Ce n’est pas comme si les soignants de base, les chefs de service hospitaliers, les syndicats n’avaient pas prévenu depuis des mois de la catastrophe sanitaire à venir.
Ce n’est pas comme si, après la pénurie de lits, de machines, de protections, nous n’avions pas celle des médicaments.
Ce n’est pas comme si les ministres ne s’étaient pas ridiculisés de jour en jour avec leurs déclarations contradictoires.
Ce n’est pas comme si les plus précaires n’avaient pas, en ces temps de confinement, de frais bancaires abusifs au vu des pertes de salaires, et sans conseillers joignables, des prix en augmentation constante (à part l’essence qui ne sert à rien).
Ce n’est pas comme s’il ne pleuvait pas d’appels aux dons monétaires ou de notre personne pour pallier les incompétences de la part d’institutions publiques, de conseils départementaux, de préfectures et autres ministères.
Ce n’est pas comme si les plus grosses multinationales n’étaient pas partenaires de ces institutions de feu l’intérêt public.
Ce n’est pas comme si le gouvernement avait préféré utiliser les forces du désordre pour expliquer, accompagner, aider, soutenir, plutôt que de distribuer plus de contraventions que de masques.
Ce n’est pas comme si les violences conjugales n’avaient pas augmenté de plus de 30% sur deux semaines, alors que le n° d’urgence 3919 ne répondait pas durant les 10 premiers jours de confinement et renvoyait sur des associations locales.
Ce n’est pas comme s’il n’y avait pas eu de mouvements de révolte dans le monde entier contre ces systèmes qui veulent notre peau.
Ce n’est pas comme si on avait accueilli les réfugiés, migrants, les étrangers en général, comme il se doit, plutôt que de les réquisitionner pour les travaux des champs sans connaître les conditions d’emploi, de salaires, de logements, de protections sanitaires…
Ce n’est pas comme si les plus hautes instances ne continuaient pas d’alerter des penchants autoritaires et/ou anticonstitutionnels de lois et de décrets.
Ce n’est pas comme si, à la fin, tous ces décideurs de nos droits et devoirs, exempts des leurs, n’allaient pas le payer très cher. Bien sûr, nous rirons jaune quand nous en sortirons, mais en attendant, et pour revenir à nos moutons, le confinement ne vaincra pas notre détermination.

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