Par Pierre Stambul, le 19 février 2015C’est un refrain bien établi. Vous critiquez Israël et le sionisme ? Vous êtes antisémite ! Un Juif français veut pouvoir « vivre son judaïsme » ? On l’invite à faire son « alyah » et à apporter sa pierre à la colonisation de la Palestine.On essaie de nous marteler que l’histoire des Juifs s’est achevée et qu’Israël en est l’aboutissement. Israël fonctionne comme un effaceur de l’histoire, de la mémoire, des langues, des traditions et des identités juives. La politique israélienne n’est pas seulement criminelle contre le peuple palestinien. Elle se prétend l’héritière de l’histoire juive alors qu’elle la travestit et la trahit. Elle met sciemment en danger les Juifs, où qu’ils se trouvent. Et elle les transforme en robots sommés de justifier l’injustifiable.
Par Ngando, le 15 février 2015Nicolas Sarkozy est en colère, une fureur incommensurable, disent les journaux. Une fureur justifiée car le contrat sur le prix du silence qui lie les anciens présidents français et le gouvernement français vient d’être rompu d’une manière unilatérale par les journalistes bien instruits. Il est surtout furieux parce que des hauts dirigeants ont informé la presse de sa présence aux émirats, et surtout cette presse prétend que la république lui accorde déjà près de 2,4 millions d’euros par ans au titre d’ancien président.Voilà ce qui rend Nicolas Sarkozy en colère car il y a une confusion entre deux dotations: une légale, qui attribue à chaque ancien président 6000 euros par mois depuis 1955; cette dotation est toujours en vigueur aujourd’hui et s’applique à Giscard d’Estaing, J. Chirac et N. Sarkozy. La seconde dotation est, elle, bien obscure et concerne les 6,2 millions d’euros dont parlent les journalistes et dont bénéficient les anciens présidents de la République. Il s’agit en fait d’une prime impériale pour leur silence par rapport au franc CFA, dont toute personne, vivant en France, ne prend la vraie dimension hautement criminelle que lorsqu’elle accède à la fonction de président de la France. Nicolas Sarkozy sait lui-même que c’est vraiment un coup tordu, car, malgré toute cette fureur, notre ex et pro-futur président de France ne peut dénoncer officiellement la violation de ce contrat de silence. Il est tenu au secret et s’enrage mais pour combien de temps?
Par Nafeez Ahmed, le 22 janvier 2015« INSURGE INTELLIGENCE », un nouveau projet de journalisme d’investigation financé par le public, vous livre le récit exclusif de la façon dont la communauté US du renseignement a financé, nourri et mis en incubation Google comme élément d’un effort visant à dominer le monde par le contrôle de l’information. Financé indirectement par la NSA et la CIA, Google n’a été que la première d’une pléthore de start-ups du secteur privé cooptée par le renseignement US pour conserver la « supériorité du renseignement ».Les origines de cette ingénieuse stratégie remontent à un groupe secret sponsorisé par le Pentagone, qui au cours des deux dernières décennies a fonctionné comme un pont entre le gouvernement US et les élites des secteurs des affaires et de la finance, corporatistes et médiatiques. Le groupe a permis à certains des intérêts particuliers des USA corporatistes de passer systématiquement outre la responsabilité démocratique et la règle du droit pour influencer les politiques gouvernementales, ainsi que l’opinion publique aux USA comme autour du monde. Les résultats ont été catastrophiques: surveillance de masse par la NSA, un état de guerre globale permanent, et une initiative novatrice pour transformer le corps militaire US en « Skynet ».
Un des drones de Skynet du film « Terminator III » – Image Intermedia Films, C2 Pictures et Warner Bros. PicturesPar Nafeez Ahmed, le 22 janvier 2015« INSURGE INTELLIGENCE », un nouveau projet de journalisme d’investigation financé par le public, vous livre le récit exclusif de la façon dont la communauté US du renseignement a financé, nourri et mis en incubation Google comme élément d’un effort visant à dominer le monde par le contrôle de l’information. Financé indirectement par la NSA et la CIA, Google n’a été que la première d’une pléthore de start-ups du secteur privé cooptée par le renseignement US pour conserver la « supériorité du renseignement ».Les origines de cette ingénieuse stratégie remontent à un groupe secret sponsorisé par le Pentagone, qui au cours des deux dernières décennies a fonctionné comme un pont entre le gouvernement US et les élites des secteurs des affaires et de la finance, corporatistes et médiatiques. Le groupe a permis à certains des intérêts particuliers des USA corporatistes de passer systématiquement outre la responsabilité démocratique et la règle du droit pour influencer les politiques gouvernementales, ainsi que l’opinion publique aux USA comme autour du monde. Les résultats ont été catastrophiques: surveillance de masse par la NSA, un état de guerre globale permanent, et une initiative novatrice pour transformer le corps militaire US en « Skynet ».
