De nombreux « experts » sur les plateaux de télévision et de radio croient pouvoir rappeler les crimes de Poutine à Grozny et à Alep. Sauf qu’on ne les a pas beaucoup entendus à l’époque où il aurait fallu dénoncer cette barbarie (y compris à Raqqa, à Idlib, à la Ghouta, ou sur le camp palestinien de Yarmouk). Et autres chroniques où il est question de l'Ukraine et de Salvini.
Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.
Décombres d'un hôpital pédiatrique après un bombardement attribué à l'armée russe, à Marioupol (Ukraine), le 9 mars 2022 [Ph. AFP]
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L’armée russe de Poutine bombarde des immeubles, un hôpital pédiatrique et un poste de secours d’urgence à Marioupol, un établissement pour handicapé (à Kharkiv), les convois humanitaires dans les corridors du même nom… Tollé en France contre tant d’inhumanité. Il est très surprenant de constater que, soudain, des commentateurs et non des moindres, sur les plateaux de télé et de radio, s’avisent à dire que Poutine a agi de la même façon à Grozny (ville rasée, le quart de la population tuée), à Alep (hôpitaux pour enfants détruits), à Idlib. Ils oublient le plus souvent Raqqa ou le quartier de la Ghouta (à Damas). J’ajouterai le camp palestinien de Yarmouk (voir le film Little Palestine, journal d'un siège sorti en salle en janvier).
La plupart de ces "experts" se gardaient bien de dire que Poutine était capable de tout, et qu’il l’avait montré : non seulement en muselant ses opposants, en les assassinant (on ne rendra jamais assez hommage à Anna Politovskaïa) mais en écrasant les peuples qui lui résistent, pas seulement pour détruire leurs infrastructures mais pour provoquer la terreur. Quand, complice de Bachar Al-Assad (le couvrant pour l'emploi des gaz toxiques et pour la torture), il bombardait des hôpitaux en Syrie, il n’y avait pas grand monde pour dénoncer cette infamie. En face, malgré les témoignages d’ONG crédibles, on avait droit à : « on n'a pas de preuves » ou « mais il anéantit Daesh » (certes avec femmes et enfants, et alors que les opposants à Assad ainsi laminés n'étaient pas tous des djihadistes). Dans tous les cas, c'était loin, c'étaient des Arabes et des Musulmans, donc rien à cirer. Où étaient Yves Thréard, Pascal Praud, Eric Brunet, Eric Zemmour, Gilles-William Goldnadel, Charlotte d’Ornellas, Elisabeth Levy, Ivan Rioufol, Yves Calvi, Jean-Dominique Merchet, et tant d’autres ?
Ruines d'un hôpital détruit par l’aviation russe dans la province syrienne d'Idlib, au nord de la Syrie, le 15 février 2016 [Ph. Médecins sans frontières]
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Le 9 mars, Natacha Polony, sur BFM, semblait soudain admettre que l’armée russe était capable de bombarder des hôpitaux, tout en estimant qu’il fallait se méfier des "manipulations" toujours possibles (on sait que, par ailleurs, lorsqu’elle parle du Kosovo, elle fait l'impasse sur ce qu’ont subi les Kosovars et lorsqu’elle évoque le génocide du Rwanda elle renvoie dos à dos Hutus et Tutsis). Dans son édito de Marianne du 17 février, l’"experte" considérait l’invasion de l’Ukraine impossible (l’armée russe faisait simplement des exercices militaires, comme le montraient bien les satellites). Il fallait se méfier des « intoxications » américaines et elle passait les crimes de Poutine par profits et pertes, résumant le conflit à un bras de fer autour du gaz (comme jadis elle caricaturait, comme bon nombre de complotistes, la guerre en Syrie en une histoire de gazoducs pour déconsidérer une révolte populaire).
