Je partage largement l’analyse du «parti pris» de François Bonnet, mais je voudrais avoir quelques mots pour Romano Prodi. L’insuccès de son gouvernement est à l’origine de la large victoire de la droite. C'est vrai. Mais il ne faut pas oublier qu’il a défié deux fois Berlusconi et que deux fois il a gagné, en 1996 et en 2006. En revanche, les deux «jeunes» leaders du centre gauche (Rutelli et Veltroni), censés être plus performants, ont perdu en 2001 et en 2008.
Il était une fois « il venditore » (le vendeur). C’était en 1994 et Silvio Berlusconi venait d'annoncer son entrée sur le terrain de la politique. Poursuivi par la justice qui avait déclenché l’opération « Mains propres » sur les financements des partis, opération qui allait avoir l’effet d’un tremblement de terre sur le système italien, le tycoon milanais avait choisi de se déguiser en politicien pour garder le « business core » de son empire, la télévision, largement dépendante des décisions politiques.