vie
Qui de là-haut vous regardaient
Parmi lesquels je peux citer
Mon grand-cousin Mouldi Horchani
Pas tombé en ce sanglant samedi
Mais qui fut le premier exécuté [3]
En ce lieu où se dresse ce Monument
Exécuté en 1938
Après un jugement faisant suite
Aux manifestations revendiquant
En particulier, l’institution
D’un national gouvernement
Et d’un tunisien parlement
La réponse fut les détonations
Des automitrailleuses et des canons [4]
Aussi bien lui que ses camarades
Auraient voulu vous voir au diapason
Avec les deux autres présidents
Ils sont écœurés par vos chamaillades
Ils sont tous d'autant plus écœurés
Que vous avez repris ledit commentaire
Pendant votre voyage officiel au Caire
Tout joyeux, comme si de rien n’était [5]
Ils auraient aimé, du moins en ce jour
Vous voir enterrer la hache de guerre
Et lever momentanément les barrières
Et voir, dans vos discours, moins de bourre
Monsieur le Président
Je ne peux plus me taire
N’avez-vous que ça à faire !
Outre votre plume d’oie
Vous nous avez habitués
À quelques réceptions
Et rencontres, par-ci, par-là
Qui sont alimentées
De façon minutée
Par un discours orienté
En l’honneur de chaque invité
Souvent transmis par la télé
En guise de sermon
Mais, ce n’est que rarement
Que vous avez daigné
Vous adresser à l’opinion
Par écrit ou verbalement
Exceptées, évidemment
Les protocolaires interventions
Quant à vos relations avec les médias
Dont le but premier est de nous éclairer
Et pas vous embêter, comme vous le croyez
Il reste beaucoup à faire dans ce champ-là
Avec eux, vous êtes sur vos gardes et méfiant
Comme si le Palais de Carthage leur était proscrit
Très souvent ils sont l’objet de vos moqueries
Et l’on dit qu’ils sont le quatrième pouvoir, pourtant
D’ailleurs, c’est par eux que vous vous êtes fait connaître
À l’époque où vous étiez abonné aux JT
Où, régulièrement, vous veniez commenter
L’actualité et, vos idées, soumettre
Vos assertions que, à leur encontre, vous assénez
À tout bout de champ, sans respect du contradictoire
Exprimées du haut de votre présidentiel perchoir
Sont délétères pour la liberté de s’informer
Monsieur le Président, vos pratiques médiatiques
Et vos interventions, les mêmes idées, rabâchant
Doivent nous alerter, interventions se déroulant
À sens unique, ne permettant pas la réplique
Monsieur le Président, il serait utile d’étudier
Comment fonctionnent les médias dans les démocraties
Et cela, sans aucun préjugé ni a priori
Et comment les informations y sont collectées
Monsieur le Président, on aimerait bien un jour
Vous voir intervenir à la télévision
En conférence de presse, et pas en singleton
Et je sais que vous en possédez la bravoure
On aimerait tellement vous voir vous garder
Des « je connais parfaitement » et des «je sais »
Monsieur le Président, dites ce que vous savez
Vos insinuations rendent le peuple plus stressé
Mais, pour que tout cela puisse se réaliser
Vous entourer de compétences est nécessaire
Ne choisissez pas vos conseillers à la légère
Et, avec les médias, il faut vous réconcilier
Se réconcilier avec les médias
Ne se limite pas à les honorer
Mais, c’est accepter de les affronter
Sur n’importe quel sujet qui fait débat
En outre, Monsieur le Président
La page Facebook présidentielle
Est d’une médiocrité continuelle
Pour ce qui concerne les traductions
Cela est d’autant plus grave que ladite page
Est votre Bureau de presse et d'information
Détaillant vos activités quotidiennement
Et c’est elle qui est le vecteur de votre image
Monsieur le Président, le prestige de l’État
Est en déclin et a besoin d’être rehaussé
La communication du Palais est grevée
Par l’inexpérience de certains et de leur dictat
On l’oublie, la communication est un métier
