Le nouveau gouvernement n’a qu’une seule solution pour financer notre système de protection sociale : faire des économies en diminuant les prestations et stigmatiser ceux qui profitent du système. Mais plusieurs publications récentes balayent ces arguments et montrent qui sont les premiers fraudeurs.
Il n’est plus besoin de présenter la situation catastrophique des hôpitaux en France, caractérisée par un manque de personnels soignants, des déficits budgétaires qui augmentent chaque année avec un endettement difficilement supportable. Ce qui est moins connu est le fait que cette situation touche aussi de nombreux autres pays européens.
Alors que nous manquons de médecins et que les bacheliers qui souhaitent débuter des études dans les métiers de la santé ne manquent pas, rien n’est fait pour leur faciliter la tâche.
Comme son prédécesseur, le nouveau premier ministre a réservé sa première sortie à la visite d’un hôpital. Mais son approche est encore pire que ce que nous avons connu ces dernières années. Dans le déni le plus total de la situation critique de l’hôpital qui crève d’un manque de ressources financières et humaines, il annonce qu’il va falloir continuer à faire plus avec moins.
L’absence de gouvernement et une constitution qui ne permet pas au Parlement de travailler correctement créent une situation inquiétante pour le prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS).
Alors que nous manquons de médecins dans les hôpitaux, plus de 1 000 médecins à diplômes hors Union Européenne (PADHUE) n’ont toujours pas de postes du fait de l’absence de publication d’un décret en attente depuis plusieurs mois.
Un rapport de la Commission nationale de la déontologie et des alertes en matière de santé publique souligne les risques des relations public-privé dans la recherche. Le premier danger pointé est celui du financement des activités de recherche.
Confronté à une fermeture brutale et complète du service d’urgence d’une grande clinique, obligeant l’hôpital public déjà surchargé à accueillir les patients trouvant porte close dans cet établissement, pour la première fois, un directeur d’hôpital, celui du Havre, exprime sa colère devant cette situation.
L’attractivité du statut de médecin hospitalier titulaire ne cesse de diminuer. Alors que jusqu’au début des années 2000, les jeunes diplômés étaient en concurrence pour obtenir ces postes particulièrement convoités, aujourd’hui ils s’en détournent, voire démissionnent après quelques années d’exercice.