Tout le sel de la question du front républicain réside dans le sens qu’on accorde au mot « République », tant il est possible d’en faire des interprétations aussi bien libérales que conservatrices. Dans une période où les équilibres politiques sont particulièrement fragiles, état des lieux des transformations de « l'arc républicain ».
Assiste-t-on à la fin du front républicain ? D’un côté, l’usage de plus en plus instrumental et déconnecté d’une rhétorique pseudo-antifasciste par la gauche de gouvernement s’est avéré inefficace à endiguer la progression du RN. De l'autre, la nouveauté de la situation reste à relativiser. Mais à l’avenir, du côté des électeurs comme des partis, le front républicain pourrait ne plus être aussi inconditionnel que par le passé, en fonction de leurs humeurs et de leurs intérêts du moment.
Depuis sa nomination, Pap Ndiaye a fait l’objet de calomnies odieuses par un commentariat incapable de comprendre les sciences sociales, alimentant les craintes de la communauté scientifique. Pourtant, nous aurions pu avoir un débat stimulant sur ses travaux et l’avenir de l’Éducation Nationale. En tant que société, nous nous sommes vus dans le miroir que l’historien nous a involontairement tendu.
[Rediffusion] La gauche « universaliste » est-elle poussée vers la droite par une gauche « autonomiste » et « distributive » d’un nouveau genre ? Comme pour les autres phases du sinistrisme, le changement ne serait sans doute ni soudain, ni radical au point de complètement redéfinir la gauche et la droite. Difficile de dire où passera la frontière gauche-droite à l’avenir, mais il est probable que le rapport à la République, que ce soit dans son interprétation conservatrice ou progressiste, devienne un marqueur important dans l’espace politique.