On a beau être un brillant universitaire
On a beau être le plus haut des dignitaires
D’un accompagnement, on ne peut pas se passer
Ce dont je suis sûr, Monsieur le Président
Les bévues dont vous nous avez gratifié
Auraient pu être sans doute évitées
Si vous étiez entouré autrement
Monsieur le Président
Pensez aux pauvres gens
Ce n’est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
Les ménagères sont aux prises
Avec le prix du panier
De vous lire, elles n’ont pas le temps
Ni de vous écouter, assurément
Depuis plusieurs années
Elles ne font que glaner
Elles sont en colère
Elles veulent changer d’ère
Pour sauver leurs enfants
Qui ont, de faim, souffert
Se moquent de vos différends
De votre style extravagant
Se moquent de vos chimères
Au fameux 14 janvier
Elles avaient crié « Dégage »
Croyant à un autre âge
De la prospérité
Mais depuis ce temps-là
Leur état chancelle
Leur moral bat de l’aile
Jusqu’à regretter Zaba
Monsieur le Président
Si rien ne change
Dans ce climat étrange
À nous pousser aux bas-fonds
Si nos malheurs perdurent
Sans aucune amélioration
Palpable à l’horizon
Ce sera alors la rupture
Je mendierai ma vie
Sur les routes de la Verte
De Ben Gardane à Bizerte
Sur les chemins grands et petits
Et je dirai aux gens
« Réveillez-vous, révoltez-vous
Contre les hyènes et les loups
Ras le bol de nos dirigeants
Il vous faut réagir
Si vous n’allez pas de l’avant
C’est l’enfer qui vous attend
Et vous allez dépérir
Ne vous laissez pas défaire
Prenez-vous par la main
Pour de meilleurs lendemains
Pour sauver cette terre
Faites-leur comprendre
Que c’est la fin de la récré
De leurs disputes, il y en a assez
De leurs conflits, de leurs méandres
De leurs égos, il y en a marre
Égos surdimensionnés
Abords malintentionnés
De leurs simagrées et bobards
Y'en a marre des trois présidents
De notre système tricéphale
Polémique plutôt qu’agonal
Dominé par leur entêtement
Ils l’ont bien démontré
Ils ne sont pas à la hauteur
De leur noble labeur
Ils ne seront pas regrettés
Le pays gît dans l'agonie
Martyrisé, désossé
Par ceux qui l’ont gouverné
De plus en plus appauvri
La Tunisie souffre
Elle est au bord du gouffre
La Tunisie pleure
Son économie se meurt
Ce n’est pas moi qui le dis
Ce sont les agences de notation
Notre PIB, notre inflation
Et les experts du FMI
Faites-le-leur comprendre
Il n'y a plus à hésiter
S’il le faut, à coups de balai
Un bon coup, en quelque sorte
Pour vous prêter mainforte
Elle ne peut plus attendre»
Monsieur le Président
N’avez-vous pas compris
Que votre calligraphie
N’est pas notre obsession
Et que votre mise en scène
Avec papyrus enroulé
Sans oublier le coursier [1] a
Nous a fait de la peine
Monsieur le Président
Vos sorties oratoires
Dans le suranné, puisant
Leur style et leur inspiration
Ne poussent pas à l’espoir
Surtout qu’elles sont accompagnées
De propos nous divisant
Dans l’acerbité, baignant
De menaces déguisées
De fulminations, souvent
Contre des anonymes
Sans donner leur patronyme
Sans visages, sans prénoms
Vous ne cessez de déclarer
À qui veut bien l’entendre
Que le système est à pourfendre
Étant la cause de tous les méfaits
Pour vous, les partis sont immondes
Ce qui vous a isolé
Tout seul dans votre Palais
En voyant très peu de monde
Monsieur le Président
La politique, c’est des alliés
Mais, aussi, des adversaires
C’est ainsi, il faut s’y faire
On ne peut y échapper
Je disais donc, accompagnées
De diverses accusations
À l’encontre de factions
Et de personnes non nommées
Semant le doute dans l’opinion
Rendant l’ambiance délétère
Alourdissant l’atmosphère
Déjà de grisaille, souffrant
Avec un zeste de populisme
Et des critiques variées
Du présent et du passé
Sur fond de prophétisme
Avec la promesse de régler
