Le respect dû aux morts, qui avait été refusé l’an dernier à Raymond Aubrac, le jour même de son décès, par une petite frange hélas influente, ne saurait exempter l’historien du devoir de mettre le holà aux contre-vérités.
En 1968, quand de Gaulle et Pompidou eurent, après bien des tâtonnements, trouvé le moyen de faire rentrer le torrent gréviste et manifestant dans son lit par l’organisation d’élections, qui transformait ipso facto les usagers du droit de grève et de manifestation en insurgés ennemis du suffrage universel, on vit l’arrière-garde étudiante scander, à l’appel notamment de Daniel Cohn-Bendit, « élections, piège à cons ! ».
... ne semblent point, ces jours-ci, faire l'objet d'un "travail de mémoire" trop épuisant, sinon en Allemagne où beaucoup d'articles et d'émissions s'annoncent, sans laisser pressentir toutefois l'apparition de travaux novateurs.
En tant qu'historien, je suis en guerre permanente... contre le simplisme. Il y a dix jours, on nous disait à juste titre que la situation au Mali était bien compliquée. La complexité, dans les commentaires, a fait place à la simplicité binaire du rentre-dedans, et c'est bien dommage.