Extraits de la lettre de Jaurès lue au meeting d’unité socialiste, à Tivoly-Vauxhall, le mercredi 26 avril 1905 :
« […] Cette concentration des forces socialistes et ouvrières intensifiera l’action de classe du prolétariat dans la démocratie républicaine, c’est-à-dire dans le milieu politique qu’il s’est lui-même créé. Elle permettra une action indivisible et irréductible de réforme et de révolution pour l’amélioration immédiate et incessante du sort des travailleurs…
Une grande espérance nous anime. L’unité politique et économique du prolétariat français coïncidant avec l’ébranlement du tsarisme est un des signes les plus décisifs des grands chantiers qui se préparent.
On a dit il y a quelques années : ’’L’Europe sera socialiste ou cosaque’’. On peut dire aujourd’hui avec certitude : ’’L’Europe ne sera pas cosaque, elle sera socialiste et toute l’humanité avec elle.’’
Je m’associe de tout cœur au meeting pour saluer cette magnifique promesse des temps nouveaux… »
L’Humanité, jeudi 27 avril 1905.
Léon Blum, discours du 21 avril 1919, « Commentaires sur le programme d’action du Parti socialiste » :
« Lorsque nous nous sentons parfois enfermés dans les divisions, les dissensions, les intrigues, nous n’avons qu’une chose à faire : monter un peu plus haut, nous élever, regarder le but. Et alors, nous verrons que nous sommes profondément d’accord. Nous ressemblons à ces voyageurs qui, dans la montagne, se voient pris dans les nuages et dans le brouillard. Eh bien, on n’a qu’une chose à faire : monter, monter plus haut, et quand on monte plus haut, on trouve l’air pur, la lumière libre et le soleil. »
Discours de Léon Blum, président du Conseil, à l’Assemblée nationale, le 6 juin 1936 :
« Messieurs, le Gouvernement se présente devant vous au lendemain d’élections générales où la sentence du suffrage universel, notre juge et notre maître à tous, s’est traduite avec plus de puissance et de clarté qu’à aucun moment de l’histoire républicaine.
Le peuple français a manifesté sa décision inébranlable de préserver contre toutes les tentatives de la violence ou de la ruse les libertés démocratiques qui ont été son œuvre et qui demeure son bien.
[…]
La tâche du Gouvernement qui se présente devant vous se trouve donc définie dès la première heure de son existence.
Il n’a pas à chercher sa majorité, ou à appeler à lui une majorité. Sa majorité est faite. Sa majorité est celle que le pays a voulue. Il est l’expression de cette majorité rassemblée sous le signe du Front populaire. Il possède d’avance sa confiance et l’unique problème qui se pose pour lui sera de la mériter et de la conserver.
Il n’a pas à formuler son programme. Son programme est le programme commun souscrit par tous les partis qui composent la majorité, et l’unique problème qui se pose pour lui sera de le résoudre en actes. »

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Entre 1934 et 1936, le Front populaire s'est fondé en réponse aux tentatives des ligues fascistes de renverser la République. "L’Histoire ne se répète pas, elle bégaie..." L’extrême-centre, incarnation de l’ultra-libéralisme autoritaire, est le premier fauteur de la montée menaçante de l’extrême-droite. Face à une telle menace, toutes les forces de progrès, de la gauche et de l’écologie ont le devoir absolu de s'unir.
Au printemps 2022, les organisations politiques EELV, Ensemble !, LFI, Génération.s, PCF et PS ont formé une Nouvelle Union populaire qui assume sa vocation écologique et sociale (NUPES). Elles ont alors proposé, ensemble, des candidatures dans chaque circonscription autour d’un programme partagé.
