Actualité de l’extrême droite

Foot : la fachosphère se déchaîne

Pour l’essentiel, les évènements du week-end au stade de France à Saint-Denis ce sont : des faux tickets d’entrée au stade, des supporteurs sans billets, une mauvaise organisation, une arrivée de supporteurs par un accès inattendu suite à une grève de RER, et une gestion du maintien de l’ordre qui d’ordinaire ne pose guère problème quand il s’agit de matraquer des Gilets jaunes, des grévistes ou des manifestants protestant contre les lois sur travail ou le chômage, mais là ce sont des citoyens britanniques qui en ont fait les frais, et ça la fout mal.

Mais comme il fallait s’y attendre, notre extrême droite sait faire feu de tout bois : Zemmour, Le Pen, Morano poussent des cris d’orfraie. Selon eux, les coupables ce seraient les jeunes des banlieues ! Bon, il semble bien que certains jeunes des cités aient voulu forcer le dispositif (« 300 à 400 jeunes issus des quartiers sensibles de Seine-Saint-Denis » a dit le préfet Lallement, mais peut-on vraiment faire confiance à ce préfet ? : même Darmanin n’a rien dit à ce sujet, pourtant d’ordinaire quand il s’agit de clouer au pilori les cités il ne s’en prive pas). La fachosphère fait des descriptions apocalyptiques sur le comportement de ces jeunes (évoquant un « carnage ») et Zemmour proclame que la Seine-Saint-Denis n’est plus la France et qu’on a là un exemple de ce que va être le quinquennat : « l’avènement de racailles qui font la loi ». Pour Le Pen, le département de Seine-Saint-Denis est « hors contrôle » et pour Morano : « il faut virer ces ennemis de la France ».

Comme l’a déclaré à juste titre Jean-Luc Mélenchon, l’extrême-droite sort son « habituel refrain raciste », alors que le problème c’est « la doctrine d’emploi des forces de l’ordre ». Ces propagandistes identitaires qui se saisissent du moindre événement pour déverser leur logorrhée raciste agissent en toute impunité, ne font l’objet d’aucune poursuite judiciaire alors qu’ils attisent délibérément la haine : doit-on seulement espérer qu’ils finiront par se ridiculiser par leurs caricatures ?

[30 mai]

Incidents au Stade de France (suite)

Le Monde, daté du 31 mai, ne publie, au sein de deux pages, que ce paragraphe : « A l’issue du match, auquel des centaines de spectateurs munis de billets valables n’ont pu assister qu’à compter de la seconde période et d’autres pas du tout, un troisième acte est venu clôturer cette calamiteuse soirée : des supporteurs anglais et espagnols ont rapporté avoir été agressés et, pour certains, détroussés, alors qu’ils se dirigeaient vers l’entrée de la ligne 13 du métro parisien, par des petits groupes de dix à quinze délinquants du cru, parfois les mêmes qui avaient tenté de s’introduire dans le stade de France deux heures plus tôt. » Et dans son n° daté du 1^er juin, le quotidien ne donne pas plus de précisions. Mediapart a fait juste une allusion le 30 mai au fait qu’ « une vingtaine de personnes ont été placées en garde à vue, pour des violences ou des vols à proximité des fan-zones ».

Gérald Darmanin a convenu qu’il y avait eu des actes de délinquance, précisant que parmi les gardés à vue il y avait des Français mais aussi des Britanniques. Il s’est insurgé contre « la campagne nauséabonde de l’extrême droite ». Sur BFM lundi soir, dans Polonews, le consultant sport de la chaîne, Daniel Riolo, comme il en a l’habitude, a attaqué de front, assénant que « la cause principale ce sont les voyous des quartiers » et que personne ne veut en parler sous prétexte que ce serait récupéré par l’extrême droite. Il marmonne que ces individus ont volé [ou violé] des femmes, ses propos étant couverts par un autre intervenant. Il se trouve qu’un site de la fachosphère a dit que, selon des Espagnols, des femmes auraient été violées. Natacha Polony a tenu à dire que c’était « multi-causal », lâchant une phrase peu audible sur les étrangers (immigrés) qui viennent en France et qui seraient des délinquants.

