J’AI TOUJOURS EU ENVIE D’ÉCRIRE.
Oh, pas pour la simple jubilation narcissique d’écrire ! Non, je suis trop paresseux pour cela. En fait, j’ai deux travers qui se combinent pour aboutir à ce résultat.
D’abord,1…
je ne peux pas m’empêcher de penser, de réfléchir (sur tout et sur rien).
D'autre part, je suis bavard! Vous ne pouvez pas imaginer. Alors, tout ce à quoi je pense, j'ai envie de le raconter. Le plus souvent, je me le raconte à moi même. C'est bête, hein! Alors, pour que ce soit moins bête, et que les autres puissent en profiter aussi, je l'écris.
En même temps, je n’ai jamais imaginé qu’avec cela j’allais faire fortune. Ceci est d’autant plus vrai que je n’écris que des choses qui ne passionnent pas les foules. On m’a dit, souvent : Ecris donc des romans ! Non. Je n’ai pas envie. Moi, j’écris des essais de réflexion, de la poésie, du théâtre, mais des bouquins de gare, non. Cependant, allez savoir pourquoi, j’ai cette coquetterie de me pâmer de vanité à la pensée que l’on lise mes productions.
Parfois lorsqu’un ami se moque de moi, à titre de représailles, je lui dis que j’aimerais le condamner à lire mes « œuvres complètes ». Seulement voila, les œuvres complètes, où les trouver ?
Ça y est ? Vous avez compris ? Vous êtes dans mes œuvres complètes.
Bon courage !
Dans le mythe de la permissivité, nous courbons l'échine; nous acceptons; pour ne pas nous mettre mal avec ces gens là, nous tentons de nous faire bien voir. Avec la plus grande veulerie, espérant on ne sait quelle reconnaissance, pauvres ilotes obséquieux, nous mettons toute notre bonne volonté à obéir servilement.
Pour certains, ce qui n'est pas compréhensible, c'est que tout ne soit pas pareil, qu'il y ait des différences. Quand c'est différent, il faut réfléchir et réfléchir, c'est fatigant. Alors, par paresse, on proclame que ce qui est différent n'existe pas.
Qu'attendre d'un monde où l'hypocrisie naturelle triomphe, d'un monde dans lequel il est de bon ton de rendre au pires idolâtries sectaires le pouvoir que nos aïeux avaient eu tant de mal à tenter d'éradiquer? Le monde rétrograde ne peut-il donc pas se passer de l'obscurantisme?
La grève : mot magique. Magique dans les deux sens, d’ailleurs. Pour les uns, c’est magique dans le sens bénéfique et féerique. La grève la chose qui permet de tout obtenir, la panacée universelle. Pour les autres, c’est dans le sens maléfique. La grève : la sorcellerie. C’est drôle, mais je n’ai pas l’impression que cette explication dichotomique soit pleinement satisfaisante.
Quand on marche en désordre en ne sachant pas trop où on va, cela risque de générer une joyeuse pagaille qui se reflète dans tous les secteurs de la société. La communauté humaine ne mérite-telle pas un peu plus que ça?
Il est de bon ton pour d'aucuns, qui croient se recouvrir ainsi d'une parure révolutionnaire, de décrier les intellectuels. Ne serait-ce pas plutôt une forme de démagogie populiste et réactionnaire qui, considérant qu'ils sont moins dangereux, préférerait donner la parole aux "grandes gueules"?
"Cool"! "Ah cool!", ça, c'est "cool", t'es pas "cool". Pendant très longtemps, avec circonspection, je me suis demandé ce que ça voulait dire. A la longue, j'ai fini par savoir et, tous comptes faits, je crois bien que je n'ai pas envie d'être "cool".
A eux! les bobo, les bien pensant, les satisfaits, ceux qui trouvent qu'il ne faut surtout rien changer, ceux qui pensent que tout cela va pour le mieux dans le meilleur des monde et qui croient, misérables semi parvenus, en profiter.
Non, non, non et non! Puisqu'on vous dit que pour s'épanouir, pour se développer, rayonner c'est d'une simplicité quasi enfantine, il faut nous croire. Bon, il faut bien consentir un peu d'organisation, mais juste un peu d'organisation.
C'est dans des salons douillets et feutrés que se concoctent, entre gens bien élevés, des conflits sanguinaires dans lesquels de pauvres types, très loin de là, s'entr'égorgent sans trop savoir pourquoi.