En Côte-d’Or, dès juin 2022, une « coordination NUPES 21 » s’est constituée et se réunit ordinairement chaque mois. Le 20 juin, le candidat de la NUPES aux élections législatives dans la première circonscription de Côte-d’Or déclarait : « Sur la commune de Dijon, les candidats de la NUPES sont désormais majoritaires (50,2% des exprimés) ! Ce résultat est, pour nous, une validation démocratique, claire et nette, de la nécessité de notre nouvelle union de toute la Gauche et de l’Écologie, union que nous nous promettons de renforcer, d’approfondir et d’élargir dans les mois et les années qui viennent. »
En ce 21 avril 2023, alors que ces lignes sont écrites, les avertissements lancés le 20 juin 2022 n’ont malheureusement trouvés que la confirmation de leur pertinence : « Nous déplorons, en revanche, le chaos social, moral et politique dans lequel Emmanuel Macron et ses inféodés ont précipité tout le pays. Le projet d’extrême-centre, c’est-à-dire celui de l’ultra-libéralisme autoritaire et tout-puissant, est le premier fauteur de l’abstention désormais majoritaire (53,77% au niveau national !, 48,56% dans la première circonscription de Côte-d’Or) ainsi que de la montée menaçante pour la République du parti d’extrême-droite (89 sièges pour le RN à l’Assemblée nationale) ! Dès hier soir, nous déclarions à la presse : ’’Les alliances, Macron va être obligé de les passer avec ce qu’il y a de pire dans la droite française. C’est ce qu’il fait déjà depuis cinq ans. Toute sa politique est une politique de droite. Son extrême-centre a adopté, sur le sécuritaire, vis-à-vis des réfugiés, par le matraquage des plus pauvres, une attitude que nous qualifions de droite, voire de droite dure.
Nous allons avoir une opposition terrible entre deux France : notre France républicaine, la France humaniste, la France démocrate et puis, de l’autre côté, la France des hobereaux, la France des privilégiés qui seront sans merci vis-à-vis du peuple français.’’ Avant d’ajouter : ’’Nous sommes dans une situation extrêmement chaotique, extrêmement dangereuse pour notre pays. Il n’était pas gouverné, il était gouverné dans le plus mauvais sens ; aujourd’hui, il est carrément ingouvernable. Il va falloir retourner aux urnes, il va falloir reprendre tout à zéro, il va falloir refonder une nouvelle République. Si ce n’est pas le cas, ce pays va vers la guerre civile. Les gens n’en peuvent plus.’’ » Face à un tel chaos et une telle menace de basculement, nous appelons toutes les forces de progrès, de la Gauche et de l’Écologie, mais aussi nos concitoyennes et concitoyens à rejeter avec nous, sans compromis, la politique destructrice de Macron et de sa cour crépusculaire. Nous les appelons surtout à porter avec nous le programme partagé de la Nupes jusqu’au pouvoir, dès que possible, à Dijon, en Côte-d’Or, dans tout le pays, parce qu’il est le seul qui peut réaliser le besoin urgent et universel d’harmonie entre les êtres humains et avec la nature ! »
« Face à la possibilité du fascisme… »
En septembre 2019, nous avions alerté, avec des historiens, sociologues et journalistes renommés[1], sur « la possibilité de plus en plus imminente du fascisme », affirmant que « les résistances d’aujourd’hui, comme la Résistance des années 1940-1944, ne peuvent pas être de pures défenses, même s’il faut bien riposter à la violence déjà en marche, à l’emprise étouffante du marché, aux diktats de la rentabilité, aux sentences de la concurrence, aux ravages des puissances et des États qui les servent ». Et, bien en amont, le constat de la dérive pudiquement qualifiée d’« illibérale » des gouvernements de François Hollande et d’Emmanuel Macron ne laissait que peu de doute, sauf aux serfs et aveuglés volontaires, quant à son aboutissement dictatorial[2].
Depuis, et en moins d’un an de nouveau quinquennat d’Emmanuel Macron, le basculement anti-démocratique, voire anti-républicain de l’État français est patent.
Déjà, entre les deux tours des législatives de juin 2022, dans 55 des 61 duels opposants la NUPES au RN, la macronie a refusé d’appeler à faire barrage à l’extrême-droite. Et au soir-même des résultats, le dimanche 19 juin, certains macronistes en vue ont commencé à faire du pied aux 89 députés RN pour chercher leur prochain soutien dans l’hémicycle. « Quand on a besoin d’avoir une majorité et si c’est bon pour les Français, on va aller chercher les voix du Rassemblement national », a expliqué la députée LREM Céline Calvez en direct, dans l’émission « C ce soir », tandis qu’Éric Dupont-Moretti, ministre de la Justice, proposait, face à l’eurodéputé Thierry Mariani (RN), que le RN vote le prochain budget de la Justice, sur BFMTV.