L'Archevêque chrétien orthodoxe palestinien Théodosios (Hanna) de Sebastia - Photo Nadezhda KevorkovaPar Nadezhda Kevorkova, le 30 janvier 2015Le seul évêque palestinien chrétien orthodoxe en Terre Sainte s’exprime sur la souffrance des Chrétiens de Palestine, leur unité avec les Musulmans dans la lutte palestinienne, les martyrs chrétiens orthodoxes et l’Ukraine.L’Archevêque Sebastia Théodosios (Atallah Hanna), 49 ans, est le seul archevêque chrétien orthodoxe de Palestine à être en poste à Jérusalem et en Terre Sainte, tandis que tous les autres évêques du Patriarcat de Jérusalem sont des Grecs. Les autorités israéliennes l’ont plusieurs fois maintenu en détention, l’ont arrêté à la frontière ou ont confisqué son passeport. Parmi tous les ecclésiastiques de Jérusalem, il est le seul qui ne jouisse pas du privilège de passer par la porte VIP à l’aéroport – à cause de sa nationalité. « Pour les autorités israéliennes je ne suis pas un évêque, mais plutôt un Palestinien, » explique son Éminence. Quand il parle au téléphone il utilise beaucoup de mots qui sont d’habitude entendus de la part de Musulmans: « Alhamdulillah, Inch’Allah, Macha’Allah ». Il parle l’Arabe, et le mot arabe pour « Dieu » est Allah, que vous soyez chrétien ou musulman.
Par Noam Chomsky, le 19 janvier 2015Après les attaques terroristes contre Charlie Hebdo qui ont tué 12 personnes dont le rédacteur-en-chef et trois autres dessinateurs, et peu de temps après quatre Juifs dans un supermarché casher, le Premier Ministre français Manuel Valls a déclaré « une guerre contre le terrorisme, contre le djihadisme, contre l’Islam radical, contre tout ce qui vise à briser la fraternité, la liberté et la solidarité ».Des millions de gens ont défilé dans les rues en condamnation de ces atrocités, amplifiés à l’unisson sous la bannière de « Je suis Charlie ». Il y eut des proclamations d’outrage, finement encapsulées par le chef de file du parti travailliste israélien et principal challenger aux prochaines élections Isaac Herzog, qui déclara que « Le terrorisme c’est le terrorisme. Il n’y a pas deux façons de le dire, » et que « Toutes les nations qui recherchent la paix et la liberté [sont face] à un énorme défi. »Les crimes ont également donné lieu à un torrent de commentaires, cherchant à trouver les racines de ces assauts choquants dans la culture islamique, et explorant des moyens pour contrer la vague meurtrière de terrorisme islamique sans pour autant sacrifier nos valeurs. Le New York Times décrivit l’attaque comme un « choc des civilisations », mais fut repris par le chroniqueur du Times Anand Giridharadas, qui tweeta que ce n’était « pas et jamais une guerre entre civilisations. Mais une guerre POUR la civilisation contre des groupes qui sont de l’autre côté de cette ligne. #CharlieHebdo. »
Par Mustafa Caglayan, le 19 janvier 2015Dans l’Allemagne nazie, il y avait un journal hebdomadaire antisémite appelé Der Stürmer.Dirigé par Julius Streicher, il était réputé comme l’un des défenseurs les plus virulents de la persécution des Juifs pendant les années 1930.Tout le monde se souvient des caricatures morbides de Der Stürmer sur les Juifs, le peuple qui était alors confronté à une discrimination et à une persécution généralisées.Ses représentations validaient tous les stéréotypes communs sur les Juifs – nez crochu, avarice, avidité.« Imaginons qu’au milieu de toute cette mort et de toute cette destruction, deux jeunes juifs aient fait irruption dans le siège de la rédaction de Der Stürmer, et qu’ils aient tué tout le personnel qui les avait humiliés, dégradés, avilis, insultés », se demande Norman Finkelstein, un professeur de sciences politiques et auteur de nombreux ouvrages dont L’industrie de l’Holocauste. Réflexions sur l’exploitation de la souffrance des Juifs et Méthode et démence [consacré aux agressions israéliennes contre Gaza].« Comment réagirais-je à cela ? » se demanda Finkelstein, qui est le fils de survivants de l’Holocauste.
