Les violences néofascistes doivent être réprimées conformément à la loi. Mais une réponse pénale sera insuffisante. La tâche du gouvernement travailliste est de redonner un espoir aux populations les plus pauvres. Le meilleur antidote aux troubles néofascistes est de rétablir des services publics de qualité, d’investir dans des emplois locaux durables et de rejeter tout discours anti-migrants.
Le parti travailliste va gouverner en devant couvrir son flanc gauche (avec la poussée des Verts, populaires chez les jeunes) et son flanc droit (des conservateurs revanchards et Reform party). En cas d’échec, un parti conservateur encore plus extrémiste et flanqué de Reform party pourrait revenir au pouvoir dans cinq ans.
L’UE est une construction politique hybride, mi-fédérale, mi-intergouvernementale. Elle est ce que les Etats membres décident d’en faire. Par conséquent, que la gauche s’abstienne de définir une stratégie transnationale est une grave erreur. Le niveau européen n’est que le prolongement du niveau national, et les deux niveaux sont étroitement imbriqués.
Les dirigeants politiques sont avant tout responsables du climat illibéral qui brime la liberté d’expression. Les protestations étudiantes pour Gaza sont légitimes et peuvent faire avancer la cause palestinienne. Les étudiants doivent cependant prendre conscience de leur responsabilité à un moment où la haine et la déraison l’emportent sur l’humanité élémentaire.
Une étude universitaire récente montre que la rhétorique populiste et le degré d’euroscepticisme sont les facteurs qui façonnent le plus la position des forces politiques vis-à-vis de la guerre en Ukraine. Plus ces deux facteurs impactent, plus les prises de position sont pro-russes. Ces facteurs permettent d'expliquer dans une large mesure le positionement de Jean-Luc Mélenchon sur la question.
Plutôt que de céder à la colère et au ressentiment, cette polarité qui nourrit le confusionnisme, la gauche doit œuvrer patiemment au rassemblement de toutes les forces d’émancipation, réformistes et radicales.
Trois militants de la gauche radicale britannique ont publié un texte important qui appelle la gauche à renouer avec ses « idéaux démocratiques et internationalistes ». Leur tribune aborde sans détour le proverbial « éléphant dans le salon » de la gauche : l'antisémitisme de gauche. J’ai interviewé à Londres Ben Gidley, l’un des coauteurs du manifeste.
L’arrivée de l’extrême droite au pouvoir en Italie, aux Pays-Bas ou en Suède a été précédée d’une longue période d’acclimatation de ses idées à un mainstream politique. Elle a été facilitée par des partis de droite et, parfois de gauche, souvent consentants. La trajectoire française ressemble de manière troublante à celle des pays où l’extrême droite est au pouvoir. Observons-la de près.
La NUPES, dans sa configuration actuelle, n’a aucun avenir. La gauche unie doit dégager une action politique commune à vocation majoritaire. Car à quoi bon revendiquer une radicalité politique, si celle-ci vous condamne ad aeternam à l’opposition ? La gauche unie doit réoccuper une position centrale dans le champ politique ; une centralité qui n’est pas, bien sûr, synonyme de centrisme.
Le feuilleton des signes religieux interdits à l’école vient de connaître un nouveau développement avec l’épisode abaya. La laïcité est devenue un dog whistle (sifflet à chien) qui émet des sons islamophobes toujours plus explicites. La gauche, toute empreinte d’anti-religiosité et emberlificotée dans sa conception conservatrice de la « laïcité-valeur », peine à s'opposer. Analyse et propositions.