Badly Drawn Boy était sans crier gare sorti de notre collimateur, depuis la surexposition de la BOF "About a boy" (2002) jusqu'à l'ambitieux et un peu planté "Born in the U.K." (2006). Le BDB a depuis longtemps perdu le petit mystère qui entourait ses débuts à la fin des années quatre-vingt dix : c'est un artiste identifiable - pas seulement à cause du bonnet éternellement vissé sur sa tête, presque un gimmick – dans le registre pop-folk douce, mi-Calimero mi-électro. Il revient presque en sourdine avec ce nouveau disque, peut-être le plus réussi depuis son premier "The hour of bewiderbeast" (2000).
"I am never going home, because I have never had a home" : accompagné par Erik Arnesen (guitare, banjo), Colin Huebert semble vouloir prendre définitivement le large du groupe canadien Great Lake Swimmers, pour lequel il assurait la batterie.
Ils ne sont pas si nombreux ceux qui surent dessiner les bagnoles des années soixante au point de les sentir "vivre" et de les rendre inséparables de leurs personnages, aussi identifiés que Colombo et son cabriolet 403.