Dès le 29 juin 2022, l’extrême-centre (Macron & Cie) faisait alliage – au-delà d’une alliance de circonstance – avec l’extrême-droite (Le Pen & Cie), ce qu’avait précisément prophétisé Emmanuel Todd via le concept de macron-lepénisme (Les Luttes de classes en France au XXIe siècle, Seuil, 2022), affirmant même, en février 2020, que « Macron n’est plus républicain » : les députés macronistes, LR et RN se sont alors entendus pour offrir une questure (qui gère l’intendance de l’Assemblée nationale) à LR et donner deux vice-présidences au RN. En obtenant 290 et 284 voix, les deux candidats du RN ont, ce jour-là, récolté chacun quelque 200 voix qui ne venaient pas de l’extrême droite…
Le 8 septembre 2022, Emmanuel Macron lançait son Conseil national de la refondation (CNR), au centre national de rugby de Marcoussis (Essonne). Deux jours plus tôt, même les ministres les plus importants du gouvernement d’Élisabeth Borne ne connaissaient rien du contenu détaillé de la journée d’« innovation démocratique », contenu qui s’est décidé dans le cabinet d’Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Élysée et l’éminence de tous les scandales[3]. De nombreuses personnalités et organisations syndicales ont alors dénoncé une « usurpation du sigle du Conseil national de la Résistance ». Mais, bien plus qu’une « usurpation », le « clin d’œil » d’Emmanuel Macron au Conseil national de la Résistance[4] était une profanation. Le président de la République, qui remet sciemment en lumière Pétain et Maurras[5], et dont les députés godillots courtisent l’extrême-droite (RN)[6], est coutumier du fait.
Le 13 avril 2020, il se permettait déjà un « Nous retrouverons les Jours heureux », un détournement qui suscita, entre autres, cette réaction du documentariste Gilles Perret[7] : « Sur le moment je n’y croyais pas. C’est du même ordre que Nicolas Sarkozy citant Guy Môquet. Je me suis dit : non, pas lui ! Depuis une bonne centaine d’années, on n’a jamais eu un président aussi libéral qu’Emmanuel Macron, et donc aux antipodes du contenu et de la volonté du programme du CNR. J’avais juste envie de dire : tais-toi. »[8] Il est vrai que notre époque orwellienne n’est pas avare en subversion du sens des noms et des moments les plus glorieux de notre histoire[9], comme en témoignent, entre autres, la Fondation Jean Jaurès, dont le directeur général, Gilles Finchelstein, est un suppôt du social-libéralisme[10] et d’Emmanuel Macron, pilier de Havas Worldwide (ex-Euro-RSCG)[11], la célèbre et sulfureuse agence de communication, propriété du milliardaire Vincent Bolloré, ou la revue d’extrême-droite Front populaire[12], fondée en 2020 par un Michel Onfray à la dérive…
Depuis l’annonce du projet de loi de réforme des retraites, en janvier 2023, et le mouvement social historique de rejet de celui-ci qui s’est aussitôt levé, l’État français semble user et abuser de la force et de la violence comme jamais depuis la guerre d’Algérie, tandis que toutes les oppositions au macronisme dénoncent un brutal « déni de démocratie ». Mediapart publie, le 20 avril 2023, sur cette actualité, une analyse pertinente : « Cela fait déjà plusieurs années que l’accumulation des lois sécuritaires et des états d’exception, jumelée à une répression féroce des différents mouvements sociaux, fait s’interroger nombre d’observateurs sur la santé démocratique de la France. La récente séquence de la réforme des retraites, adoptée au forceps au Parlement et au mépris de l’opinion publique, n’a fait que renforcer ces inquiétudes. Alors que, désormais, le gouvernement multiplie les interdictions de manifester, jusqu’à assimiler le port d’une casserole à une menace terroriste, annonce la dissolution d’un collectif écologiste et remet en cause le financement du monde associatif, de la Ligue des droits de l’homme (LDH) aux associations d’aide aux migrants, certains se demandent même si la France n’a pas changé de régime. »
