En vertu de son exorbitant pouvoir d'instrumentaliser l'histoire en notre nom, croyant compenser son rapprochement avec le Maroc, Emmanuel Macron s'est livré à une reconnaissance tronquée de l'exécution sommaire de Larbi Ben M'Hidi, héros tragique de la lutte algérienne pour l'indépendance.
Je vais évoquer ici à grands traits l’histoire et l’actualité de ce que l’historienne Ann-Laura Stoler a qualifié d’aphasie coloniale française : l’incapacité chronique de la République française à reconnaître et condamner les crimes coloniaux commis par elle et en son nom, bien qu’ils soient fort bien connus et éminemment condamnables.
L’année du 60e anniversaire de l’Indépendance de l’Algérie vient de s’achever en France sur un évènement politique révélateur : la nomination du député RN José Gonzalez à l’une des vice-présidences du groupe d’amitié France Algérie par le Bureau de l’Assemblée Nationale.
Sur l'histoire de la domination coloniale de l'Algérie et de la guerre, l'essentiel est largement connu. L'annonce récente d'une commission franco-algérienne d'historiens pour travailler sur l'histoire de l'Algérie coloniale est-elle autre chose pour la France que la dernière manifestation en date de son refus de reconnaître sa responsabilité première et essentielle de puissance colonisatrice ?
Qui connait encore Paul Teitgen ? Il fut pourtant un témoin absolument capital des crimes de l'armée française durant la guerre d'Algérie. Dans ce précieux extrait de film d'André Gazut tourné en 1974, il démonte la fable selon laquelle la torture, bien que moralement discutable, serait nécessaire dans la « guerre contre le terrorisme ». Une parole toujours d'actualité.
[Rediffusion] C'est grâce au témoignage de Brigitte Lainé (1942- 2 nov 2018), conservatrice aux Archives de Paris, que Jean-Luc Einaudi, poursuivi en diffamation par Maurice Papon, a été relaxé. Et que pour la première fois un représentant de l'Etat a reconnu le droit de parler de "massacre" à propos de la répression du 17 octobre 1961.