Les problèmes décrits
Dans chacune de vos sorties
Dans un avenir non éloigné
Propos non improvisés
Bien rédigés, bien écrits
Mettant plus d’un au pilori
Minutieusement préparés
Peut-être par vos conseillers
Mais en restant l’inspirateur
L’artisan, l’énonciateur
Qui, jusqu’alors, ont brillé
De manque de maturité
Depuis leur prise de fonction
Évidente constatation
Ayant besoin d’être recyclés
Propos rassemblés
Dans de petits feuillets
Dans vos poches, gardés
Et théâtralement énoncés
Dans un arabe châtié
Qui n’est pas à la portée
De la majorité
De vos administrés
Théâtralement récités
Avec une certaine fébrilité
De votre voix univaluée
De temps en temps entrecoupés
De religieuses pensées
Aussi, il est arrivé
Monsieur le Président
À plus d’une occasion
Que vos allocutions
Soient improvisées
Et, dans ces conditions
L’on se trouve souvent
Avec des hors-sujet
Des hors-qualité
Ou des futilités
Principalement
Lors de vos visites inopinées
Monsieur le Président
Votre lapsus récent
« J’espère que l’avenir est passé »
Devant les frères libyens, fait
Relève de la science-fiction
Il devrait vous suggérer
De, sérieusement, vous méfier
Des discours non mijotés
Et dans ceux qui sont médités
Ni exercices de style, ni homélies
Et votre passé d’enseignant
L’oublier, vous devriez
Vous n’êtes plus dans un amphi
Monsieur le Président
Il y va de votre réputation
Et du prestige de la Tunisie
Puissent, Monsieur le Président
Ces critiques, çà et là semées
Quelque peu, vous amener
À appréhender
Nos difficultés
Pour assimiler
Votre parler
Et ses finalités
Dans ce contexte, Monsieur le chef d’État
Pour l’Histoire, il est bon de rappeler
Que nos trois actuels présidents
Étrangers, sont, à la Révolution
Du 17 décembre -14 janvier
Ils étaient ailleurs, ils n’étaient pas là
Vous-même, vous fûtes absent de toutes les AG
Qui furent organisées par notre syndicat
En ce temps-là, à l’université, vous exerciez
À la Faculté des Sciences Politiques et de Droit
En tant qu’assistant, titre dont, encore, vous jouissez
Étaient appréciés, vos travaux dirigés et votre voix
C’est plus tard que vous vous êtes fait connaître à la télé
Une fois que le président déchu s’est installé à Djeddah
Auparavant, vous ne vous êtes jamais intéressé
À la politique, c’est vous qui avez affirmé cela
Hihem Mechichi, personne n’en a parlé
Il menait sa carrière sans brouhaha
Un poste de grand commis de l’État, il occupait
Jusqu’à ce que Abdelfattah Amor l’invitât
À rejoindre la commission qu’il présidait
Le regretté Amor qui, très tôt, nous quitta
Commission anti-corruption, appelée
S’occupant des biens mal acquis de nos magnats
Quant à Ghannouchi, à Londres, il était
Faisant fructifier ses affaires, là-bas
Alors que, terroriste, il fut auparavant classé
Par le département de la Justice du Canada
«Considéré comme étant l'un des maîtres à penser
Du terrorisme islamiste», en l’année 2003
Dont « le mouvement, dans des attentats, est impliqué »
D’ailleurs, dit-on, il fut l’un des précurseurs du GIA
Pour dire vrai, dans la crise que nous vivons, c’est ce dernier
Qui sème le plus d’embûches et cause le plus de dégâts
Autrement dit, le pays est aujourd’hui gouverné
Par ceux qui n’ont pas pris part au soulèvement qui éclata
Qui essayent, par tous les moyens, de marginaliser
Les acteurs grâce à qui le changement se réalisa
Par ceux qui, à tirer les marrons du feu, excellaient
Mais, qu’ils le sachent : notre combat, on le poursuivra
Et la victoire viendra par le chemin de l’Unité
Qui, malgré la désunion actuelle, s’imposera
Grâce à la lutte des femmes et des jeunes, et leur volonté
Ce qu'ils ont pu réaliser, dans le passé, plus d’une fois
Comme au Sit-in du Départ, je ne sais pas si vous y étiez !