Edwy Plenel, fondateur et directeur du journal en ligne, a parfaitement dégagé les grandes lignes de cet effondrement démocratique : « [Le] mouvement initialement dit ’’En Marche’’ s’est résumé à un récurrent ’’En Force’’, dont les ’’gilets jaunes’’ soulevés contre la vie chère puis le mouvement social rassemblé pour les retraites ont été les victimes. Le maintien de l’ordre étant la plus politique des disciplines policières, les violences étatiques qui, depuis 2017, n’ont cessé de malmener le droit fondamental de manifester, de s’assembler et de protester, en sont l’aspect le plus visible. Loin de dérapages ou de bavures, ces excès sont revendiqués au sommet de l’État, où l’existence même de ’’violences policières’’ est catégoriquement niée. Mais ils accompagnent bien d’autres brutalisations auxquelles cette présidence accoutume le pays, du mépris de l’indépendance de la justice à l’abaissement éthique des fonctions publiques, dont témoigne la gestion par ce pouvoir des nombreuses ’’affaires’’ qui mettent en cause l’entourage présidentiel, ses collaborateurs, conseillers et ministres. Avec l’épisode des retraites, un pas supplémentaire a été franchi dans ce mépris des formes démocratiques, au point de brutalement mettre à nu l’absolutisme institutionnel de la Ve République, cette monarchie élective. »[13]
Lectures :
Jean Vigreux, Le Front populaire, PUF, collection « Que sais-je ? », 2022 (nouvelle édition) et Histoire du Front populaire, Tallandier, collection « Texto », 2022 (nouvelle édition).
Antoine Peillon, « La dictature » et « Du mensonge à la violence » (« Les fauteurs de guerre civile »), deux chapitres de Résistance !, Le Seuil, 2016 (mars), pp. 125 à 208 ; « Quinquennatus horribilis », chapitre III de Voter, c’est abdiquer. Ranimons la démocratie !, Don Quichotte – Le Seuil, 2017 (mars), pp. 75 à 114 ; « En plein visage », « Têtes de mort », « La police fait la loi » et « Malédiction », dans Cœur de boxeur. Le vrai combat de Christophe Dettinger, Les Liens qui Libèrent, 2019 (mai), pp. 61 à 184 ; « Vous avez dit ’’illibéral’’ ? En France, depuis janvier 2018, la foudre jupitérienne n’a cessé de tomber, comme à Gravelotte, sur la démocratie », dans Limite n° 21, 13 janvier 2021 ; « Le mascaron de Macron est tombé. Un ministre de l’Intérieur rivalise avec la championne de l’extrême droite la plus dure. Le gouvernement auquel il appartient multiplie les projets de loi sécuritaires et liberticides, alors que le coronavirus continue de faire des ravages et que la misère explose dans le pays… », dans Limite n° 22, 15 avril 2021.
Christian Laval, Haud Guéguen, Pierre Dardot, Pierre Sauvêtre, Le Choix de la guerre civile. Une autre histoire du néolibéralisme, Lux Éditeur, 2021

Pierre Dardot, Haud Guéguen, Christian Laval et Pierre Sauvêtre, « Macron et la guerre civile en France », Diacritik, 1er mai 2023 ; « Le macronisme n’est pas violent par hasard » / Le Monde, 15 mai 2023 :
« En quoi la défense d’une vie digne pour les travailleurs les plus âgés et les futurs retraités et la défense de la nature contre des projets destructeurs offrent-elles aujourd’hui une rare puissance de coalition ? Parce qu’en chaque cas, il est question d’une vie désirable et d’un monde habitable, inconciliables avec la subordination de la vie et la domination du monde par le capital et son État.