Cette tragédie ukrainienne aura peut-être pour effet, au moins pour un temps, de faire taire une propagande pro-Poutine, qui n’était pas seulement une façon simpliste de dénoncer l’impérialisme américain (en se jetant dans les bras d’un autre) mais aussi, par la même occasion, d’alimenter une croisade interne à la France contre les Musulmans (les pro-Poutine sont et étaient, le plus souvent, des tenants d'une droite dure ou de l’extrême droite). [11 mars]
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Pour qui veut se tenir informé de la situation en Syrie, suivre le compte Facebook de Firas Kontar, que j'ai souvent partagé sur Facebook, et sur ce blog, voir Les papiers d'Arménie.
Little Palestine, journal d’un siège
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Le film Little Palestine, journal d’un siège, d’Abdallah Al-Khatib, fort, prenant, émouvant : il nous plonge dans le camp de Yarmouk en Syrie, le plus grand camp de réfugiés palestiniens au monde. Jusqu’à un demi-million de réfugiés se sont entassés dans ce camp situé à proximité de Damas. Ils étaient encore 15.000 quand Bachar Al-Assad, aidé de Vladimir Poutine, a voulu écraser définitivement ces Palestiniens qui avaient osé manifester leur solidarité avec la révolte populaire qui a embrasé la Syrie à partir de 2011.
Abdallah Al-Khatib, né dans ce camp (« je suis donc Palestinien-Syrien »), a décidé de filmer cette tragédie qui a duré deux ans, dans une indifférence générale. Les occupants du camp qui ne sont pas morts, tués par les bombes, ont vécu dans une misère effroyable ou sont parvenus à s’exiler.
Parmi toutes les scènes qui prennent à la gorge, celle de cette fillette qui, dans un pré, ramasse du mouron (pour nourrir sa famille) : elle aime la vie, mais pas celle-ci, alors qu’on entend les tirs au loin, puis un bombardement tout près.
Le 9 mars, lors d’une projection de son film à Auch (Gers) à Ciné 32, en partenariat avec l’association France Palestine Solidarité Gers, lors du Festival Ciné Palestine Toulouse Occitanie, le réalisateur a dit : « J’ai voulu documenter le siège. C’était du matériel pouvant être utilisé par d’autres. Je n’avais pas l’espoir de sortir du camp pendant ce siège. J’ai voulu jeter un éclairage sur des événements que les médias ne racontent pas ». Je reviendrai dans un prochain article de blog sur ce film et sur les propos du réalisateur. Mais en attendant, j’indique ce qu’il a confié aux spectateurs venus l’écouter : « ce que l’armée russe a fait en Syrie n’a rien de comparable avec ce qu’elle fait en ce moment en Ukraine. J’espère qu’elle ne fera pas ce qu’elle a imposé à la Syrie : ce serait une catastrophe. Ce qu’ils font pour le moment c’est le ‘bombardement blanc’ [à l’encontre d’Européens chrétiens], s’ils se mettent à faire le ‘bombardement noir’ [contre des Arabes, musulmans], ce sera tragique ». [14 mars]
Les complotistes ne baissent pas la garde
Les mêmes qui déversaient leurs doutes sur le coronavirus, qui considéraient que la Covid n’était qu’une grippette, qui condamnaient les vaccins, ont sans vergogne diffusé la propagande poutinienne selon laquelle la maternité bombardée à Marioupol c’était une fake-news, une provocation, une mise en scène. Certes, en temps de guerre, la propagande est dans tous les camps, mais il importe avant tout de se méfier des mensonges grossiers du Kremlin (on a l’habitude). Les irresponsables qui propagent cela sur les réseaux sociaux en France ne s’interrogent même pas un instant sur le fait que Moscou a dit à peu près tout et son contraire à ce sujet : que le bombardement visait non pas une maternité mais un repaire de combattants nazis (le groupe Azov), qu’il n’y avait pas eu de bombardement, que c’était les Ukrainiens qui s’étaient auto-bombardés pour gagner à leur cause l’opinion publique internationale. Ils ont poussé le bouchon jusqu’à prétendre que l’image d’une femme enceinte ensanglantée n’était qu’un coup monté, simplement parce qu’elle était influenceuse ! Et tant pis si elle avait publié bien avant sur Instagram des photos d’elle enceinte et si des photos d’elle avec son bébé après l’accouchement ont circulé. La propagande, c’est 24 heures, après on est passé à autre chose.
