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Une historienne française, Michelle Perrot, et une avocate algérienne, Wassyla Tamzali, entament un dialogue passionnant autour de sujets passionnels : la colonisation, la guerre d'Algérie, le féminisme, l’universel... Une année plus tard, leur livre sort en pleine controverse mémorielle, alors que les deux pays concernés peinent à s’entendre sur « une politique de la juste mémoire ».
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Longtemps, elle fut négligeable et muette. Pas un rimbaldologue n’a questionné le silence de la compagne abyssine du poète français. Et voilà que l’Erythréen Haji Jabir se fraye une trace vers cette figure de l’ombre qu’il nomme Almaz et crédite d’une conscience insurgée dans son dernier roman en langue arabe, « Rimbaud, l’Abyssinien ».
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Le fond de l’air est rouge. Et ce n’est pas seulement à cause de la faucheuse du Covid19 ou de l’acrobatie de l’article 80. Il y a quelque chose de pourri dans la démocratie du « printemps arabe » qui a ruiné tant de rêves de liberté, de redevabilité et de prospérité. Voilà une phrase que Shakespeare aurait pu écrire pour un Hamlet tunisien !
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Onze ans après le rêve brisé de Mohamed Bouazizi, les jeunes tunisiens continuent à être sacrifiés sur l’autel de politiques erratiques que la pandémie est venue exaspérer. Alors que le gouvernement réagit à la catastrophe par la coercition, « les enfants de la révolution » réinventent le courage de désobéir.
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En plein confinement sanitaire et politique, Malek Bensmail a ouvert aux internautes une dizaine de ses films dont certains sont censurés en Algérie et en France. Le réalisateur algérien nous entraîne dans son laboratoire de montage-démontage-remontage de l'histoire et de la mémoire. Une expérience intense qui change notre regard sur le réel.
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Projeté en première mondiale à la Cinémathèque tunisienne, le dernier documentaire de la réalisatrice canado-tunisienne Hejer Charf est une lettre d’amour écrite avec la voix que Béatrice Slama adresse à son pays natal : la Tunisie. La mise en scène poétique et politique que fait Hejer Charf du témoignage de cette formidable militante méconnue est un pur éblouissement.
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En janvier 2012, Edwy Plenel participait au colloque « Média et Internet 4M » qui se tenait à Tunis. Je l'ai invité à mon émission « Café noir », sur les ondes de RTCI, pour une interview marquante dont je retranscris ici de larges extraits. Mon hommage à Mediapart, à l’occasion de ses dix ans.
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Est-ce un hasard que le gouvernement veille ressusciter l’ATCE, la tristement célèbre agence de communication de l’ancien régime, au moment où des manifestations contre la politique d’austérité sont criminalisées et des journalistes de la presse internationale pris à partie par les autorités ?
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On se le demande, pourquoi "Couscous, les graines de la dignité" a-t-il été boudé par le jury des dernières Journées Cinématographiques de Carthage ? Pourtant, le retour du documentaire dans la compétition était une belle occasion pour distinguer ce film essentiel qui permet de relire le récit de la «Révolution» et ses icônes à la lumière de la condition paysanne.
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Qui l'eût cru? Takriz veut quitter la galaxie du Net et sortir au grand jour pour s’enrôler dans la vie politique de la cité. C’est un membre fondateur du groupe, qui l’annonçait, tout récemment, dans une vidéo publiée sur Facebook, toujours dans ce langage obscène qu'on lui connait.