Heureusement, un autre consultant (sécurité), Guillaume Farde, a estimé quant à lui qu’il ne fallait pas exagérer ces événements. Il y a toujours le risque que certaines infos ne soient pas traitées (pour ne pas jeter le discrédit sur une population), mais aussi qu’on lâche ainsi dans la nature des accusations susurrées, non prouvées. Sur C ce soir (France 5), une correspondante de The Daily Telegraph, Anne-Elisabeth Moutet, a dit que des supporteurs britanniques ont été dépouillés sur le RER sans que la police n’intervienne alors qu’elle n’hésitait pas à les gazer peu après. Sébastian Roché, criminologue, ne niait pas ces actes de vandalisme, tout en précisant que ce n’est pas une spécialité de la Seine-Saint-Denis : cela se produit aussi dans les autres pays européens, en marge des matchs.

Que les choses soient bien claires : pour ma part, je n’approuve en aucune façon ces actes de délinquance, bien évidemment, ils doivent être réprimés sans faiblesse. Mais la façon dont l’extrême droite instrumentalise tout événement pour toujours chercher à impliquer, accuser les migrants ou les citoyens d’origine étrangère est puante. Je passe sur la bonimenteuse Elisabeth Levy ou le délégué policier Matthieu Valet qui sur CNews ont causé des « racailles » mais je veux juste conclure sur Jordan Bardella qui affirmait hier matin sur France inter que les « hordes de voyous » étaient des « Algériens, des Maghrébins, y compris des mineurs isolés », appelant à voter aux législatives pour « la sécurité et l’ordre ». Évidemment, il ne savait rien, sinon ce qu’il avait lu sur les sites des propagandistes fascisants, mais c’était pain bénit pour le RN.

. je ne développe pas dans ce billet tout ce qui a été dit sur le maintien de l’ordre, de l’absence de mégaphones pour les policiers qui, du coup, ne donnent aucune consigne avant de matraquer, au fait que des témoignages recueillis à Londres considèrent que les policiers donnaient l’impression d’éprouver du « plaisir » à envoyer les gaz lacrymogènes sur les supporteurs britanniques, y compris des enfants et des personnes âgées, sans raison (à travers les grilles).

[31 mai]

. À noter que Brice Couturier a tweeté : « Impression massive de faux billets, grève sur la ligne B, mobilisation de délinquants sur les réseaux sociaux… Stade de France : la piste du sabotage par la Russie est à prendre en considération. Le match était initialement prévu à Saint-Pétersbourg ». À se demander si le chroniqueur de France Culture n’est pas subventionné par le Kremlin pour proférer de telles inepties, qui ridiculisent les autres critiques plus que fondées à l'encontre du despote de Moscou

"Blessing" signifie pourtant "bénédiction"

Mediapart publie une enquête qui jette plus qu’un doute sur les affirmations des gendarmes à propos de la mort d’une jeune Nigériane, Blessing Matthew, 20 ans, dont le corps a été retrouvé dans la Durance en 2018. Elle avait passé la frontière en provenance d’Italie et c’est dans le village de La Vachette, près de Briançon, que, fuyant des gendarmes qui cherchaient à l’arrêter, elle se serait noyée accidentellement. Ils n’y seraient pour rien, ont-ils affirmé à l’époque. Aujourd’hui, un témoignage d’un autre migrant tend à démontrer que les gendarmes l’ont poursuivie jusqu’à la rivière, ont tenté de l’attraper : tombée à l’eau, elle a appelé au secours en vain. L’enquête indépendante actuelle est assez troublante : elle a été menée par des militants d’une ONG basée à Genève "Border Forensics", composée de chercheurs, architectes et géographes, qui sur la base de cartes et images aériennes, montre avec précisions les thèses en présence, et les contradictions flagrantes entre les différents gendarmes, ce que la justice a gobé sans sourciller.