Les empêcheurs de cette unité, dans tous les cas
Doivent s’y soumettre, sinon, il faudrait les balayer
Avec leurs égos et leur note unique qui est le moi
Se croyant providentiels, ils nous avaient divisés
Quoique fassent nos adversaires, on ne lâchera pas
Et, contre les islamistes de tous bords et associés
Les nouveaux corrompus et ceux qui le sont déjà
Les faux révolutionnaires des diverses cuvées
Les profiteurs, les prévaricateurs, …etcétéra
Et les populistes en démocrates camouflés
Dont vous êtes l’archétype, Monsieur le chef d’État
Partageant avec les islamistes plus d’une idée
Ainsi, vous deux, pour les libertés et les droits
Comme dit l’expression, « c’est, bonnet blanc et blanc bonnet »
D’ailleurs, vous fûtes, au deuxième tour, leur candidat
Sans eux, vous ne seriez pas, à Carthage, installé
Aussi, avec vous, notre exception ne pourra
Pas, en ces valeurs universelles, s’améliorer
Mais, bien au contraire, c’est sûr qu’elle rétrogradera
Je disais donc, contre les islamistes et associés
Le courant moderniste, tôt ou tard, gagnera
Condition nécessaire pour que l’on puisse, de l’avant, aller
Et c’est alors seulement que le jasmin refleurira
Monsieur le Président, mon moral est intact, comme vous le voyez
Et, il en est ainsi pour tous les camarades que je côtoie
Il ne pourrait pas en être autrement, en réalité
C’est du devenir de notre Révolution qu’il y va
Monsieur le Président
Rarement, on a vu un chef d’État
Dans une réunion qu’il provoqua
Des diplomates de l’Europe-Union
Exposer les différends qu’il a
Avec le Chef du gouvernement
Que lui-même, auparavant, désigna
Et le président du Parlement
À qui il doit son élection
Et cela, en allant jusqu’à
Affirmer que leur interprétation
Des textes de la Constitution
Manque d’innocence et de neutralité
Se lamenter de l’instabilité
De la politique situation
Et de celle des gouvernements
Et terminer en affirmant
Que son pays mérite mieux que ça [6]
Paradoxalement, ces confessions
Sont passées inaperçues dans les médias
Notons que la réunion débuta
Par un « Bonjour » que le Président lança
Aux «Messieurs», uniquement, destiné
Alors que, dans l’assistance, il y avait
Des ambassadrices accréditées [6]
Dans ce cadre, il faut avouer qu’il est vrai
Que tout cela pourrait conduire à un État
Incapable d’exécuter quoi que ce soit
Mettant à mal « L’esprit des institutions »
Dites-nous, Monsieur le Président
Pensez-vous que de telles déclarations
Ne pourraient que décourager
Tout investisseur, tout financier
Et mettre notre économie au plus bas ?
Monsieur le Président, qui plus est
Peut-on imaginer
Le Président Bourguiba
Au milieu d’accrédités
Bafouant le sens de l’État
En leur parlant de Ben Salah
Son bras droit désavoué ?
Peut-on imaginer
Le Président Macron
Au milieu d’accrédités
Leur détailler, leur exposer
Ce qui ne tourne pas rond
Dans l’exercice de ses fonctions ?
Peut-on imaginer
Le Président Mitterrand
Formuler des attaques
Contre Jacques Chirac
Devant des étrangers ?
Monsieur le Président
Mais, quel but vous poursuivez
Dans tout ça, décidément ?