Par Afshin Rattansi, le 12 janvier 2015L’Occident, tel qu’il est communément appelé, n’aime pas la liberté d’expression. Lorsque j’ai commencé à travailler chez al-Jazeera où j’enquêtai alors sur al-Qaeda, l’entreprise qatarie fut violemment prise pour cible. Quand j’étais à la BBC, nous avions une source qui essayait de dire au monde que le gouvernement de Tony Blair trompait le public sur les preuves en faveur d’une invasion de l’Irak. Il est présumé que le chercheur David Kelly a été poussé au suicide. Plus tard, des millions de personnes sont devenues des réfugiés, ont été blessées ou tuées, en Irak et alentour. Des journalistes qui essayaient d’exprimer librement leur opinion ont été exclus. Le patron de la BBC s’est fait congédier.Quand le Guardian tenta de rendre publiques les révélations d’Edward Snowden, comme quoi tout le monde en Grande-Bretagne était écouté par les services secrets, David Cameron envoya les barbouzes – pas pour tuer le rédacteur-en-chef Alan Rusbridger – pour fracasser les ordinateurs du Guardian. Snowden fut contraint de s’enfuir à Moscou avec le concours de WikiLeaks. L’état de surveillance de masse avait déjà été mobilisé contre WikiLeaks à cause de sa témérité à croire en sa liberté d’exposer le meurtre de civils par des militaires US. Il y en a des milliers de plus qu’à Paris qui ont été assassinés, en dehors de toute procédure légale, par les drones du Président Obama. Il n’y avait pas la place dans les médias occidentaux pour reprocher aux nations de l’OTAN d’aider Israël pendant qu’ils tuaient et mutilaient des milliers de civils palestiniens à Gaza, au cours de l’été.
Par Silvia Cattori, le 11 janvier 2015Le carnage qui a frappé Charlie Hebdo et l’onde de choc et l’émotion qu’il a soulevés ne doivent pas nous rendre aveugles. Il convient de se garder de toute instrumentalisation. Avec la participation de nombreux chefs d’Etat, la protestation contre cet attentat est en train de se transformer en un sommet de guerre contre un terrorisme que la politique de ces mêmes Etats n’a fait qu’alimenter. Des Etats qui, comme Israël, sont en guerre permanente contre le peuple palestinien sous occupation et contre les pays musulmans qui lui résistent ; ou qui, comme la Turquie, les Etats-Unis et la France, arment les groupes de terroristes « modérés » qui, depuis 2011, décapitent les syriens fidèles au gouvernement Assad. Dans son livre « Les Armées secrètes de l’OTAN », l’historien suisse Daniele Ganser a démontré que des attentats, comme les guerres « contre le terrorisme », peuvent être manipulés. Qu’il ne faut pas céder aux instrumentalisations visant à susciter la peur et à faire croire que les « terroristes » sont toujours les musulmans. Que la stratégie de la tension est une réalité. Pour preuve, durant 50 ans, dans le cadre de leur guerre contre le communisme, les États-Unis se sont appuyés sur l’OTAN pour organiser en Europe des attentats meurtriers qu’ils ont faussement attribués à la gauche. Cette stratégie visant à susciter la peur de l’islam et à justifier de nouvelles guerres n’est-elle pas en train de se remettre en place ? Nous reproduisons ici quelques extraits des propos, tenus par le Dr. Ganser en décembre 2006, recueillis par la journaliste suisse Silvia Cattori.
Par Nicolas Bourgoin, le 10 janvier 2015Certains hasards de calendrier en disent long. Un an presque jour pour jour après l’interdiction du spectacle de Dieudonné à Nantes qui mettra un terme à sa tournée, une grande marche républicaine est organisée… pour défendre la liberté d’expression. Et comble de l’ironie, y défileront ceux-là mêmes qui étaient à l’avant-poste du combat contre l’humoriste : les principaux responsables politiques de l’UMPS et les associations de l’antiracisme institutionnel. Par cette contradiction manifeste, le deux poids deux mesures apparaît dans toute sa splendeur. Hier unis comme un seul homme pour faire taire un humoriste, les mêmes font aujourd’hui front commun contre « la barbarie » islamique qui menacerait la liberté d’expression. Reste évidemment à comprendre les vrais raisons de cette indignation à géométrie variable. Et sur cette question (comme sur les autres) si l’on veut s’approcher de la vérité, il vaut mieux s’éloigner à grands pas de l’opinion dominante…