C’est ainsi que l’on parcourt le village, ses ruelles, l'église au centre, le pont sur la Durance, ce qui fait remonter en moi de lointains souvenirs, alors que j’ai vécu quelques mois jadis dans une maison de santé pour enfants à La Vachette : entre autres activités, nous avions fabriqué une maquette en carton du village qui ne devait pas compter cent habitants à l'époque. C’était un lieu de paix, on cueillait les crocus dans les prés, on faisait un peu de théâtre (Le Petit prince), on courait dans les champs sans trop s’essouffler, on respirait bien ici, à pleins poumons, insouciants, à cent lieues d’imaginer qu’un jour, toute cette région (le col de l’Échelle, Névache, La Vachette, le col de Montgenèvre) deviendrait un lieu maudit, terrain d’action pour les fachos de Génération identitaire, et chasse aux êtres humains cherchant refuge au pays des droits de l’homme.

. voir le communiqué de Tous migrants : ici.

. voir émission À l’air libre (en accès libre) sur cette affaire : Mort de Blessing Matthew : les gendarmes mis en cause. 

Les naïfs de l’extrême droite

Une prénommée Adelaïde raconte dans Valeurs actuelles qu’elle a été refusée à un poste de l’Opéra de Paris parce qu’elle a été stagiaire dans la rédaction de ce canard d’extrême droite et qu’elle a écrit également sur le site Boulevard Voltaire et dans le magazine L’Incorrect (autres médias d’extrême droite, le second étant le repaire des fans de Marion Maréchal). Ses quelques écrits pour VA porte sur Marine Le Pen, Eric Zemmour et les cathos intégristes. Elle s’étonne d’être recalée pour ses « opinions supposées » et non pour sa « compétence ». La recruteuse lui objecte que « le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit », affirmation que la candidate considère comme du sectarisme.

Tout au long de son article, elle tente de passer pour impartiale, mais fait dire à son interlocutrice qu’à l’Opéra il y a « quelques personnes issues de l’immigration » qui aurait du mal à travailler avec une personne comme elle, comme si celles qui ne sont pas issues de l’immigration peuvent collaborer sans problèmes avec une personne qui professent des idées d’extrême droite (qui effectivement ne relèvent pas de la simple opinion mais de valeurs contraires aux principes républicains). Cela ne l’empêche pas de penser que les médias dans lesquels elle a écrit relève de la « presse d’opinion » (comme CNews sans doute qui déverse sa haine xénophobe et raciste à longueur d’émissions). Elle ironise sur le fait que l’Opéra prône « la diversité et l’inclusion » tout en fermant ses portes à une jeune femme compétente seulement parce qu’elle n’a pas les mêmes convictions politiques que l’équipe en place, et en conclut que règne le politiquement correct au détriment de la méritocratie. Pour ma part, je trouve plutôt rassurant, réconfortant même compte tenu des dérives auxquelles on assiste dans ce pays, que cette importante institution qu’est l’Opéra de Paris ne s’encombre pas d’individus qui ont choisi délibérément d’exprimer leur solidarité avec des médias faisant preuve d’un nationalisme exacerbé et de saillies racistes permanentes.

[26 mai]

Boucheron accuse Gauchet

Interrogé par Guillaume Erner, le philosophe et historien Marcel Gauchet a récusé récemment [12 mai] sur France Culture le fait de qualifier d’extrême droite le parti de Marine Le Pen, considérant que ce parti ne veut pas remettre en cause la République, ce qui était le programme jadis de l’extrême droite en France. Il admet qu’il y a une filiation mais que c’est une « régression démocratique » que de combattre le RN (et son programme) en l’accusant d’être d’extrême droite. Selon lui, un parti d’extrême droite ne donne pas la parole au peuple par référendum [comme si les dictatures ne faisaient pas voter le peuple, par des questions favorisant un plébiscite, a fortiori lorsqu’il s’agit de se prononcer contre l’immigration]. Il semble à plusieurs reprises confondre extrême droite et fascisme. Il considère que les positions les plus extrêmes (comme virer les étrangers des logements réservés aux Français) n’est qu’un « marqueur de communication », il ne conteste pas les orientations du RN pour ce qu’elles sont (moralement) mais parce qu’elles sont « impraticables ». Il tenait à préciser, comme si cela n'était pas évident, qu’il n’avait rien à voir avec le RN (ce qui sonnait un peu comme un déni valant confirmation).

