Ecrivain metteur en scène, fonctionnaire, enseignant université Paris 8 Saint-Denis (retraité). auteur de CHAINE roman, édi. Denoel 1974, nominé au Goncourt 1974
Noisy-le-Sec - France
Chaîne, le roman inconnu de Saïdou Bokoum (Sami Tchak)
Transmettre la résonance du roman Chaîne de Saïdou Bokoum paru en 1974 tout en en décryptant son écriture contextualisée, tel est l'objet de cette1…
série d'articles qui lui est consacrée. Epuisé, l'ouvrage n'est pour le moment plus disponible. A partir d'extraits du livre, de la voix de l'auteur et de l'écriture documentée du chercheur en littératures francophones, Nicolas Treiber, Africultures explore la place de Chaine dans l'histoire de la littérature africaine contemporaine. Avec en introduction, les mots de l'écrivain Sami Tchak.
Chaîne, l'unique roman du Guinéen Saïdou Bokoum, paru en 1974 aux éditions Denoël, bien qu'il ait alors figuré dans la première sélection du prix Goncourt, appartient à la catégorie des écrits n'ayant ni bénéficié de l'enthousiasme de la critique, ni du succès de librairie rapide ou lent, ni de ce mystérieux bouche à oreille qui a fait le bonheur de bien des écrivains. Non, Chaîne est un livre qui a à peine existé, que très peu de personnes ont lu, dont très peu de personnes ont entendu parler, même parmi les spécialistes. Certes, aujourd'hui, grâce à Internet, l'on peut découvrir à son sujet quelques récents articles en général élogieux. Mais la vérité c'est que Chaîne n'a pas glissé de l'exposition à la lumière vers l'oubli, il a subi le sort de bien des œuvres que leur grande qualité seule n'a pas suffi à faire vivre.
L'on peut s'amuser à trouver quelques explications à ce sort banal dans le monde de l'édition. D'abord, Chaîne venait après des textes marquants d'auteurs francophones d'Afrique, comme Ville cruelle d'Eza Boto (Mongo Béti), Nedjma de Kateb Yacine, L'aventure ambiguë de Cheikh Hamidou Kane, Le devoir de violence de Yambo Ouologuem, Les soleils des indépendances d'Ahmadou Kourouma, avant l'entrée en scène assez remarquée de Sony Labou Tansi avec >La vie et demie. Ensuite, l'auteur de Chaîne, faute d'autres publications, avait disparu lui-même de la scène littéraire, du moins de Paris. Enfin, comme ce roman n'avait pas eu l'heur d'entrer dans les programmes scolaires africains, son écho avait été assez faible.
Renaîtra-t-il un jour à la faveur d'une réédition ? Si oui, bénéficiera-t-il d'un accueil large de la part du public ? Tout cela relève de la grande incertitude autour du destin des écrivains et de leurs écrits. Pour le moment, il s'agit d'un livre disparu du marché depuis longtemps. Alors pourquoi en parler donc ? Parce que Chaîne, quatre décennies après sa sortie, reste actuel (ce qui n'est pas une prouesse rare, mais il est aussi des textes qui vieillissent avant même d'avoir été publiés.) Dans un article qu'il a consacré, en février 2011, à Chaîne, "La rage et le courage de Saïdou Bokoum", l'écrivain Salim Jay fait cette analyse assez juste : "Une extraordinaire profusion de nouveaux auteurs d'Afrique noire exprimant un vécu et un imaginaire modernes peut être constatée ces quinze dernières années. Cette fécondité et cette multiplicité de talents révélés autant en anglais qu'en français se confirme tandis que des éditeurs ont entrepris, au Sénégal comme en Afrique du Sud, la publication de récits et de romans en langues africaines. Certaines œuvres parues il y a plus de trente ans n'en conservent pas moins toute leur force. Elles méritent de conquérir les lecteurs d'aujourd'hui. Chaîne de Saïdou Bokoum est un livre que je ne suis jamais parvenu à oublier"
Ce qui m'intéresse dans Chaîne, ce sont à la fois l'originalité de sa structure (entre celle du roman classique, celle du théâtre, celle d'une libre causerie, sur fond d'une hallucination maîtrisée), la relative nouveauté de la langue (un vocabulaire assez riche, une profusion d'images originales), l'actualité de ses thèmes...qui, comme chez tout écrivain authentique, permettent de spécifier un sujet pour mieux le faire exploser au cœur de l'universelle condition humaine. Car c'est de cela qu'il s'agit dans Chaîne, d'une humanité rageusement observée à partir d'un certain milieu d'immigrés africains dont il ne s'agit pas ici de peindre de façon réaliste la misère, mais qui deviennent pour le narrateur Kanaan Niane ces chaînons dont il fait une chaîne magique. Chaîne humaine, chaîne de prolétaires, chaîne de... Ce titre peut être interprété dans tous les sens, il permet toutes les extrapolations, surtout en ces temps où le quotidien médiatisé est cousu de ces chaînes humaines en mouvement continu vers l'incertitude.