Il faudra s’y faire : devant l’urgence des crises, les logiques du commun et du capital apparaissent comme irréconciliables au plus grand nombre. En ce sens, le refus présidentiel et gouvernemental de tout « compromis » avec les syndicats traduit exactement cet état de guerre civile dont la grande masse de la population est la cible. »
Jean Vioulac, La Logique totalitaire : Essai sur la crise de l’Occident, Puf, collection « Épiméthée », 2013 ; 2e édition Puf, collection « Quadrige », 2023, et Métaphysique de l’Anthropocène. Nihilisme et totalitarisme, PUF, 2023

La préface de l’édition 2023 de La Logique totalitaire : « Totalitarisme 2.0 »
Un entretien avec Jean Vioulac (Liberté, printemps 2014)
Jean-François Bayart, « Où va la France ? », Le Temps, 8 mai 2023 :
« Emmanuel Macron se réclame de l’extrême centre qu’incarnèrent successivement, dans l’Histoire, le Directoire, le Premier et le Second Empire, et différents courants technocratiques saint-simoniens. Il est le dernier avatar en date de ce que l’historien Pierre Serna nomme le « poison français » : la propension au réformisme étatique et anti-démocratique par la voie de l’exercice caméral et centralisé du pouvoir.
[Macron] n’imagine pas autre chose que le modèle néolibéral dont il est le pur produit, quitte à le combiner avec une conception ringarde du roman national, quelque part entre le culte de Jeanne d’Arc et la fantaisie réactionnaire du Puy-du-Fou. Son exercice du pouvoir est celui d’un enfant immature, narcissique, arrogant, sourd à autrui, plutôt incompétent, notamment sur le plan diplomatique, dont les caprices ont force de loi au mépris de la Loi ou des réalités internationales.
Ce pourrait être drôle si ce n’était pas dangereux. L’interdiction de l’usage de dispositifs sonores portatifs pour éviter les casserolades des opposants, le bouclage policier des lieux où se rend le chef de l’État, le lancement de campagnes de rectification idéologique contre le wokisme, la théorie du genre, l’islamo-gauchisme, l’écoterrorisme ou l’ultra-gauche sont autant de petits indices, parmi beaucoup d’autres, qui ne trompent pas le spécialiste des régimes autoritaires que je suis. La France est bel et bien en train de rejoindre le camp des démocraties « illibérales ». »
[1] https://longsformats.com/2020/05/17/face-a-la-possibilite-du-fascisme/
[2] Antoine Peillon, « La dictature » et « Du mensonge à la violence », deux chapitres de Résistance !, Seuil, 2016 (mars), pp. 125 à 208 ; « Quinquennatus horribilis », chapitre III de Voter, c’est abdiquer. Ranimons la démocratie !, Don Quichotte – Le Seuil, 2017 (mars), pp. 75 à 114 ; « En plein visage », « Têtes de mort », « La police fait la loi » et « Malédiction », dans Cœur de boxeur. Le vrai combat de Christophe Dettinger, Les Liens qui Libèrent, 2019 (mai), pp. 61 à 184 ; « Vous avez dit ’’illibéral’’ ? En France, depuis janvier 2018, la foudre jupitérienne n’a cessé de tomber, comme à Gravelotte, sur la démocratie », dans Limite n° 21, 13 janvier 2021 ; « Le mascaron de Macron est tombé. Un ministre de l’Intérieur rivalise avec la championne de l’extrême droite la plus dure. Le gouvernement auquel il appartient multiplie les projets de loi sécuritaires et liberticides, alors que le coronavirus continue de faire des ravages et que la misère explose dans le pays… », dans Limite n° 22, 15 avril 2021.
