Comment en est on arrivé à ce qu'une attaque sur des pompiers débouche sur la stigmatisation de tout un quartier ? Comme on l'a vu, la dissolution de tout discours contestataire, de classe dans le nationalisme corse laisse la voie libre à une recomposition. La rue est à ceux qui voudront bien la prendre : force est de constater que pour le moment les fâcheux ont une sacrée tête d'avance.
Ce qui est frappant dans les récents événements à Aiacciu, c'est l'absence de réaction contestataire aux manifestations de l'Empereur. La gauche s'est bien cachée derrière le pourtant très libéral nouveau gouvernement de la Corse, en priant pour qu'on ne distingue pas trop son ombre. La Corse serait-elle devenue un paradis sans classes sociales, miné par d'inévitables conflits ethniques?
Après la liesse du mois de décembre, la victoire historique des nationalistes, la Corse se retrouve le nez dans ce qu'elle a produit, et ça ne sent pas très bon. Manifestations racistes, coups de pression, les perchistes des médias nationaux s'en sont donné à coeur joie. Comment expliquer le décalage entre ces deux séquences de l'histoire immédiate de l'île?
Les images sont fortes : des centaines de manifestants, suite à l’agression de deux pompiers, descendent sur le quartier des jardins de l’Empereur, alors que jusqu’ici ils n’y allaient que pour toucher du shit. Est-ce dû à l’augmentation du prix du cannabis ? Non. Mais bien à une volonté de « venger » une atteinte à ces deux représentants du vivre-ensemble en Corse.