Dans la même veine, invoquant Gauchet, Léa Salamé a demandé ce matin [19 mai] sur France Inter à l’historien Patrick Boucheron si l’on pouvait considérer qu’un parti qui fait près de 42 % des votants au second tour de la présidentielle peut encore être taxé d’extrême droite. Boucheron a alors interrogé : y aurait-il un « moment amnistiant, au-delà d’un certain score électoral, on n’aurait plus le droit de dire qui est qui ? ». Puis il assène pour conclure : « ce qu’a dit Marcel Gauchet ce jour-là dit tout de lui, rien de Marine Le Pen : il a clarifié son rapport à l’extrême droite ». Ça devrait faire du bruit dans le landerneau de l’intelligentsia française car Boucheron a ainsi clarifié le positionnement de Gauchet largement chouchouté dans les médias.

[19 mai]

Évacuation d’un squat, vue par CNews

Un squat de la cité Kallisté à Marseille a été évacué par la police le 10 mai : des familles sans logement s’y étaient réfugiées dans des conditions innommables, à la merci d’une mafia nigériane qui fait régner la terreur. Comme de juste, CNews a aussitôt fait ses choux gras de cette affaire. Un jour, c’est le général Emmanuel de Richoufftz, qui appelle à envoyer l’armée dans les banlieues. D’extrême droite, proche du RN et du parti de Dupont-Aignan, qui l’ont tous deux investi pour des élections municipales, il se targue d’être « le général des banlieues ». Il a participé à la Manif pour Tous, et a parlé de « Français de souche récente, issus des banlieues » opposés aux « Gaulois ». Un autre jour, c’est le journaliste du Figaro, Luc Lenoir, qui a enquêté sur place et qui, de concert avec le débatteur du RN sur le plateau, justifie l’expulsion de ces familles. Un dénommé Nathan Devers, consultant régulier (agrégé de philosophie paraît-il) dénonce « les gangs nigérians qui mutilent les migrants et procèdent à des viols collectifs » et les « gens des beaux quartiers » qui ferment les yeux sur ce genre de situation. Un autre jour, c’est Paul Melun, « essayiste » qui a son rond de serviette sur cette chaîne d’extrême droite, qui constate qu’à proximité des villas huppées sont protégées avec QR code, digicode et caméras. Le tout sous la houlette d’Eliott Deval, le plus jeune animateur de la chaîne, le plus prétentieux et le plus extrémiste.

Certes, il y a problème et grave, mais ces commentateurs patentés, s’ils mettent à juste titre en cause la responsabilité de l’État, sont incapables de comprendre ce que vivent réellement les habitants de ces squats, puisqu’ils sont unanimes pour dire qu’ils n’ont rien à faire sur notre territoire, comme le fait Gabrielle Cluzel (du très très droitier Boulevard Voltaire) qui met en cause la politique d’immigration de notre pays. Le clou : Jean-Marc Morandini, qui traîne toujours plusieurs casseroles judiciaires, est filmé sur place, montrant complaisamment les dégâts constatés dans le bâtiment évacué. D’accord, je me fais du mal en regardant de temps en temps cette chaîne (jamais longtemps) mais, je le répète, il faut connaître la propagande de l’ennemi pour mieux le combattre.

. lien avec un article de Libération [et photo] qui traite du sujet sans le racisme de CNews : ici.

[18 mai]

CNews catho tradi

CNews diffuse régulièrement une émission intitulée En quête d’esprit. L’animateur est Aymeric Pourbaix, directeur par ailleurs de La France catholique, qui appartient aussi à Vincent Bolloré. On ne s’étonnera pas que des observateurs considèrent qu’il s’agit de « la frange réactionnaire de la presse chrétienne ». Le confesseur de Bolloré, qui le conseille sur ces acquisitions, est un prêtre traditionnaliste.

