Une des plaintes récurrentes des personnes hospitalisées est la mauvaise qualité des repas proposés. Le scandale d’ORPEA a révélé qu’une des sources d’économie préconisée par les dirigeants pour maximiser les profits étaient de restreindre les coûts liés à l’alimentation des résidents. Nous savons qu’un organisme malade ou vieillissant doit bénéficier d’apports nutritifs adaptés.
Les patrons des cliniques privées à but lucratif, mécontents des propositions tarifaires faites par le gouvernement, appellent à la grève du 3 au 5 juin. Il est cocasse de voir leur organisation, la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP), adhérente au MEDEF, utiliser ce mode d’action qu’il vilipende notamment dans les services publics où ils voudraient que ce droit soit réduit, voire supprimé.
Une de ces start-ups chères à E. Macron propose, dans ce qui est devenu le marché lucratif de la santé, un service permettant d’avoir un deuxième avis médical dans un vaste éventail de maladies. Il s’agit typiquement de ce qui existe dans certains pays comme les États-Unis avec pour conséquence une exclusion d’une partie de plus importante de la population d’un accès à des soins adaptés.
Il y a quelques jours, un collègue du SAMU 93 prend en charge un ouvrier sur la plateforme aéroportuaire de Roissy victime d’un accident du travail. Après l’appel de plusieurs hôpitaux, une place est finalement trouvée dans un hôpital militaire. Mais quelle n’est pas la surprise du collègue quand il reçoit un appel du chirurgien qui lui indique qu’il n’aurait pas dû accepter de prendre en charge le patient car celui-ci n’est pas de nationalité française.
Depuis plus de 30 ans, les réformes concernant notre système de santé et plus particulièrement l’hôpital se sont enchaînées et ont créé de multiples instances qui se sont empilées, rendant complètement opaque les processus décisionnels. Il est urgent de rétablir une véritable démocratie à l’hôpital et aux autres étages de notre système de santé qui ne peut fonctionner que dans le cadre d’un équilibre entre différents pouvoirs.
Le gouvernement, aidé par les médias, essaye de créer un état de panique autour de la dette financière qui mettrait en danger notre avenir et surtout celui des enfants. Le problème est de savoir si le rôle de l’Etat est d’imposer des plans d’économie draconiens aux services publics ou bien d’investir dans les domaines essentiels que sont la santé et l’environnement.
Alors que des maternités ferment par manque de gynécologues-obstétriciens, nous manquons aussi de sages-femmes dans les hôpitaux. Rien d'étonnant au regard de la manière dont ce métier essentiel pour la santé des femmes est aussi peu valorisé.