[3] Dossier « L’affaire Kohler » de Mediapart : https://www.mediapart.fr/journal/economie/dossier/l-affaire-kohler
[4] Le nom choisi et, avant tout, son sigle se veulent, selon les mots d’Emmanuel Macron, un « clin d’œil » (sic) hautement symbolique et assumé au Conseil national de la Résistance : « Nous vivons un temps comparable. Nous sommes dans une ère historique qui impose de changer profondément de modèle et puis la guerre est là… ». L’entretien in extenso : https://www.ouest-france.fr/politique/emmanuel-macron/entretien-ma-nouvelle-methode-les-confidences-d-emmanuel-macron-4af35d24-e355-11ec-afe2-d5ee186a9723 et un bon commentaire : https://www.marianne.net/agora/analyses/oubliez-le-cnr-de-macron-celui-de-jean-moulin-avait-plus-de-gueule
[5] « Francis Kalifat (président du CRIF) répond à Emmanuel Macron après ses propos sur Pétain et Maurras. » (Times of Israel, 28 décembre 2020) https://fr.timesofisrael.com/francis-kalifat-repond-a-emmanuel-macron-apres-ses-propos-sur-petain-et-maurras/ et Dominique Sopo, président de SOS Racisme : « Emmanuel Macron relance le débat sur l’identité nationale par des clins d’œil douteux. » (Le Monde, 23 décembre 2020) : https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/12/23/emmanuel-macron-relance-le-debat-sur-l-identite-nationale-par-des-clins-d-il-douteux_6064344_3232.html Lire, à propos de l’intrigante légitimation de Vichy par Emmanuel Macron (après Chirac, Sarkozy et Hollande) : Vél’d’hiv’, 16 juillet 1942. Où était la France ? (Pierre-Guillaume de Roux, 2018), de l’historien gaulliste François Broche, ainsi que l’article parfaitement complet de L’Insoumission, « Pétain grand soldat, pays réel, nation organique : Macron, le nauséabond glissement vers la rhétorique d’extrême-droite » (19 juillet 2022).
[6] « Collaboration » (Antoine Peillon, blog de la NUPES 2101, 29 juin 2022) : https://antoinepeillon2022.wordpress.com/2022/06/29/collaboration/ et « L’heure de vérité » (Antoine Peillon, blog de la NUPES 2101, 18 juillet 2022) : https://antoinepeillon2022.wordpress.com/2022/07/18/lheure-de-verite/
[7] Cofondateur de l’association Citoyens résistants d’hier et d’aujourd’hui, il a réalisé trois films qui portent sur le programme du CNR : Walter, retour en résistance (2009), Les Jours heureux (2013) et La Sociale (2016).
[8] Mathieu Dejean, « Pourquoi la référence aux Jours heureux dans le discours de Macron ne passe pas », Les Inrockuptibles, 14 avril 2020 : https://www.lesinrocks.com/actu/pourquoi-la-reference-aux-jours-heureux-dans-le-discours-de-macron-ne-passe-pas-150077-14-04-2020/#
[9] Le phénomène d’inversion du sens commun est typique de la LTI, la Lingua Tertii Imperii (Langue du Troisième Reich) décryptée par Victor Klemperer dans son journal tenu de 1919 à décembre 1945, en Allemagne : https://fr.wikipedia.org/wiki/Lingua_Tertii_Imperii
[10] « Social-libéralisme » (Wikipédia) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Social-lib%C3%A9ralisme
[11] Mathieu Magnaudeix et Ellen Salvi, « Havas tisse sa toile autour de Macron », Mediapart, 5 septembre 2017 : https://www.mediapart.fr/journal/france/050917/havas-tisse-sa-toile-autour-de-macron
[12] Abel Mestre et Lucie Soullier, « Avec sa nouvelle revue Front populaire, Michel Onfray séduit les milieux d’extrême droite », Le Monde, 19 mai 2020 : https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/05/19/avec-sa-nouvelle-revue-michel-onfray-devient-la-coqueluche-de-l-extreme-droite_6040150_823448.html et « Les dessous inquiétants du Front populaire », par Jonathan Durand Folco, Ricochet, 19 octobre 2020 : https://ricochet.media/fr/3332/les-dessous-inquietants-du-front-populaire- Pour revenir à l’authentique Front populaire : Jean Vigreux, Le Front populaire, PUF, coll. Que sais-je ?, 2022 (nouvelle édition).
[13] Edwy Plenel, « Ce président sans scrupule égare la République », Mediapart, 17 avril 2023. Le journaliste vient de publier L’Appel à la vigilance. Face à l’extrême droite (La Découverte, 2023).