La première fois que j’ai entendu Miki Kashtan parler de la colère comme d’une émotion « patriarcale », une partie de moi a été en révolte contre cette association, comme si elle me disait que ma colère face aux oppressions n’était pas tant une saine réaction que le résultat d’une intériorisation des normes de la domination. Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là ?
Parler du privilège masculin, c’est regarder quelle est la place attribuée aujourd’hui aux hommes en France. C’est mesurer les avantages qu’ils tirent de la domination masculine. C’est, dans le même temps, comprendre pourquoi l’adhésion masculine au féminisme se limite souvent à rendre plus confortable cette position de dominant, sans vouloir en finir avec la domination.
Le corollaire de la discrimination engendrée par le racisme, c’est le « privilège blanc ». Toute une série d’avantages avec lesquels les personnes blanches partent dans la vie, pour l’unique raison qu’elles sont blanches. Ces atouts font qu’elles sont perçues comme a priori légitimes, a priori compétentes et a priori innocentes[1].