On est à se demander
Si vous n’êtes pas déconnecté
N’avez-vous pas remarqué
Que la campagne est achevée
Que vous êtes président
Voilà bientôt deux ans
De tous les habitants
Sans aucune distinction
Et que Karoui est hors jeu
Monsieur le Président
Ce que le peuple veut
Qui est votre slogan
Soit dit en passant
Plagiant la strophe finale
De notre Hymne national
Dont l’auteur est mon oncle de lait
Par le Rimbaud arabe, désigné
Mon oncle du côté de ma mère
Dont le père était juge, comme grand-père
À Gabès, tous les deux ont exercé
Où les deux petits se sont côtoyés
Évènements qui se sont passés
Au premier quart du siècle dernier [8]
Après cet interlude familial
Revenons à ce qui est primordial
Dans ce que le peuple veut
Et appelle de tous ses vœux
Un président unifiant
Sans discours haineux, clivant
Un président fédérateur
Conciliant, modérateur
Dont le programme et l’action
Ne se limitent pas nullement
À mettre le peuple en avant
Le caressant dans le sens du poil
Lui promettant la lune et les étoiles
À la façon d’un président rouquin
Qui a évolué chez les ricains
Un président qui a les pieds sur terre
Acceptant le système parlementaire
À moins que le peuple décide le contraire
S’abstenant de jouer au réfractaire
Un président ne mêlant pas l’étranger
Dans ses problèmes particuliers
Et gardant hors de la mêlée
Ceux, « intérieurs », matriculés
Tout en étant ouvert, novateur
Au courant de ce qui se passe ailleurs
Un président qui ne soit pas diffuseur
De théories conspirationnistes
Un président soucieux
Des acquis modernistes
Principal enjeu
Du risque islamiste
Le peuple appréciera
Un président détendu
Et, si de l’humour il a
Il sera le bienvenu
Monsieur le Président
Ce que le peuple veut
Et appelle de tous ses vœux
C’est point de profiteurs
De corrompus, de fraudeurs
De corrompants, de voleurs
Parmi les dirigeants et décideurs
Qu’ils soient politiques acteurs
Fonctionnaires ou entrepreneurs
La justice, seule étant
À prendre la décision
De leur inculpation
Avec la présomption d’innocence
En toutes circonstances
Jusqu’au judiciaire jugement
Et c’est point, en premier lieu
De marchands de religion
Modérés ou violents
Monsieur le Président
Ce que le peuple veut
Et appelle de tous ses vœux
Des politiques sans vanité
Marqués par l’honnêteté
En mesure de se donner
Avec altruisme et humilité
Pour le bien de la Cité
Ce que le peuple veut
Et appelle de tous ses vœux
Un peu plus de sérieux
Dans l’engagement
De nos gouvernants
Dans la marche de la Nation
Vers son relèvement
Son développement
En résumé, disons pour finir
Ce à quoi notre peuple aspire
Une Tunisie florissante
Où, de vivre, il fait bon
Assurant à ses enfants
Une existence confiante
Prospère et sécurisante
Au fait, Monsieur le Président
Avez-vous connaissance
De l’atterrissage de « Perseverance » ?
Mission accomplie le 18 courant
Trois jours après l’envoi de votre manuscrit
Au chef du gouvernement Hichem Mechichi
Monsieur le Président, vous savez certainement
Que lors des élections, je vous ai combattu [2] a
Mais, parce que le peuple vous a bien élu
Je vous considère, à part entière, mon Président
C’est en tant que tel que je vous dois assistance
Modeste assistance par mes critiques et alertes
Qui pourraient vous paraître subjectives, certes
Mais, réfléchies, je vous le dis avec insistance
Monsieur le Président
C’est en humble intervenant
En citoyen défendant
Les acquis de la Révolution
Que j’ai usé de mon inspiration
Pour écrire noir sur blanc
Ce que je crois être intimement
Les anomalies de votre direction
Des affaires de la Nation
Et, pour terminer
Veuillez accepter
Monsieur le Président
Le grand respect
Et l’hommage profond
D’un révérencieux servant
De votre présidentielle fonction
Salah HORCHANI
[1] a. https://www.businessnews.com.tn/decryptage-complet-de-la-lettre-de-kais-saied,519,105981,3
[1] b. https://www.facebook.com/Presidence.tn/videos/215276780612614
https://www.facebook.com/Presidence.tn/videos/402566221285732
[2] a. Voir à ce sujet mon poème intitulé « Tunisie - Mais, qui est Kaïs Saïed, favori de la course au Palais de Carthage ? », paru sous le lien suivant :
Voir aussi mon autre poème intitulé «Mais,qui est Naoufel Saïed, frère et matière grise du président tunisien Kaïs Saïed ?», paru sous le lien suivant :
Voir également le lien suivant où il est question de Ridha Mekki dit Lénine, une autre tête pensante de Kaïs Saïed :
https://www.tunisiefocus.com/politique/aie-rassi-jai-mal-a-la-tete-aspirine-svp-220198/
[2] d. https://www.tunisienumerique.com/tunisie-couver-feu-a-19h-kais-saied-marque-encore-des-points/
[2] f.