Salvini humilié
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En 2014, le leader de l’extrême droite italienne, Matteo Salvini se pavanait sur la Place Rouge avec un tee-shirt à la gloire du potentat du Kremlin. Il avait approuvé de façon tonitruante l’annexion de la Crimée, qualifié Poutine de « plus grand chef d’État » en vie. Comme Zemmour qui rêvait d’un « Poutine français » et plusieurs partis européens fascisants qui encensaient un despote nostalgique de Staline, Salvini a viré sa cutie et s’est rendu en Pologne au titre d’un convoi humanitaire (s’invoquant de deux organisations catholiques qui ont démenti le soutenir). Le maire de la ville polonaise de destination, Przemyls, a, en présence de Salvini, qui fait une sale tronche, dénoncé son soutien passé à Poutine en brandissant le même tee-shirt que le facho italien avait porté sur la Place Rouge. Franchement, cette « humiliation publique » [Le Monde du 11 mars, qui publie cette photo] est un des rares moments réconfortants dans le contexte dramatique actuel. [11 mars]
Expulsés en Ukraine !
Dans Le Canard enchaîné du 9 mars : la cour d’appel administrative de Bordeaux, 4 jours après le début de l’invasion russe en Ukraine, a confirmé l’expulsion vers leur pays d’un couple ukrainien avec deux enfants, présents en France depuis 8 ans ! Comme les enfants sont jeunes, ils s’adapteront plus facilement à leur nouveau pays ! Pas de poursuites prévues contre des juges pour inhumanité ? A noter que même sans invasion de l’Ukraine cette expulsion serait inhumaine, si l’on se fonde sur les éléments fournis. [10 mars]
Dernière minute : finalement, la Préfecture a décidé de ne pas appliquer la décision de la cour d’appel administrative : voir article de francetvinfo ici.
Poutine et le Nouveau Monde Russe
Le premier jour d’invasion de l’Ukraine a eu lieu le jeudi 24 février. Deux jours plus tard, le 26 février, l’Agence russe RIA Novosti a publié un long texte titré L’avènement de la Russie et du nouveau monde. Manifestement, à la lecture du texte on comprend qu’il devait paraître après l’invasion totale terminée de l’Ukraine (il est dit clairement : « l’Ukraine est revenue à la Russie »). Compte tenu des difficultés rencontrées par l’envahisseur, l’article a été vite retiré, mais il a pu être récupéré. La Fondapol a traduit ce texte qui est lisible sur son site (le fait que cette fondation soit animée par des politologues dits « libéraux », c’est-à-dire à droite, ne change rien à l’intérêt du document).
Le texte permet de comprendre que Poutine a voulu ne plus attendre avant de récupérer l’Ukraine qui, s’il avait tardé, se serait trop détachée du monde russe. Il est dit que la chute du monde communiste en 1991, a été « une tragédie » et « une terrible catastrophe » (ce que répète Poutine). La Russie s’est relevée il y a 20 ans grâce à Poutine et c’est pourquoi l’Occident, qui voulait imposer son leadership, cherche à punir la Russie. Aucune allusion à une prétendue « nazification », juste un risque de « dérussification » et de propagande anti-russe. L’OTAN n’est pas davantage évoquée : ce qui est redouté c’est une européanisation de l’Ukraine qui rendrait définitivement impossible son retour dans le giron russe. [4 mars]
Deux fortes explosions ont retenti à l’aube vendredi dans le centre de Kiev, au lendemain du début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie [Photo AFP]
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Même le silence est subversif
À l’époque de la dictature de Jaruzelski en Pologne, taguer Solidarnosc [Solidarité, du nom du syndicat très populaire et opposant] était passible d’arrestation et de prison. Alors les Polonais dessinaient des petits lutins, tout le monde savait que cela signifiait Solidarnosc mais le pouvoir ne pouvait rien faire, un lutin n’est qu’une référence à des contes populaires. Aujourd’hui, en Russie, nombreux sont les slogans anti-guerre peints sur les murs (aussitôt effacés), des pancartes « guerre à l’Ukraine = honte à la Russie », des masques sont imprimés avec NIET.
