"Même pas Peur !" est un film documentaire sorti 07 octobre 2015, en partenariat avec Médiapart, toujours programmé dans toute la France.
Il s'agit d'une photographie de la société française1
…
de l'après-Charlie. A travers l'interview de 20 intervenants, universitaires, artistes, acteurs de la société civile, sont abordés les thèmes de liberté d'expression, laïcité, lois sécuritaires, économie ou encore de démocratie.
Cette édition est une continuation au film. Nous y parlerons de l'actualité, des rencontres, mais nous publierons aussi sur des thématiques qui y sont liées.
Cette semaine, « Même pas Peur !» sera projeté à Paris, Caen, Nantes, Grenoble, Montpellier, Clermont-Ferrand, Fontenay-le-Comte, Ferney-Voltaire, Thorens-Glières, Cran-Gevrier, Draveil et Louhans.3 invitations pour 2 personnes sont à gagner par tirage au sort pour les abonnés à Médiapart. Pour participer, envoyez un mail à evenements@mediapart.fr
Il y a trois ans jour pour jour sortait mon premier long métrage documentaire : Khaos. Aujourd'hui je suis là pour défendre Même pas Peur !. Grèce et France. Au final même combat !Dans mon précédent billet, j'ai fait part de la difficulté de faire face au silence, le silence médiatique, celui qui essaie de nous tuer à petit feu. Si on ne parle pas des choses c'est qu'elles n'existent pas. Ce raisonnement régulièrement pratiqué est faux car il ne suffit pas de taire une chose pour qu'elle disparaisse.
"Même pas Peur !" est sorti hier (le 07 octobre) dans le silence médiatique (radio et télé) le plus total. Si nos partenaires Mediapart, Politis et la Ligue des Droits de l'Homme n'avaient pas relayé l'information, on aurait pu parler de silence absolu.Pour les médias dits "mainstream" ou grands médias à priori ça n'intéresse personne de parler de laicité, d'identité nationale et de problématique sociale. Soit. Ce n'est pas comme si la France allait mal. Et puis bien entendu il y a des choses graves : un homme perd sa chemise de couturier (c'est fou comme c'est pas résistant ces choses là) mais personne ne perd son emploi (non absolument pas), Morano a une amie de couleur et va écrire un livre qui défrise pendant que Finkielkraut oppose islamophobie et antisémitisme au nom de l'égalité et de la fraternité. BHL n’a malheureusement pas d’actualité cette semaine et n’a pas encore tâché sa chemise.
Pourquoi distribuer un documentaire en salle et pourquoi pas en libre accès sur le net ?Quand on produit un film documentaire, nous avons un seul et unique objectif : apporter des éléments de réflexion et générer le questionnement et l'échange.Quand on regarde un film seul ou au mieux entre amis ou/et en famille, le débat est forcement limité à un cercle restreint de personnes se connaissant et souvent partageant les mêmes idées. La force de la salle de cinéma est de réunir des personnes qui ne se connaissent pas mais qui ont opté pour le même choix, au même endroit et au même instant.Quand on regarde un film sur le net ou même à la tv, on peut zapper, mettre en pause, aller décharger la machine à laver...
Pourquoi faire "Même pas Peur " ?Je travaillais depuis un moment sur un deuxième volet de "Khaos" mais en France, car l'application de la politique d'austérité n'est pas uniquement grecque. Les événements ont collisionné ce film. J'ai donc pris la caméra plus vite que prévu, c'est-à-dire à partir du 12 janvier afin de faire démarrer le film "le jour d'après" car ce qui m'a impacté c'est la cristallisation de peurs. La peur du lendemain provoquée par la crise qui frappe aussi la France risque de s'exacerber et de se muer vers une peur des autres, créant ainsi un plus fort clivage social. Mon angle s'est donc orienté vers les différentes formes de peurs sociétales et les réponses à celles-ci.