https://www.facebook.com/271178572940207/videos/869700476998261
[3] https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/150218/merci-baba-et-repose-en-paix
[4] Voir, à ce sujet, le paragraphe 2, intitulé «Manifestations des 8 et 9 avril 1938 et leurs conséquences», de mon article dont le titre est « 9 avril, date charnière du Mouvement National et du Printemps Tunisien (première partie) », paru sous le lien suivant :
Voir aussi la vidéo rare suivante intitulée « TUNIS EN 1938, EN COULEUR » où, à la minute 0 : 50, on aperçoit, de dos, le monument dédié au cardinal Lavigerie dont il est question dans ledit article.
https://www.youtube.com/watch?v=NE7nScR0suQ
[5] À ce sujet, voir la vidéo suivante de la minute 5 : 20 à la minute 5 : 45
https://www.facebook.com/Presidence.tn/videos/1084415545401686/
[6] Le président de la République, Kaïs Saïed, a tenu, le 23 février 2021 au Palais de Carthage, une réunion avec les ambassadeurs des pays de l'Union européenne accrédités en Tunisie. À l’ouverture de cette réunion - qui fut enregistrée et dont la vidéo de l’enregistrement fut mise en ligne, le jour-même, sur la page Facebook officielle de la Présidence [7] - Kaïs Saïed a déclaré, entre autres, en français, comme on peut l’écouter sur ladite vidéo, de la minute 3 : 15 à la minute 5 : 20) :
« Vous suivez certainement l’évolution de la vie politique, le problème institutionnel, le problème constitutionnel, le problème de l’interprétation d’un certain nombre de règles. Je dois vous assurer que je tiens à la constitutionnalité, à la Constitution tunisienne, malgré ses insuffisances. Oui, d’ailleurs, il n’y a pas une Constitution dans le monde où il n’y a pas…, une Constitution parfaite. Mais, malheureusement les interprétations [de ces règles] ne sont ni politiquement neutres, ni politiquement innocentes. Moi, je me tiens à la Constitution, à la lettre de la Constitution, il y a la Constitution, toute la Constitution, rien que la Constitution. Mais, la situation politique n’est pas très stable. Ce n’est pas le problème de l’instabilité gouvernementale, l’exemple de l’Italie, il y avait une instabilité gouvernementale, mais, il y avait une stabilité politique, deux concepts tout à fait différents, la stabilité gouvernementale sous la troisième ou la quatrième République en France, en Italie, une instabilité gouvernementale, mais une stabilité politique. En Tunisie, il y a [aussi, contrairement à ce qui se passe en Italie et à ce qui s’est passé en France] cette instabilité gouvernementale, il y des gouvernements, des remaniements, des…, il y toujours ces pourparlers qui n’en finissent pas, mais j’insiste sur le respect des règles constitutionnelles malgré ces querelles qui n’en finissent pas, malheureusement. La Tunisie mérite un meilleur sort ».
Il convient de noter qu’au début de la vidéo, on entend le président Kaïs Saïed saluer ses invités par un « Messieurs, bonjour », oubliant les dames !
[7] https://www.facebook.com/Presidence.tn/videos/702383680407822
[8] Les personnages de cette parenthèse familiale sont le poète Aboul Kacem Chabbi, son père Mohamed, ma mère Hafsa et son père Salah Hammami dont j’ai hérité le prénom, étant né quelques semaines après son décès. Pour plus d’informations concernant ce dernier, voir le paragraphe intitulé « Interlude familial » du lien suivant :
et le début de mon poème intitulé « Bac 2018 : À toi, Fatma, mon arrière-petite-cousine ! », paru sous le lien suivant :
https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/020718/bac-2018-toi-fatma-mon-arriere-petite-cousine