C’est donc Noël. Il faut s’amuser. Si, si. S’a-mu-ser ! Pour conjurer le mauvais sort que nous a jeté Sa Majesté Covid XIX. Pour ne pas se laisser abattre comme un vulgaire sapin. Pour oublier l’avalanche d’emmerdes qui s’annonce. Pour faire comme si. Mais attention faire comme si, certes, mais avec prudence. Pas plus de six à table.
« Ceci n’est pas une pipe », titrait René Magritte au bas de son tableau représentant une bouffarde des plus classiques. « Ceci n’est pas un référendum » est-on tenté d’ajouter à la suite de l’annonce émise par Emmanuel Macron qui veut consulter les Français pour intégrer la défense du climat et la préservation de l’environnement dans l’article 1er de la Constitution.
Comme un drap de lit retiré au réveil, la nuit disparaît derrière le Jura et le Vuache. Sous les premiers rayons du soleil qui se hisse au-dessus des Alpes, Genève et sa Rade se déploient, s’étirent, s’ébrouent. C’est toujours la première fois lorsque cet instant rare et quotidien s’offre à la vue du passant encore embué de sommeil. C’est chaque fois, un tremblement de cœur.
Voilà qu’aujourd’hui la laïcité est en fête. La France lui consacre en effet une Journée chaque 9 décembre, date de l’adoption en 1905 de la Loi de séparation des Eglises et de l’Etat. Discrète, la fête. C’est que la laïcité n’a pas à être célébrée lors d’une journée en particulier mais appliquée chaque jour… que Dieu fait! Nulle Sainte Laïcité au calendrier.
Aucun vaccin, hélas, ne l’éradiquera. Semble-t-il endormi ? Le moindre souffle d’actualité le ranime. Il rôde partout et attaque les organismes les plus sensibles à ses charmes. Ainsi, le Coronavirus Autoritaire a-t-il trouvé dans la présidence Macron la porte d’entrée idéale pour se propager dans le corps français.
Incohérences politiques et sanitaires, violences à tous les âges et tous les étages… Nous contemplons, sidérés, ce monde s’enfoncer dans ses délires. Lui jeter une planche pour l’aider à s’extirper de ses sables mouvants trop émouvants ? Nous restons immobiles, interdits. Sans nous rendre compte que nous aussi sommes aspirés. 23e série des Tankas Covidiens en forme d’espoir. Quand même.
Bobo! Insulte suprême coupant court au dialogue. On ne discute pas avec un Bobo, on lui crache dessus. En attendant mieux. Violences policières contre les réfugiés? Fruit d’un complot Bobo! Mesures anti-covid19? Elles ne frappent pas les Bobos qui ont des protections « là-haut ». Terrorisme des islamistes? Les Bobos leur ont préparé le terrain. Bobo, cible parfaite pour l’exaspération collective.
L’actuelle succession d’événements majeurs à la fois néfastes et malaisément explicables nous fait perdre la boule. Persistance du Covid-19, retour de l’islamoterrorisme, effondrement moral de la première puissance mondiale, désinformation massive via les réseaux sociaux. Dans ce climat pestilentiel, la superstition a trouvé un nouveau masque : le complotisme
La Deuxième Vague est annoncée pire que la première. Mais le confinement qui est censé lui faire digue est moins radical que lors de la Première Vague. La belle affaire ! Nous restons surtout confinés en esprit. Sortir de nos prisons intérieures. S’évader. 22ème série des Tankas confinés. A lire et à ouïr.
"Happy days are here again / The skies above are here again / So, let’s sing a song of cheer again / Happy days are here again". Peut-être s’est-il trouvé outre-Atlantique quelques vieux militants démocrates pour fredonner ce refrain lorsque la moins mauvaise nouvelle fut annoncée : Moumoute Jaune a mordu cette poussière d’où il n’aurait jamais dû être extirpé.