Cet article veut montrer ce qu’est le concept de décivilisation et en quoi son usage par le Président de la République est inapproprié autant qu’impertinent, ouvrant la voie à des interprétations hasardeuses sur l’état de la société et offrant aux politicaillons le discours stérile suivant lequel « décivilisation » serait un terme de l’extrême droite.
Les politiciens se sont emparés de querelles entre chanteurs pour les introduire dans le débat politique. Ceci grandit-il la politique, renforce-t-il la démocratie ? Ou est-ce le signe d'une indigence du sens politique ?
Alors que la police, organe de la sécurité du pays, est en rébellion depuis plusieurs jours, le président de la République se terre dans le silence et part en vacances. Quelles significations faut-il voir dans cette attitude, quel risque peut-on supposer pour la République et la démocratie ?
Ce billet tente, sans porter de jugement, d’analyser les revendications des policiers, d’en cerner les causes et les conséquences. Quels seront la place et le rôle de la police dans la gouvernance du pays si le gouvernement cède aux revendications des policiers ?
Au-delà du tout parti pris pour telle ou telle situation, en s’éclairant de l’exemple de l’actualité, ce billet tente d’éclairer la question fondamentale du sens social voire politique des cagnottes et de leur rapport avec la morale.
Dans « Les Années » Annie Ernaux, évoquant les progrès de la médecine, écrit : « Il fallait que la merde et la mort soient invisibles » donnant un corps littéraire aux propos de Léon Schwartzenberg et Pierre Viansson-Ponté dans « Changer la mort (1979) » : « La mort a changé, et son image, et son attente. »
« Il s’agit, après avoir toujours plié, tout subi, tout encaissé en silence pendant des mois et des années, d’oser enfin se redresser... Se sentir des hommes, pendant quelques jours. Indépendamment des revendications, cette grève est en elle-même une joie. Une joie pure. Une joie sans mélange. » Simone Weil, La vie et la grève des ouvrières métallos, 1936