Il n'est pas nécessaire de résumer fidèlement ce roman, il n'est pas nécessaire d'en faire la publicité, mais, il semble utile de replacer Chaîne dans l'histoire littéraire africaine, pour constater qu'il est plus audacieux, plus novateurs que bien des textes actuels salués comme d'heureuses ruptures. Par l'érotisme qui le traverse, l'humour qui l'irrigue, les clairs-obscurs de l'existence qui l'enrichissent, bref par la vitalité qui s'en dégage, il me fait penser au célèbre Banjo de l'Afro-américain Claude McKay, publié en 1929, réédité en 2015 par les éditions de L'Olivier, celui-là un roman sans intrigue (ce qui est indiqué dans le sous-titre) qui nous entraîne dans un quartier de Marseille. Chaîne, "c'est une haletante et narquoise traversée de la nuit de l'exil, avec des moments forts, des morceaux de bravoure et des éclats de détresse, en même temps que s'y exercent une rage et un courage" (Salim Jay).
Chaîne, c'est surtout un roman qui mérite de retrouver sa place au cœur des imaginaires littéraires, un chant que chacun pourrait écouter avec l'ouïe instable de ses humeurs, un chant dont les premières notes sont : "Chaîne ! Chaîne ! Chaîne ! Je commence par chaîne. Celui qui ne commence pas par chaîne finit chaîne. Que chaîne se délie et tourne pour que montagnes, fleuves, arbres, animaux, hommes surgissent hors du fil de l'écheveau de chaîne. Et si l'océan tarit, alors chaîne peut s'arrêter. Si l'acier se ramollit, moi que rien ne me fasse chaînon."
Que revive Chaîne dans la chaîne des livres marquants !
La boîte de Pandore est une jarre dans laquelle se trouvaient tous les maux de l’humanité. On lui interdit de l’ouvrir. Par curiosité, Pandore ne respecta pas la condition et tous les maux s’évadèrent pour se répandre sur la Terre. Seule l’espérance resta au fond du récipient, ne permettant donc même pas aux hommes de supporter les malheurs qui s’abattaient sur eux.
J’ouvre ici une des coursives du bateau guinéen devenu, Les révoltés du Bounty dans le Titanic. Deux tragédies historiques transposées à l’écran par Hollywood. Mais mon propos ne prend de sens qu’en lisant les histoires vraies de ces deux catastrophes humaines séparées par deux siècles.
Présidence de l'Union Africaine) : Alpha Condé tente le grand écart entre le Maroc et l’Algérie.L’exercice n’est pas facile et espérons que l’Histoire ne se répète pas. Sautons donc sautons donc le règne du Général-président Lansana Conté. Facile pour Alpha Condé qui avait pris la Guinée là où Sékou Touré l’avait laissée, à la Case de Bellevue, à la Cité de l’OUA, toutes construites par le Maroc.
Quarante deux ans après sa première édition, voici le retour de Chaîne, du Guinéo-malien Saïdou Bokoum. C’est d’ailleurs le narrateur lui-même qui, de sa petite « Kaaba imaginaire », « prophétisait » :
« Je vois que tu as assassiné le célibat lors de ton séjour à Conakry. C'est un pas affranchi et bon ménage! Cela mérite respect et considération. Bienvenu dans la cour des grands. Molière du Web te pardonne cette fois pour l’enterrement de ta vie de garçonnet. Pour une autre fois ! Sans rancune.
PS : Ton mentor avait démissionné avec fracas sur les forums guinéens, mais il est revenu au galo
Les responsables et travailleurs de la loterie nationale de Guinée (LONAGUI) ont été assaillis ce matin par un groupe de gendarmes dans un pick-up venant des services spéciaux et de la brigade de lutte anti-drogue. C’était sur ordre de Cherif Haidara, directeur général de la LONAGUI.
Ce dialogue aura été comme un bluff. Alpha Condé a réussi à désamorcer une bombe, cette marche mémorable de centaines de milliers de Guinéens en colère.. Au lieu de faire appliquer des accords dûment signés le 2O août 2015, tout finit par des papiers administratifs qui constamment violent la constitution, comme ce point où il est question de DESIGNER les chefs de quartiers qui doivent être élus.
Donc à son 11ème épisode, le show politique est fini.Pas besoin d'être un "aficionado" de la vie politique guinéenne pour voir un affadissement d'épisode en épisode du spectacle. Il faut simplement cliquer sur Wiki..et mettre les mots-clés suivants : revendications ou les préalables de l’opposition guinéenne avant tout dialogue. On a marché sur la constitution. Pas besoin d'être un initié.
Le feuilleton du dialogue continue, sans suspense. "L'opposition républicaine" ne cesse de faire un petit pas en avant, deux en arrière, en attendant peut-être la réélection, avec la réédition du fameux "un coup KO" d'Alpha Condé pour ce second mandat, l'appétit venant en mangeant, pourquoi pas un troisième mandat ? Quand on a des "nains politiques" (Alpha Condé) en face..
Et le mont Simandou, gorgé du fer le plus riche au monde, deuxième en réserve après le Brésil, hélas toujours « sous le coude », selon le diktat des grands « Miniers », vient d’accoucher d’une souris politique qui fait coui coui sur la Constitution. Un petit trou par-ci, une boulette par-là.