L’urgence de réfléchir, de comprendre. L’urgence de « penser où ça fait mal », de penser au bord de l’abîme (abîme politique, moral, voire même civilisationnel). L’urgence de mettre des mots sur des maux. L’urgence et le devoir impératif de nous ressaisir, de résister, et de refonder la politique et la démocratie, en théorie comme en pratique (« résister, c’est créer », Stéphane Hessel).
Parce que nous, Antillais, membres de la société civile, sommes filles et fils de terres françaises depuis la première moitié du XVII° siècle.Parce que nous ne voulons pas aussi que notre appartenance à la communauté des citoyens français, essentielle pour beaucoup d’entre nous et seulement fonctionnelle pour d’autres, se solde par la négation de cette histoire particulière qui nous a constitués et que cette expérience inédite qui s’est déroulée sous le soleil de la Caraïbe, qui est aussi d’une certaine manière celle de la France, ne soit jetée dans les poubelles de l’Histoire.
Madame,Permettez-moi, en tant que militant socialiste, la plus grande franchise quant aux sentiments acerbes qui m’animent, suite à l’emballement médiatique récent provoqué par la parution du livre Hold-uPS, arnaques et trahisons.
On peut lire et entendre ici ou là ces jours-ci, des opinions s'exprimant aussi bien au niveau local qu'à l'échelon national, et reflétant à peu près la même idée: la départementalisation aurait été une erreur historique, soixante ans après elle serait un échec, elle aurait engendré une société de l'hyperconsommation et de l'assistanat. Je considère pour ma part qu'il est sain et même salutaire pour le devenir de nos fragiles sociétés insulaires, que de tels questionnements et débats aient lieu, que notre mode d'appartenance à la République française soit réinterrogé.