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Seule dans une rue de Rostov-sur-le-Don, ville russe proche de la frontière avec le Donbass et de la mer d’Azov, une jeune femme a tenu une affiche blanche : elle a été condamnée à 8 jours de prison pour « désobéissance à la police » ! [2 mars]
Frontière Ukraine/Pologne
« De nombreux Africains fuyant la guerre en Ukraine ont affirmé sur les réseaux sociaux avoir été recalés à la frontière polonaise en raison de leur couleur de peau. À la gare de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, France 24 a rencontré plusieurs étudiants africains ayant été refoulés sans raison au poste-frontière de Medyka. Des discriminations démenties par Kiev et Varsovie. » Voir article de France 24 : ici. [1er mars]
. voir également reportages d'Emma Audrey, journaliste, grand reporter, à Média 25 et Radio Bip (Besançon), qui a fait une incursion en Ukraine, jusqu'à Kyiv, avec directs à partir de la frontière de l'Ukraine avec la Pologne : Facebook Média 25 et Emma Audrey.
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. Pour Jean-Louis Bourlanges, président de la Commission des affaires étrangères à l’Assemblée Nationale, selon Europe 1, « les Ukrainiens qui s'apprêtent à quitter leur pays seront "des intellectuels, et pas seulement, mais on aura une immigration de grande qualité dont on pourra tirer profit", a-t-il ajouté ». Sans vergogne, sans pudeur. Les Syriens, qui fuient les massacres de Bachar Al Assad et de Poutine, n’ont droit à aucune commisération, ne sont pas accueillis avec dignité par notre pays et M. Bourlanges n’en dit rien. Honte à ce député qui affiche ostensiblement son cynisme. [25 février]
. Le Figaro a diffusé des statistiques selon lesquelles 30 % des réfugiés venus d’Ukraine en France seraient « des migrants d’autres nationalités, dont beaucoup d’Algériens ». Il n’en a pas fallu davantage pour que Marion Maréchal Le Pen s’engouffre dans cette info pour se plaindre de migrants profitant du contexte pour immigrer en France (sans s’interroger sur le fait que lorsqu’on est Algériens, Ivoiriens, Marocains, Indiens, Kirghizes, Congolais, Camerounais, Pakistanais, Nigériens, Chinois, Guinéen, Angolais, et que l’on séjourne dans un pays bombardé, il n’est pas très étonnant que l’on cherche à fuir, avant même les Ukrainiens).
Les apprentis sorciers du nucléaire
[photo archives EPA]
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Vladimir Poutine a donc annoncé dimanche qu’il mettait en alerte la force de dissuasion (nucléaire) russe. L’arme nucléaire n’étant utilisée que comme menace d’utilisation face à une autre menace nucléaire, la déclaration de Poutine résonne comme s’il était prêt à s’en servir dans un conflit conventionnel. C’est effrayant, sauf qu’il n’est pas le premier à jouer les apprentis sorciers. Boris Eltsine, en 1999, au cours du conflit en Tchétchénie, avant même que Poutine ne soit sur le devant de la scène, avait brandi la menace nucléaire : excédé par les critiques occidentales, il avait rappelé à Clinton que « la Russie disposait d’un arsenal complet d’armes nucléaires ». Isabelle Lasserre, journaliste au Figaro, qui a couvert la guerre de Tchétchénie, disait hier dans l’émission C ce soir (France 5) qu’un conseiller du Kremlin avait alors évoqué l’utilisation du nucléaire pour contrer les Tchétchènes.
Au plus fort de la tension entre les États-Unis et la Corée du Nord, et de l’affrontement verbal entre Kim Jong-un et Donald Trump, on avait un temps tremblé, avant que les deux hommes se serrent la paluche (pour ne rien régler d’ailleurs). Des décennies auparavant, Eisenhover, lors de la guerre de Corée, avait envisagé d'utiliser des armes nucléaires tactiques sur le front ou de détruire par un bombardement nucléaire le potentiel industriel de la Mandchourie. Ce qui aboutit au cessez-le-feu de 1953, les USA étant à l’époque supérieurs aux Russes dans le domaine nucléaire.
