Nous sommes passés d’un débat sur la réforme des retraites, considérée comme « [in]juste » et « [dés]équilibrée », aux questionnements sur les formes de légitimité, l’ordre établi et les violences.
L’opposition majoritaire au projet de réforme des retraites d’Emmanuel Macron et du gouvernement d’Elisabeth Borne, pose depuis quelques semaines la question de la légitimité. Elle ouvre aussi le débat sur la souveraineté et provoque une crise politique d’un genre nouveau.
La journée du mardi 7 mars 2023 est incontestablement une réussite du mouvement social en termes de mobilisation : environ 3,5 millions de manifestants, près d’1,3 million selon le ministère de l’intérieur. Mais que faire de ces chiffres ? En quoi peuvent-ils peser dans le débat sur la réforme des retraites ?
En 2017, Emmanuel Macron, présenté par beaucoup de commentateurs comme un candidat de centre-gauche, recueillait 24 % des voix au premier tour et gagnait facilement le second grâce au « barrage républicain ». Crédité aujourd’hui de 27 à 29 % des voix, le président souhaite poursuivre le projet mis en œuvre depuis 2017, et qui depuis est clairement identifié comme appartenant à la droite libérale.