Pendant trois jours, à la Cité de la culture, Tunis accueille des artistes passionnés qui viendront dissiper la tristesse ambiante. Cette première édition du Jazz’it Festival se présente comme « un acte de résistance et d'espoir, une célébration de ce qui est beau, humain et profondément vivant ».
En activiste impénitent, le géographe tunisien Habib Ayeb continue à alerter sur les injustices perpétuées par des politiques agricoles néolibérales. Produit avec les moyens de bord, son dernier film expose les effets dévastateurs du réchauffement climatique sur la vie habitable.
Face à la dernière lutte anticoloniale majeure, l’Occident impérialiste reprend du poil de la Bête. De ses prétentions universalistes, il ne reste aucune Lumière. Et Gaza est livrée à des pyromanes en proie à une vengeance à la Samson.
Dans l’intervalle de la pandémie, la cinéaste tuniso-canadienne Hejer Charf a recueilli les lueurs résistantes d’un monde au bord de l’abîme. Cela donne à voir un film empreint d’une remarquable intuition politique du présent.
À Tunis, le batteur Malek Lakhoua a créé le label Jazzit Records. Ce musicien passionné s’est engagé à ramener le grand public dans le giron de cette grande tradition musicale multiculturelle qu'est le jazz. À son actif, trois albums et un partenariat avec le label belge Igloo Records.
Jeune journaliste expatrié à Al-Jazeera, au moment du soulèvement tunisien du 14 janvier 2011, Bassam Bounenni nous livre de précieux fragments sur des peuples insurgés qui n’ont pas fini de terrasser les monstres de l’ancien monde.
Une historienne française, Michelle Perrot, et une avocate algérienne, Wassyla Tamzali, entament un dialogue passionnant autour de sujets passionnels : la colonisation, la guerre d'Algérie, le féminisme, l’universel... Une année plus tard, leur livre sort en pleine controverse mémorielle, alors que les deux pays concernés peinent à s’entendre sur « une politique de la juste mémoire ».
Longtemps, elle fut négligeable et muette. Pas un rimbaldologue n’a questionné le silence de la compagne abyssine du poète français. Et voilà que l’Erythréen Haji Jabir se fraye une trace vers cette figure de l’ombre qu’il nomme Almaz et crédite d’une conscience insurgée dans son dernier roman en langue arabe, « Rimbaud, l’Abyssinien ».
Le fond de l’air est rouge. Et ce n’est pas seulement à cause de la faucheuse du Covid19 ou de l’acrobatie de l’article 80. Il y a quelque chose de pourri dans la démocratie du « printemps arabe » qui a ruiné tant de rêves de liberté, de redevabilité et de prospérité. Voilà une phrase que Shakespeare aurait pu écrire pour un Hamlet tunisien !
Onze ans après le rêve brisé de Mohamed Bouazizi, les jeunes tunisiens continuent à être sacrifiés sur l’autel de politiques erratiques que la pandémie est venue exaspérer. Alors que le gouvernement réagit à la catastrophe par la coercition, « les enfants de la révolution » réinventent le courage de désobéir.