Hier soir, la chaîne rediffusait une émission dans laquelle Pourbaix, assisté comme toujours de Véronique Jacquier (journaliste catho et fière de l’être, qui est bien dans la ligne extrême-droitière de CNews car elle commente régulièrement l’actualité sur cette chaîne, surtout s’il s’agit de causer des Musulmans), accueillait le responsable du "Village de François", Etienne Villemain, qui expliquait les objectifs de son association (qui s’est installée en Haute-Garonne, dans l’ancienne abbaye de Sainte-Marie-du-Désert : 140 personnes, dont « 2/3 personnes fragiles »). « Pour servir les pauvres » et « prolonger la vie dès le début »... en accueillant dans un lieu de vie des familles bénévoles et des prostituées ou des femmes enceintes. Le cardinal émérite Barbarin, présent sur le plateau, qui s’exprimait comme toujours avec ce ton déluré si ce n’est m’as-tu-vu qu’on lui connaît, précisait qu’il s’agit d’accueillir « toutes ces filles qui sont poussées à avorter par leurs proches ou par leurs copains ».

Villemain assénait qu’« on fait plein de lois pour bousiller la famille ». Il ne parlait pas de la pauvreté comme une injustice sociale à combattre mais comme une chance pour le chrétien d’exprimer sa charité. Il se vantait d’avoir « accompagné un pauvre » et lui avoir « lavé les pieds » ! Il invitait les téléspectateurs à rejoindre les « belles assoces » qui accueillent des publics défavorisés [Lazare, Simon de Cyrène, Marthe et Marie, Magdalena, l’Association Pour l’Amitié], et les Parcours AlphaCouple [qui consistent à « consolider un couple » : 8 séances faites d’un repas payant au cours duquel les conjoints se parlent : « résolution des conflits, pardon, sexualité épanouie » selon le principe « mieux on se connaît mieux on s’aime »].

Pourbaix essaye d’entraîner Barbarin contre « la théologie de la libération » [ces prêtres gauchistes d’Amérique Latine] : manque de pot, l’ancien primat des Gaules ne mord pas à l’hameçon et dit avoir connu et apprécié des évêques qui s’y référaient. Pauvre Barbarin, sera-t-il encore invité par la chaîne Bolloré ?

Obsèques à Jérusalem, police obscène

La police israélienne a agressé violemment les obsèques de la journaliste Shireen Abu Akleh d’Al Jazira qui se déroulaient aujourd’hui [13 mai] à Jérusalem. Voulant interdire drapeaux et chants palestiniens, cette police aux ordres d’un gouvernement irresponsable, a fait preuve d’un comportement obscène, alors même que cette journaliste a été tuée vraisemblablement délibérément par l’armée israélienne alors qu’elle était repérable comme appartenant à la presse. Et qu’entend-on sur BFM ce soir ? Un "communiquant", Franck Tapiro, publicitaire ne représentant rien que lui-même, reprend sans vergogne les thèses des autorités israéliennes, contestant les causes de la mort de la journaliste et le déroulement des obsèques. Heureusement, le journaliste de Libération, Jonathan Bouchet-Petersen, présent sur le plateau, rectifie le tir.

[13 mai]

Hollande, bonhomme et malfaisant

François Hollande, avant même le premier tour, évoquait lors d'un dîner "secret" avec Hidalgo, Aubry et Delga la création d'un nouveau parti "social-démocrate". Maintenant, il annonce au Journal Du Dimanche qu'il va soutenir les dissidents qui refusent l'alliance avec la Nupes [Nouvelle union populaire écologique et sociale], contrairement au choix qu'a fait le PS. Il incite donc à la trahison, comme s'il n'avait pas suffisamment trahi en appliquant une politique économique de droite pendant son quinquennat, en dilapidant ce qu'il avait trouvé en arrivant : une gauche majoritaire à l'Assemblée Nationale, au Sénat, dans les Départements, les Régions, incapable de la moindre autocritique sur cet échec cuisant, menant son petit bonhomme de chemin, vendant (bien) ses livres, passant des heures à signer, croyant être encore puissant en appelant les élus et candidats PS à trahir leur parti. Certes, il n'est pas le seul à trahir, c'est devenu un sport national, mais il ne faut pas s'étonner si les électeurs fuient les urnes avec de tels exemples.

[photos prises fin mai 2018 lors de sa venue à Auch]

[27 mai]

. Ces chroniques ont été publiées sur mon compte Facebook aux dates indiquées entre crochets, reproduites ici avec parfois quelques modifications.

Billet n° 680

Le blog Social en question est consacré aux questions sociales et à leur traitement politique et médiatique. Parcours et démarche : ici et là. "Chroniqueur militant". Et bilan au n° 600.

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