« Et si je vous en donnais deux ? »
Sans remonter à l’affaire des fusées russes sur Cuba et à la tension extrême qui s’en suivit entre deux nations disposant de l’arme atomique, l’an dernier, en juin, la Chine annonçait qu’elle augmentait son arsenal nucléaire en vue d’un conflit avec Taïwan. On sait par ailleurs qu’on est sur un baril de poudre (nucléaire) dans les relations Inde/Pakistan.
Éric Vuillard, dans son dernier livre Une sortie honorable raconte cette scène stupéfiante : John Foster Dulles, le secrétaire d’État américain, rencontre à Paris en avril 1954 le ministre des affaires étrangères Georges Bidault, alors que la France est empêtrée dans la guerre du Vietnam et que son corps expéditionnaire est à l’agonie à Dien Bien Phu. Dulles dit à Bidault : « et si je vous en donnais deux ? ». Interloqué, Bidault lui demande : « deux quoi ? », « deux bombes atomiques », répond Dulles. [1er mars]
Poutine serait-il un dictateur ?
Il semblerait que certains découvrent que Vladimir Poutine est un autocrate. Des anciens communistes l’ont défendu face à l’Oncle Sam, capable du pire certes (cf. coups d’État en Iran contre Mossadegh, en Amérique latine et guerre d’Irak) mais accusé de façon simpliste d’être derrière toutes les révoltes populaires, avec la CIA à l’œuvre (à Budapest et Prague jadis, à Maïdan en 2013). Ils auront sans doute apprécié que l’homme du Kremlin ait encensé Staline dans son discours proclamant l’indépendance du Donetsk et de Lougansk.
D’autres, d’extrême droite, louent le despote parce qu’il gère son pays comme ils aimeraient gérer la France (CNews de Bolloré ne s’est pas privé de défendre l’ancien cadre supérieur du KGB). Beaucoup ont tout fait pour oublier qu’en 2008 Poutine a dépecé la Géorgie en reconnaissant, comme aujourd’hui, l’indépendance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud. Quel était l’argument, en dehors du fait qu’il n’était pas question de laisser une Géorgie indépendante à ses portes ? Poutine proclamait qu’il voulait que cesse le « génocide » de Russes commis par l’État géorgien ! Comme aujourd’hui pour justifier l’attaque contre l’Ukraine, comme si la crainte de voir l’OTAN s’installer à ses portes ne lui suffisait pas. Utiliser comme il le fait la question d’un prétendu génocide pour perpétrer ses exactions est une façon odieuse de minimiser les vrais génocides. De même que dire que le pouvoir de Kiev est tenu par des Nazis est la manière du nouveau tsar (et fier de l’être) de banaliser le nazisme.
Enfin, lorsque l’armée russe bombardait des maisons d’habitations tuant femmes, enfants et vieillards en Syrie, prétendant ne toucher que les djihadistes de Daech, se faisant sans cesse le complice du massacreur Bachar Al Assad, n’hésitant pas à viser carrément des hôpitaux, beaucoup regardaient alors ailleurs, ou niaient, contre toute évidence, la réalité de ces crimes contre l’humanité (ce qui a contribué à ce qu'il n'y ait ici aucune mobilisation de solidarité avec les victimes). Vont-ils soudain admettre que Poutine va un peu trop loin ? [24 février, avant l’annonce de l’invasion]
Manifestation antifa à Auch le 26 février et contre la guerre [Photo YF]
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. J’ai publié certaines chroniques de ces chroniques sur mon compte Facebook. Ce billet de blog porte le n° 666 comme s’il s’agissait de qualifier l’agresseur russe de Bête de l’Apocalypse. Mais ce n’est pas calculé, c’est pure coïncidence.
Billet n° 666
Le blog Social en question est consacré aux questions sociales et à leur traitement politique et médiatique. Parcours et démarche : ici et là. "Chroniqueur militant". Et bilan au n° 600.